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Les nouvelles du front horloger sont assez piquantes, ce matin
 
Le 28-09-2009
de Business Montres & Joaillerie

LE SERVEUR DE BUSINESS MONTRES A RENDU L’ÂME CE WEEK-END, PRIVANT SES LECTEURS DE NOMBREUSES INFORMATIONS EN TEMPS RÉEL. NOUS LE REGRETTONS ET NOUS NOUS EN EXCUSONS AUPRÈS DE TOUTE LA COMMUNAUTÉ HORLOGÈRE. MERCI QUAND MÊME À TOUS CEUX QUI ONT PRIS LA PEINE DE S'EN INQUIÉTER...

Tout est rentré dans l'ordre ce midi : voici quelques bonnes informations pour bien commencer la semaine...


••• CE QU’IL NE FALLAIT PAS MANQUER CE WEEK-END :

• LA MISE HORS JEU D’ALEXIS MEYER : le patron des Ambassadeurs Genève est viré sans excès de diplomatie...

• LA MUTATION DU GRAND PRIX D’HORLOGERIE DE GENÈVE : Edipresse reconnaît le manque de transparence et d'indépendance de l'actuel Grand Prix et promet que ça ira mieux demain...

• PLUS GÉNÉREUX QUE MOI, TU MEURS : la vente Only Watch connaît un after dans le concours de générosité...


••• BROSWAY ABOUT YOU
Lancement d’une campagne de communication très ciblée, tès intelligente et très 2.0 par Brosway, la nouvelle référence italienne qui monte (déjà partenairaire de l’équipe nationale italienne de rugby). Une première campagne internationale va prendre pour « vedette » une sélection des visages les plus intéressants « castés » cet été dans une quinzaine de discothèques à la mode : l’objectif était donner un nouveau visage à Brosway, celui de ceux qui portent les montres. En marge de cette campagne, une seconde est lancée : « About You ». A chacun de faire sa propre campagne, en quatre étapes :
• On choisit son média (un grand magazine de mode, un titre people, un affichage digital sur Picadilly Circus, une bâche sur Ginza ou une affiche dans le métro : à chacun ses fantasmes)...
• On choisit ensuite sa propre photo, celle qui accompagnera la montre ou le bijou Brosway sur le média choisi...
• On intègre numériquement sa photo et le support choisi, en vérifiant le résultat : c’est toujours rigolo de se voir sur néon géant à Times Square (New York)...
• Une fois qu’on est content de ce que ça donne, on partage la pub sur –Facebook ou par e-mail avec son réseau.
Evidemment, on recommence quand on veut et on multiplie les expériences : ce sera toujours ça de gagné dans la familiarité avec la marque, qui offre par ailleurs beaucoup de gadgets autour de cette opération...


••• NON COMPULSIF
En donnant tort au Point, qui le décrivait ainsi, les juges français ont estimé que le député socialiste Julien Dray n’était pas un « acheteur compulsif » de montres de luxe. Récemment, dans un entretien accordé au Monde persiflait : « Je ne suis pas une fourmi. Je vis correctement. J'assume ma passion pour les montres anciennes. Mais tout cela ne me conduit pas à faire n'importe quoi. Je n'ai plus de grande collection de montres depuis plusieurs années, et il n'y a pas de caverne d'Ali Baba chez Julien Dray. Mais, quand vous ferez un prochain supplément du Monde sur les montres, je veux bien en être un des rédacteurs ! »


••• CADEAUX D’ANNIVERSAIRE
Floraison d’initiatives pour fêter les 25 ans de Fossil : côté français des Alpes, on propose aux amateurs de gagner des montres (109 euros), des lunettes de soleil 45 euros) et des sacs de voyage Fossil (199 euros) grâce à un jeu-concours où il faut envoyer à Fossil des photos d’autrefois en expliquant ce qu’elles représentent pour celui qui les soumet. Idée directrice : tous les produits Fossil ont une inspiration vintage, « c’est pourquoi nous souhaitons savoir ce que le vintage signifie pour vous ». Pas transcendant, mais...
Côté italien des Alpes, Fossil a cassé sa tirelire en offrant, toujours pour les 25 ans de la marque, 25 Vespa LX 50 (2 300 euros), à gagner par tirage au sort pour les acheteurs d’une montre d’au moins 70 euros. En prime, Fossil lance deux montres très originales pour donner du sens au mot vintage : une Sundial dont le cadran reprend – en relief ! – un cadran solaire (plutôt un gnomon) et une Paratrooper inspirée par les « montres militaires des parachutistes » (en fait, une grille façon trench watch).
• L’esprit vintage selon Fossil...


