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Chefs d’état et grands patrons affichent de plus en plus ouvertement leur goût pour les garde-temps de prestige.
Tour d’horizon en huit portraits de personnalités qui affichent leur montre et offrent ainsi aux marques une visibilité planétaire à moindres frais.
Barack Obama
TAG HEUER
L’entreprise de La Chaux-de- Fonds n’aurait pas pu rêver d’un meilleur coup de pub: lors de sa campagne à l’investiture de la présidence américaine, Barack Obama a été photographié à maintes reprises une Aquaracer au poignet. «Contrairement à nos ambassadeurs, qui sont sous contrat et reçoivent des montres en cadeau, les hommes politiques, comme Barack Obama, de même que les hommes d’affaires, choisissent et paient leurs montres, souligne Jean-Christophe Babin, CEO de TAG Heuer. Ils font d’ailleurs partie de notre cible, surtout pour les gammes plus classiques, comme la Link ou la Grand Carrera.»
En matière de décideurs en économie, TAG Heuer n’est pas en reste. La compagnie compte parmi ses clients diverses pointures internationales telles que le businessman indonésien Soetikno Soedarjo, Dato Tony Fernandes, fondateur de la compagnie aérienne malaisienne Tune Air, ou Mohammed Ben Sulayem, riche homme d’affaires des émirats arabes.
Modèle: Aquaracer
Vladimir Poutine
BLANCPAIN
On savait Vladimir Poutine adepte de ski et de judo. Son intérêt pour l’horlogerie reste en revanche largement méconnu. C’est pourtant une Blancpain qu’il porte au poignet sur les célèbres photographies qui ont fait le tour du monde où on le voit pêcher torse nu. Il possède en outre une large variété de montres suisses, dont plusieurs Patek Philippe. Car, loin de l’image «bling-bling» que pourraient renvoyer certains de ses concitoyens, la Russie compte de multiples amateurs d’horlogerie classique. Le pays est d’ailleurs un marché «non négligeable» pour la marque Blancpain, qui compte y ouvrir prochainement deux nouvelles boutiques hors de Moscou.
A noter que Blancpain dispose de liens plus «immédiats» avec la sphère politique suisse puisque son actuel responsable du marketing, Alain Delamuraz, n’est autre que le fils de l’ancien conseiller fédéral vaudois.
Modèle: Aqua Lung
Juan Carlos Ier
HUBLOT
Il suffit de s’attarder sur les images de n’importe quel journal à grand tirage pour constater l’attrait croissant qu’exerce la haute horlogerie sur les grands de ce monde. Le roi d’Espagne, Juan Carlos Ier, ne déroge pas à cette règle. Il s’intéresse notamment depuis de nombreuses années aux modèles de Hublot. Une affinité qui n’a pas manqué de surprendre Jean-Claude Biver, lors d’une rencontre à Madrid, alors que ce dernier travaillait encore pour Blancpain: «J’ai été étonné de voir qu’il comptait, déjà à l’époque, dans sa collection des montres en or avec un bracelet en caoutchouc.»
Le patron de Hublot précise par ailleurs ne jamais offrir demontres aux personnalités, quelles qu’elles soient: «Nous n’avons pas d’ambassadeurs, mais seulement des clients qui achètent nosmontres. D’ailleurs, si nous les offrions à des clients potentiels, à qui devrions-nous les vendre? » Parmi les autres adeptes de Hublot en politique et dans l’économie, on peut citer des personnalités aussi variées que l’homme d’affaires mexicain Carlos Slimou l’ancienministre français de la Culture Jack Lang. Autant dire que le spectre des amateurs est large…
Modèle: Big Bang acier avec lunette en céramique noire brossée
Micheline Calmy-Rey
CARTIER
On le sait, Micheline Calmy-Rey n’hésite pas à s’afficher dans les médias portant plusieurs montres au poignet.
Qu’il s’agisse pour elle d’une manière d’exprimer son soutien au secteur horloger, en difficulté depuis quelques mois, ou d’une méthode – originale – de connaître à tout instant les heures respectives en Suisse et dans les pays qu’elle visite, la conseillère fédérale marque ainsi son profond intérêt pour les belles mécaniques.
