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Bulgari: le numéro 3 du groupe s’explique sur Genta et Roth... sans rien clarifier
 
Le 18-09-2009
de Business Montres & Joaillerie

Manifestement, le groupe Bulgari a été secoué par les révélations de Business Montres.

A tel point qu’Alessandro Bogliolo, numéro trois du groupe, a dû monter au créneau.
Morceaux choisis d’une communication de criseassez médiocrement maîtrisée...

••• « CHERS COLLÈGUES »...
En soi, quand on s’adresse à des gens qu’on vire par paquet de cinquante, la notion de « collègue » prouve son élasticité. Le message ci-dessous a été diffusé hier aux personnels :

« Vous avez certainement pu lire ces derniers jour des commentaires au sujet de la réorganisation de Daniel Roth & Gérald Genta. Certains médias ont été très négatifs, imprécis et si peu fiables qu’ils ne méritaient pas de réponse formelle du groupe ».
Sauf qu’on y répond avec cinq jours de retard et sans pouvoir démentir le cœur des informations de ces médias « si peu fiables », dont on s'aperçoit ensuite qu'ils avaient été, au contraire, très précis (démonstration ci-dessous)...


« (...) Bulgari est fermement déterminé à investir dans le savoir-faire horloger, comme déjà démontré ces dernières années. (...) Durant cet été, le groupe a décidé d’intégrer Daniel Roth et Gérald Genta avec l’unité de montres « Bulgari ». Ceci nous permettra de : 1) avoir une approche coordonnée de la catégorie « montres » ; 2) continuer le développement des montres de moyen/haut de gamme et haut de gamme à travers les trois marques (Daniel Roth, Gérald Genta et Bulgari) ; 3) préserver le savoir-faire acquis et tirer avantage de l’excellence de Daniel Roth & Gérald Genta dans la fabrication des montres.
Un discours pour le moins emberlificoté, qui n’est pas rassurant pour le destin des deux marques annexées par Bulgari [une survie résiduelle est possible, après transfert], ni pour l’avenir des équipes horlogères qui les animent : on y décèle une sorte de prédation rampante et de vampirisation quand il faudrait tenir un langage d’autonomie stratégique et créative...


« Le fait d’intégrer une société nous permettra d’éviter d’éviter le doubles structures, d’où la décision de fermer le site de Meyrin d’ici à la fin de l’année. (...) Nous sommes actuellement en discussion avec les syndicats. Il y aura un maximum de 52 positions concernées par cette réorganisation. Nous sommes également en train d’étudier la possibilité de déplacer certains départements et d’offrir de nouvelles opportunités au sein du groupe.
Confirmation de nos informations (nous n’en étions qu’à 50 suppressions de poste et nous espérons que certains seront sauvés en fin de négociation) et incertitude concernant le transfert de « certains départements » (quoi et où ?) : la discussion est en cours au Sentier et le personnel a le sentiment d’avancer dans le brouillard pour ce qui concerne les propositions concrètes de Bulgari...


« Gérald Roden reste dans la société et joue un rôle important dans cette phase d’intégration. Sa fonction actuelle sera supprimée après la foire de Bâle 2010, mais la société met tout en œuvre afin de lui proposer également une autre opportunité au sein du groupe ».
Confirmation donc du départ de Gérald Roden dans six mois (soit exactement ce qu’affirmait le « sniper du vendredi » dans Business Montres). En revanche, on a du mal à imaginer Gérald Roden s’occuper des eaux de Cologne, des sacs à main ou du linge de maison Bulgari une fois sa mission d’intégration (qui transvaser, où et pourquoi ?) terminée...


« Le groupe Bulgari comprend et regrette profondément le désarroi causé aux collaborateurs concernés par cette réorganisation. Néanmoins, le groupe agit dans une vision à long terme, avec un engagement stratégique dédié à la haute horlogerie ».
Une finale en forme d’envolée lyrique, mais qui reste amèrement en travers de la gorge. Le « désarroi », pour les « réorganisés », c’est l’inscription au chômage en pleine crise horlogère et une fin d’année à la grimace ! Leur vision de l'éternité selon Bulgari (image des 125 ans ci-dessus) est plutôt teintée de précarité...

Rappel sémantique : dans l’univers nautique, que Francesco Trapani – le CEO du signataire de cette lettre – connaît bien, le désarroi est l’« arrimage et le chargement mal fait d’objets placés en désordre » (Trésor de la langue française)...

Enfin, l’ « engagement stratégique dédié à la haute horlogerie » devrait certainement concerner Bulgari, mais pas forcément les deux marques, qui pourraient ne plus être que des collections thématiques sous ombrelle Bulgari. On tourne autour du pot, sans démentir formellement les révélations des uns et les informations des autres, mais sans non plus être en mesure d’affirmer le contraire ! Et pour cause...
Dernière question : n'était-ce pas le rôle de Francesco Trapani de monter personnellement au créneau pour rassurer ses personnels horlogers, puisqu'il réaffirme avec une telle solennité la fermeté des ambitions horlogères du groupe ? Son silence étonne et laisse la place à toutes les hypothèses...

 



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