••• AGENT DOUBLE
Pour qui roule le jeune champion de Formule 1 Sebastian Vettel (plus jeune pilote à avoir gagné un Grand Prix) ? On le croyait « ambassadeur » de TAG Heuer (il est toujours présenté ainsi sur le site de la marque, mais Casio le présente aussi comme son « ambassadeur » en lui dédiant une montre Edifice EQW-M1000SV-1AER qui porte sa signature et qui reprend les couleurs beu, rouge et jaune de l’écurie Red Bull F1...


••• HEBRAÏKA
L’information de Business Montres sur la montre à calendrier hébraïque d’Alain Silberstein a été repéré par A Blog to Read (Etats-Unis), qui publie un intéressant schéma didactique sur les subtilités du calendrier juif...


••• DÉ-PLACEMENT
Ceux qui connaissent le montant des montagnes de dollars dépensés par les marques pour faire du product placement au cinéma apprécieront la liste des 20 films qui ont fait le plus grand nombre d’entrées depuis le début du XXIe siècle : 1) Le Seigneur des anneaux (Le retour du roi, 1 129 millions d’entrées), 2) Pirates des Caraïbes (Le secret du coffre maudit, 1 060 millions), 3) Harry Potter à l’cole des sorciers (976 millions), 4) Pirates des Caraïbes (Jusqu’au bout du monde, 958 millions)... Suivent au box office les autres versions du Seigneur des anneaux et d’Harry Potter, avec Shrek, Spider-Man ou Nemo. Aucun film suceptible de mettre des montres en scène dans les douze premiers : les horlogers se contenteraient-ils des séries B ?


••• CONFLIT D’INTÉRÊTS
Omega vient de résigner jusqu’en 2020 avec le Comité international olympique pour le chronométrage officiel des Jeux. Depuis 1932, c’est quasiment une tradition. Reste une question d’étique non élucidée : une marque qui assure le chronométrage officiel d’une épreuve doit-elle (peut-elle) également être la marque dont l’« ambassadeur » est le champion chronométré et et la marque qui tirera partie de sa performance ? C’est une question de principe, avec une portée générale, et non une interrogation concernant Omega. Le problème aurait pu se poser à l’été 2008, quand le chronométrage officiel Omega a crédité le nageur américain Michael Phelps du centième de seconde qui lui assurait une fantastique et historique huitième médaille d’or au cours des mêmes Jeux. Cette huitième médaille d’un « ambassadeur » d’Omega avait une valeur marketing inouïe : est-il moral et conforme à l’esprit olympique de voir le chronométreur officiel – celui qui crée les champions – bénéficier directement et commercialement des victoires remportées par les champions qu’il sacre ? Débat moral : c’est ce qu’on appelle être juge et partie, même si, dans ce cas précis, Omega est évidemment insoupçonnable...


••• NOSTALGIE
La preuve que la presse écrite du souci à se faire : on la range désormais au rang des simples nostalgies émotionnelles, comme le prouve la bougie parfumée « Odeur de papier imprimé » proposée ces jours-ci par Colette, le célèbre concept store parisien...
••• ANECDOTIQUE ? Certes, mais à ranger dans le dossier des « signaux faibles » : personne ne croit – à juste titre – à la « mort » de la presse écrite, mais on commence déjà ranger les journaux d’hier du côté des calèches et de la marine en bois....


••• RÉVISION DÉCHIRANTE
Exhumé par Joseph Flores, qui n’espérait plus une telle découverte, le croquis de la montre « perpétuelle » inventée par Hubert Sarton devrait conduire à des déchirantes révisions historiques (révélation Business Montres du 25 septembre). Ce dessin est un témoin décisif de l’histoire horlogère : Business Montres – qui a pu en prendre connaissance – le publiera ultérieurement, avec les explications techniques nécessaires.
La querelle Sarton-Perrelet passe désormais au second plan, puisque nous disposons à présent d’une description et d’un schéma technique, parfaitement documentés et datés, de l’invention de Sarton et que l’histoire s’écrit avec des preuves : l’historien horloger Albert Chapuis, qui avait lancé une thèse perreletiste que tout le monde a recopié depuis les années cinquante, avait d’ailleurs reconnu – en l’intégrant partiellement dans son livre – le grand intérêt du document Sarton dont il n’avait eu connaissance que tardivement. C’est toute l’histoire du mouvement automatique qu’il va falloir réécrire à la lumière de ce petit dessin et certains historiens vont devoir avaler leur chapeau tellement ils ont nié et même combattu, contre toute prudence, la vraisemblance de l’hypothèse Sarton.
Il va falloir également réattribuer à Sarton quelques montres de poche automatiques conservées dans différents musées (notamment celles du Patek Philippe Museum), tellement elles sont techniquement conformes au croquis de Sarton retrouvé par Jospeh Flores – qui les avaient déjà d’ailleurs expertisées dans ses travaux sur l’histoire des montres automatiques. Là encore, quelques experts vont perdre la face, d’autant que les acheteurs de ces montres aux enchères pourraient être tentés de considérer qu’ils ont été... trompés sur la marchandise !
••• PARADOXALEMENT, CE REBONDISSEMENT GRÂCE AU CROQUIS DE SARTON trouve des échos directs dans l’horlogerie du XXe siècle : le système utilisé par Hans Wilsdorf pour les premières Rolex Oyster Perpetual est l’héritier direct du principe adopté par Sarton. Apparemment jamais breveté à l’époque (peut-être à cause de cette antériorité), le système Rolex jetterait ainsi un pont entre deux âges d’or de l’horlogerie : l’essor des montres de poche au XVIIIe siècle et l’apogée de la montre-bracelet au XXe siècle. L’histoire de la montre n’est décidément jamais écrite...


