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Quand on dessine des vélos comme ce Yike Bike, on se demande pourquoi les montres devraient rester rondes avec trois aiguilles, comme l’affirment les thuriféraires du « retour au classique »...
••• YIKE BIKE
Pour se faire remarquer dans la rue, mais peut-être aussi pour se faire plaisir, rien ne vaut un Yike Bike, le nouveau concept de vélo électrique pliant (image ci-dessus) ! C’est beaucoup plus fort que le Segway, idéal pour les courtes distances en ville, facile à manipuler et apparemment très sûr. En plus, c’est un joli pied-de-nez aux automobilistes et aux administrations publiques qui les rackettent...
Sans épiloguer sur les mérites de ce Yike Bike, une moralité évidente : tout est toujours à réinventer et à réinterpréter, même – et surtout – dans les disciplines les plus basiques. On renoue ici avec le fameux « Grand Bi » du début du XXe siècle, tout en y ajoutant matériaux d’avant-garde et pédalage énergisé, avec une élégante touche de biodesign.
••• ET LES MONTRES ?
D’où la question : à l’aube des années dix, quand les vélos se mettent à ressembler à un Yike Bike,faut-il vraiment que les montres restent classiquement rondes à trois aiguilles ? Doit-on aborder le XXIe siècle avec les mêmes montres-bracelets qu’au début du XXe siècle, qu’il s’agisse de forme, de fonction ou d’affichage ?
Les tenants du « retour au classique » ont opté pour une stratégie défensive, en tablant sur les réflexes conservateurs des amateurs de montres. Commercialement, le discours se tient : quand les temps sont incertains, le besoin de réassurance se fait pressant et il est plus facile – et plus profitable – de « protéger » sa marque en bétonnant plutôt que de prendre des risques...
Il serait étonnant que la génération des digital natives (ceux qui sont nés avec Internet dans leur berceau) se satisfasse longtemps des montres de leurs ancêtres. C’est pour cette raison que la moitié d’entre eux ne portent pas de montre arrivés à l’âge adulte et qu’ils préfèrent leur iPod.
Il serait temps de leur proposer des objets du temps mécaniques [ce n’est pas incompatible : au contraire, c’est même délicieusement rétro] dignes de leur environnement contemporain : quand on roule en Yike Bike, on peut se faire plaisir avec une Urwerk ou une Hautlence !
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