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Question d’époque : quand les stylistes de la mode réinterprètent de façon aussi radicalement disruptive un objet aussi basique qu’une paire d’escarpins féminins (on ne peut même plus parler de stilettos), pourquoi faudrait-il que les montres restent rondes avec deux ou trois aiguilles ?
••• MOJITO SHOES by JULIAN HAKES
La question a déjà été abordée par Business Montres à propos de néo-megayachts, de vélos ou de « pêche à la corvette » : pourquoi les montres échapperaient-elles au fantastique défi du réenchantement de la vie quotidienne par le design ?
Citation : « Si j'étais un créateur, je réfléchirais d'abord à cette intelligence du temps – là où les horlogers réfléchissent aux multiples contingences de la montre. Ce qui induit une réflexion nouvelle sur le design, qui est générateur d'attention et d'émotion. Viennent ensuite, et seulement, les considérations sur la lisibilité (démarche fonctionnelle, variable selon chaque design, qui a sa propre logique) et la précision ».
Nouvel exemple, avec une proposition d’escarpins conçus par ldesigner londonien Julian Hakes et baptisés Mojito : c’est 100 % biocompatible (structure en fibre de carbone, avec une semelle en gomme et un revêtement de cuir au contact de la peau. On peut même marcher avec – de même que les montres d'auteur donnent aussi l'heure !
C’est en tout cas très conceptuel – on est ici entre le structuralisme bottier et le mythe robinsonien de l’empreinte de pas sur la plage – et très esthétisant dans l’interprétation aérienne d’une nouvelle... démarche, sachant que c’est cette fois le pied qui assure la « liaison » physique entre les éléments du soulier, et non l’escarpin qui tient le pied...
D’où l’interrogation : quelle montre doit porter la créature qui chaussera de tels escarpins ? La même que sa grand-mère ou un concept horloger né dans le cerveau hardi des créateurs de la nouvelle génération ?
Je vous laisse réfléchir là-dessus...
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