••• ARLETTE SUPERSTAR
Récit subtilement ironique dans Worldtempus de l’arrivée ultra-starisée d’Arlette Emch à Genève : la nouvelle présidente de Swatch venait fêter le lancement de la nouvelle gamme des chronographes automatiques Swatch (Business Montres du 25 septembre). Heureusement, toujours sur Worldtempus, l’entretien avec la belle Arlette emporte tous les doutes que les escort boys auraient pu faire naître. Ça commence bien : « Le lancement des nouveautés Swatch était l’occasion de découvrir et de s’émerveiller devant l’audacieuse ligne inédite de chronographes automatiques. De même, le moment était idéal pour constater l’enthousiasme et la volonté de la directrice générale de Swatch, Arlette-Elsa Emch. Une main de fer dans un gant de velours ; une flamme communicative, de l’humour et une envie de croquer la marque à pleines dents ! »


••• CHIFFREMENT
Qu’est-ce qui est important dans l’heure : les chiffres, les aiguilles ou la boîte ? Le designer Vadim Kibardin a opté pour les chiffres, et seulement eux : sa Black & White Clock est l’horloge minimaliste par excellence. Uniquement des chiffres, chacun étant autonome (60 mm x 110 mm) : ils s’allument ensemble (pile ion-lithium) « sympathiquement » pour donner l’heure par LED et ils peuvent s’accrocher au mur, avec un effet de contraste (noir/blanc, blanc/noir) programmable. Une heure débarrassée de la forme, dont il ne resterait que le fond !


••• LA REINE VOYAGE
La « Reine » – la Breguet Marie-Antoinette N° 1160 – débarque pour la première fois aux Etats-Unis, avec une exposition programmée à la boutique Breguet de Beverley Hills (14-16 octobre) et une seconde à la boutique de Madison Avenue (19-21 octobre).


••• OMOURA
Bonne illustration des tendances digitales du moment avec le nouveau site d’Omoura, maison de distribution horlogerie-joaillerie de Lisbonne (Portugal) animée par António Luis Moura et Fernanda Lamelas. Excellente présentation, sobre et chic mais dynamique, avec une belle mise en valeur visuelle des produits, et, ce qui est tout aussi révélateur, la création d’une page-miroir sur Facebook, Momentos Preciosos, et des renvois sur le réseau LinkedIn pour favoriser et simplifier le dialogue avec la communauté des amateurs de joaillerie. Une démarche de nouvelle génération, à l’écoute des attentes personnelles de chaque public : c’est une belle preuve de maturité alors que certaines marques en sont encore à craindre Internet ou à manipuler les forums...


••• « MARKETING ANATOMY »
Très attendu cette semaine, Marketing Anatomy, le nouveau livre de Nicolas Riou (éditions Eyrolles). On connaît l’auteur, fondateur de Brain Value, pour ses multiples ouvrages sur la Pub Fiction et les tendances sociétales. Son argument : « Le marketing traverse la plus importante mutation de son histoire. Révolution digitale, crise, montée en puissance du développement durable, brouillage des cibles, critique de la surconsommation... Tout converge vers un changement de paradigme. Le marketing de la “part de cerveau disponible“ a fait son temps. Il faut se décider à abandonner les vieilles recettes de l'âge d'or du marketing de masse et inventer un autre modèle. Aux quatre coins du monde, les initiatives se multiplient et les nouvelles approches se mettent en place. Dans la publicité, le marketing digital, l'approche des cibles... Le marketing se réinvente ». Cet ouvrage analyse les nouvelles tendances du marketing. Il dresse un panorama des changements en cours et analyse les initiatives des marques innovantes, celles qui réussissent à créer de la valeur d'envie. Passionnant, évidemment : nous en reparlerons...


