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A ce jour,
il n’existe pas de montre-bracelet avec quantième perpétuel capable d’afficher correctement, en plus du calendrier grégorienles dates du calendrier juif.
Trop petit marché ou trop de risques pour une marque qui s’exposerait à mécontenter ses clients arabes ?
Lesquels s'en moquent un peu :ils sont même demandeursde quantièmes « cultuels »...
••• HÉBRAÏKA by ALAIN SILBERSTEIN
A l’occasion du Nouvel An juif, une interrogation sur l’absence de quantième capable d’afficher correctement le calendrier traditionnel hébraïque. Une montre à double calendrier – un quantième perpétuel grégorien classique et un module additionnel pour le calendrier hébraïque – existe bien, mais elle est toujours à l’état de projet à développer dans les cartons d’Alain Silberstein, qui en a travaillé le concept horloger avec Complitime (Greubel-Forsey).
L’image ci-contre donne une idée de ce que pourrait être une montre qui serait directement utile à tous les pratiquants (mois et date en hébreu). Le fait qu'un tel mécanisme n'ait pas été popularisé reste un mystère : Alain Silberstein en avait réalisé un en 1994 avec Svend Andersen, mais il est resté sans postérité (il n'y avait pas de calendrier grégorien)...
Il est très étonnant que le développement et la mise au point de cette montre – qui serait une vraie « première historique » et dont on devine aisément le potentiel commercial sur le segment haut de gamme – n’ait pas suscité plus de vocations chez les partenaires financiers potentiels d'une telle entreprise...
••• DOUBLE CALENDRIER
Ce projet de montre s'inscrit dans une collection de pièces équipées d'un double calendrier. Il s'agit de proposer aux amateurs un calendrier perpétuel grégorien (celui que nous connaissons), en y ajoutant la possibilité d'afficher la date correspondante dans d'autres calendriers (hébraïque, julien, chinois), avec un réglage manuel pour simplifier la vie des utilisateurs.
« Mes clients voyagent pas mal d'un fuseau horaire à l'autre : il faut donc un QP grégorien facile à régler d'un fuseau à l'autre, sans tout casser (surtout de 22 h à 3 h) quand on prend l'avion et que l'on souhaite régler sa montre à l'heure de destination », rappelle Alain Silberstein.
Pour le calendrier musulman, le premier jour du mois peut varier d'une région à l'autre (ce n'est pas unifié), d'où l'importance de pouvoir très facilement avancer ou reculer la date affichée. Alain Silberstein a donc conçu une complication islamique capable d’afficher le mois et la date en arabe (calendrier Hijiri, à base lunaire) : logé dans une montre Miladi, il est couplé à un calendrier grégorien analogique, avec aiguille de date rétrograde (1 minute = 1 jour) et aiguille du mois (1 heure = 1 mois).
Egalement au programme : un double calendrier grégorien/julien pour les orthodoxes et les... Berbères, qui font de ce calendrier un usage agricole ! Moins facile : le calendrier chinois au treizième mois mobile, qui porte le nom du mois précédent (mais ce n'est jamais le même)...
••• LA RÉVOLUTION CALENDAIRE A-T-ELLE COMMENCÉ ? On peut le souhaiter pour l’horlogerie suisse, quand on sait que le calendrier grégorien – planétairement reconnu – ne concerne intimement qu’un petit quart de l’humanité : les mondes chinois, indien, musulman, juif et chrétien d'Orient, plus quelques autres, ont leur propre calendrier.
• On voit ainsi se dessiner le besoin d’un double message : calendrier grégorien pour un monde globalisé et calendrier « personnel » pour une sphère plus intime et plus identitaire. On peut même considérer que plus le village mondial sera unifié (du moins, en apparence), plus le besoin d’individualisation du temps sera pressant. Et quoi de mieux qu’un poignet pour garder, en permanence, ce repère calendaire ressourcé ?
• Il est surprenant que l’horlogerie suisse n’ait pas encore pris ce souci à bras-le-corps en créant des montres et des complications multi-calendaires...
• Après tout, pourquoi et au nom de quoi une montre mécanique se priverait-elle de complications « utiles » exprimées à travers une montre de luxe ?
• « Il y a un temps pour tout » (Lakol Zman) : c’est la traduction du message en écriture proto-sinaïtique inscrit sur le cadran de la montre Hebraïka ci-dessus...
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