A titre privé, elle porte notamment une Cartier Panthère en or et acier. «La Panthère est une montre-bijou féline, classique et sobre, avec un caractère affirmé», souligne-t-on chez Cartier, ravi de retrouver l’une de ces montres phares au poignet d’une ministre helvétique. Un modèle qui convient donc parfaitement à la personnalité de Mme Calmy-Rey.
Modèle: Panthère en or et acier.
Daniel Vasella
JAEGER-LECOULTRE
Les relations entre la manufacture vaudoise et la sphère politique sont des plus étroites: depuis les années 1950, la Confédération commande régulièrement à Jaeger-LeCoultre des pendules Atmos en guise de cadeau officiel pour ses visiteurs les plus illustres.
Winston Churchill, John F. Kennedy ou la reine Elisabeth II figurent notamment sur cette liste. Aux Etats-Unis, l’Atmos est ainsi surnommée la «pendule des présidents».
En Suisse, des politiciens comme Manuel Tornare ou Jacqueline de Quattro ont été vus une Jaeger-LeCoultre au poignet. Tout comme dans la sphère de l’économie internationale, des grands patrons tels que le CEO de Novartis, Daniel Vasella, ou l’industriel italien Luca Cordero di Montezemolo, président de Fiat.
Modèle: Reverso Grande GMT en or rose
Bill Gates
TISSOT
Certains modèles semblent prédestinés à leurs «ambassadeurs». C’est le cas de la T-Touch, qui tapa dans l’oeil de Bill Gates alors que Nick Hayek, CEO du groupe Swatch, lui rendait visite à Seattle dans le cadre d’un projet commun avecMicrosoft. Il avait emmené avec lui unmodèle pour montrer à Bill Gates la technique du «touch-screen» sur une toute petite surface. «Ce dernier a été tellement fasciné queM. Hayek lui a laissé la montre, indiqueMaria Ahnebrink, porte- parole de Tissot. Toutefois, notre politique globale consiste à ne pas donner demontres aux personnalités et nous préférons bien sûr qu’ils les portent par choix personnel…»
Parmi les hommes politiques fans dumodèle – qui fête cette année ses 10 ans avec plus d’un million d’exemplaires vendus – on peut citer entre autres Christophe Darbellay ou Gerhard Schröder.
Modèle: T-Touch des années 2000-2001
John F. Kennedy
OMEGA
L’attrait des hommes politiques pour les montres suisses traverse les frontières. La plupart, à l’image de Nicolas Sarkozy, ne comptent de loin pas que des Rolex dans leur collection. Avant d’être élu président, John F. Kennedy possédait, par exemple, une montre-bracelet Omega ultraplate, reçue en cadeau de son ami Grant Stockdale. Dans une lettre que Jacqueline Kennedy adressait à ce dernier en 1960, elle mentionne d’ailleurs à quel point son mari avait rapidement préféré cette montre à celle qu’elle lui avait elle-même offerte…
Le président la portait au poignet le 20 janvier 1961, lors de sa cérémonie d’intronisation, comme en témoigne une photo parue à l’époque dans le magazine Life. L’objet historique, en or 18 carats sur bracelet en cuir noir, a été acheté en décembre 2005 par Omega, qui l’expose aujourd’hui dans son musée.
Modèle: montre ultraplate «Stockdale»
Napoléon Bonaparte
BREGUET
La fascination qu’exerce l’horlogerie sur les puissants de ce monde ne date pas d’hier. Dès la fin du XVIIIe siècle, l’horloger suisse Abraham-Louis Breguet devient le fournisseur des plus grands souverains d’Europe et se lie progressivement à la cour de Versailles, puis à Napoléon Bonaparte et à bien d’autres hommes et femmes politiques de cette époque, dont Marie-Antoinette, l’impératrice Joséphine ou Caroline Murat, reine de Naples. «Le lien qui nous unit à ces personnages est que tous ont acheté des montres Breguet pour leur usage personnel», précise Nicolas G. Hayek, président du groupe Swatch.
Aujourd’hui, la marque mise sur ces célèbres clients d’un autre temps dans ses campagnes publicitaires. Concernant sa clientèle actuelle, elle reste beaucoup plus discrète: «Nous ne mentionnons pas de noms mais, en effet, une majorité de chefs d’Etat, leur épouse et des ministres de différentes nationalités portent des montres Breguet», poursuit Nicolas G. Hayek.
Modèle:montre ancienne ayant appartenu à Bonaparte (No 1805)
William Türler
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