••• QUAND LE BLOG BLAGUE
Cyril Fussy est le blogueur de service pour LeblogLuxe, où il commente avec plus ou moins de bonheur l’actualité des montres. Il annonce ainsi : « Le monde l’horlogerie découvre l’ovni Red8 » (24 septembre), avec des savoureuses notations comme « Le rouge étant la couleur populaire du péquin (sic) moyen et le 8 le chiffre du bonheur dans la culture chinoise, la cible des montres RED8 est ainsi clairement affichée et elle n'est pas en Suisse ». Explication : « Si tout cela vous semble bien asiatique, de la couleur à la conception en passant par le nom, c'est peut-être que Bédat & Co. est désormais en mains d'un groupe malais, qui mise à 100% sur la vente en ligne des montres RED8 ». Là, c’est subtil, parce que Christian Bédat a dû revendre Bédat & Co en l’an 2000 au groupe Gucci et ce dernier l’a revendu au groupe LuxuryConcepts (Malaisie) en février dernier (exclusivité Business Montres du 25 février dernier). Red8 n’a donc rien à voir, mais rien du tout, avec Bédat & Co ! Pour mémoire, la découverte de Red8 était une exclusivité Business Montres du 28 juillet et une révélation Business Montres du 4 septembre, largement reprise par les blogueurs américains (notamment notre ami Ariel Adams pour A Blog to Read, que LeblogLuxe a lu de travers, alors que la « revue » était très exhaustive et accompagnée d’une vidéo)...


••• VEGAS PARADE
Nouvelle série limitée Audemars Piguet, avec Las Vegas comme fil conducteur de l’inspiration : quatre Royal Oak plus ou moins serties, dont le chrono Las Vegas Strip Manual Wind Tourbillon (ci-dessus). Tendance acier all black mat puisque c’est la mode, chiffres rouge vif en contraste parce que c’est dans l’air du temps, cadran texturé pour créer cette impression de volume qui est très tendance, série limitée parce que c’est le chic contemporain. Parfait, beau produit, sauf qu’on finit par se rapprocher dangereusement du style des dernières Big Bang genre All Black Blue, voire Red Devil. Mauvais signe quand le leader joue les followers du challenger, surtout après le ratage marketing du chronométrage d’Alinghi !


••• ROLEX BÉTONNE
Pose officielle, mercredi, de la première pierre du site Rolex des Champs-de-Boujean, à Bienne : la marque genevoise consacrera une enveloppe d’environ 200 millions de francs (source Sonntag) à ce site pilote du redéploiment industriel de Rolex. Objectif d’embauche : 160 personnes (Rolex en emploie déjà près de 2 000 à Bienne), essentiellement pour la fabrication des mouvements. Cet établissement doit parfaire le dispositif industriel capable de projeter Rolex dans le XXIe siècle...


••• LES PRATIQUES DU TEMPS
On n’édite pas tous les jours un livre fondamental sur l’histoire horlogère : Shaping the Day: A History of Timekeeping in England and Wales 1300-1800, de Paul Glennie et Nigel Thrift (Oxford University Press) fera date pour l’histoire de la manière dont les hommes ont mesuré et compris le temps. Ce calcul du temps nous est familier, mais il est né d’exigences sociales déconnectées des pratiques horlogères balbutiantes du Moyen Age. L’impact des instruments de mesure du temps sur la vie quotidienne a été profond, encore que les auteurs semblent ici prendre leurs distances avec le « déterminisme technologique » de leurs prédécesseurs (notamment David Landes), du moins pour ce qui concerne la sphère culturelle anglaise de l’époque. La notion même de « temps » ou de « précision » a évolué au cours de la période étudiée, avec d’intéressants développements sur les implications sociales de l’heure optique (« lire l’heure » à un cadran) et de l’heure auditive (« entendre l’heure » au clocher). Piquant détail : c’est dans les cuisines qu’on trouvait le plus d’horloges, le temps étant alors plus celui des femmes que des hommes, qui ne vivaient pas dans la même « sphère temporelle » ! C’est finalement la montre (de ceinture, de cou, puis de poche) qui a masculinisé le temps (la « distinction sociale » chère à Bourdieu) et signé son appropriation individuelle, engendrant un « déficit » horloger à base sexuelle qui marque toujours l’industrie. Réflexions lourdes de sens à propos des différentes « pratiques communautaires » de l’heure : aujourd’hui encore, on peut lire au même cadran sans y déchiffrer le même temps. Il y avait longtemps qu’un livre d’histoire n’avait pas été aussi stimulant !

 



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