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Alors que la mode des Rolex noircies s’impose comme un nouveau segment du marché, Black-Out Concept mise sur la qualité Swiss Made pour rassurer les amateurs toujours plus nombreux de ces icônes horlogères fortement personnalisées.
••• BLACK-OUT CONCEPT
Les modèles iconiques finissent par ne plus amuser les amateurs, qui s’ennuient avec les marques et qui ne respectent plus rien tellement ils ont envie de changement ! D’où la floraison des montres « customisées », qui deviennent à présent un segment à part entière du marché horloger. L’offre a été initiée au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Elle vient de trouver une référence en Suisse : Black-Out Concept.
L’idée est de donner un style « All Black » aux grandes pièces de la légende horlogère. Ce n’est pas un hasard s’il s’agit le plus souvent de Rolex (les différents modèles des familles Submariner, Daytona, Explorer), mais Black Out Concept ne s’interdit ni les Panerai, ni les Audemars Piguet (Royal Oak, bien sûr), ni aucune autre icône. Le concept est d’ailleurs poussé jusqu’à noircir les voitures (Porsche ou Ferrari) et les motos (Harley-Davidson).
Atout majeur de Black-Out Concept : le label Swiss Made, qui implique à la fois une réalité opérationnelle en Suisse et cette qualité de travail horloger qui a fait la réputation des montres helvétiques. Pour la géographie, c’est à Genève que Black-Out Concept – « marque » fondée par un passionné de montres installé à Genève – trouve les horlogers capables de démonter-remonter les pièces neuves qu’on lui soumet, ainsi que les fournisseurs capables de les noircir proprement (procédé DLC ou PVD) et de travailler les cadrans en y ajoutant le Black-Out rouge qui les griffe.
L’idée de Fabrice Letellier, qui a lancé Black-Out Concept comme une vraie « marque », est d’imposer une image de sérieux suisse sur ce segment de marché où le consommateur a encore du mal à se retrouver. La qualité des traitements qu’il propose est aujourd’hui indéniable : revêtement impeccable avec un beau travail sur les surfaces (mat, satiné, brillant), finitions soignées, accessoires intéressants (bracelets OTAN, écrin, etc.) et mise en scène habile – et, semble-t-il, spontanée – du produit, à travers des stars comme Kanye West aux Etats-Unis. Ce dernier y va tout de même un peu fort quand il affirme aux journalistes que sa Black-Out lui a été dessinée par Rolex !
Contrairement à certains de ses concurrents, Fabrice Letellier respecte les cadrans Rolex d’origine, en se contentant d’y apposer sa marque, alors que d’autres refont totalement ces cadrans, en y ajoutant les codes de la marque (par exemple, le nom, le logo à la couronne et les mentions habituellement inscrites par Rolex). Côté Black-Out Concept, on enrichit un objet 100 % authentique en le personnalisant de façon réversible (traitement de surface et cadran).
Regraver un nom de marque ou un logo, sans l’autorisation de la manufacture concernée, comme le font ses concurrents anglo-saxons, pourrait bien relever de la pure et simple contrefaçon ou, pour le moins, du parasitisme commercial : le débat est ouvert.
En attendant, le fait de voir un label Swiss Made émerger sur ce marché aidera sans doute à sa structuration – alors même que les marques suisses ont totalement manqué ce virage de la customisation des grandes icônes.
••• LES LECTEURS ATTENTIFS DE « BUSINESS MONTRES » pourraient s’étonner d’entendre sur Black-Out Concept un son de cloche assez différent à quelques mois de distance. En fait, les premières pièces qui nous étaient tombées entre les mains provenaient des premiers lots traités par Black-Out Concept, avec des revêtements assez pauvres et une réelle indigence dans l’exécution de la personnalisation. La plupart de ces montres ont été depuis reprises et retraitées. Ces imperfections semblent avoir été corrigées et les dernières pièces prises en main sont tout simplement impeccables (image ci-dessus : une Deep Sea sans défauts, mais cela concerne également les Daytona examinées de près, les Explorer et les Royal Oak).
Il n’y a donc aucune gêne à reconnaître une évolution très évidente de la proposition Black-Out Concept et une réelle attractivité à ces produits personnalisés en respectant les principes de la bienfacture Swiss Made. Au contraire, on ne peut que se féliciter de voir se développer en Suisse une offre réellement alternative aux champions britanniques du custom. Pour Business Montres, le corrélat de la liberté d’informer a toujours été la liberté de corriger le tir quand c’est nécessaire – et sans états d’âme parce que ce principe de liberté est un bloc non négociable...
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