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Il n’y a jamais eu aussi peu d’infos, ni autant d’intox à se mettre sous la dent qu’en ce moment : votre Quotidien des Montres tente de faire le tri et de prendre un peu de hauteur face à ce qui reste la plus belle démonstration du désarroi intellectuel des élites de l'horlogerie...
••• CARBON 14
Lancement officiel, aujourd’hui, à New York, de la marque américaine Carbon 14 – C 14 pour faire court – avec une double empreinte génétique : le carbone 14 du nom pour la préoccupation environnementale et le marqueur sportif pour créer des montres ultra-tendance (gros boîtiers, détails hypertrophiés, couleurs mode). Tout le concept a été pensé dans une logique de préservation des espaces naturels et d’économies d’énergie (allocation d’une partie des profits à des programmes « écologiques »). C 14 dispose déjà de son ambassadeur, Korath Wright, le « premier snowboarder des... Bahamas ». Trois collections : Terre, Air (ci-dessus), Mer. Prix moyens autour de 300-400 dollars.
••• KR3W
Le jeaner KR3W Denim Co lance sa propre marque de montres, avec une sympathique collection Phantom, qui reprend les classiques des montres monochromes en poycarbonate (bracelet, boîtier, cadran, aiguilles déclinés en six couleurs acido-pastélisées) et un design inspiré par les standards du marché (bracelet à maillons Oyster, lunette tournante, etc.). Prix moyen autour de 50 dollars. Amusant, même quand on n’est pas un skateboarder frénétique...
••• HEDERA
A surveiller de près (le talent étant souvent héréditaire) : la nouvelle marque Hedera lancée par Cédric Koukjian, le fils de Pierre Koukjian (deLaCour), qui est fou de bijoux, mais qui a aussi l’intention de faire entendre sa propre petite musique horlogère...
••• EFFET EPHÉMÈRE
L’idée des boutiques horlogères éphémères commence à faire son chemin dans les esprits. Dernière en date : la boutique éphémère TAG Heuer ouverte rue Royale, à Paris, par Heurgon : bel habillage de la façade et PLV soignée, mais pourquoi n’avoir pas été jusqu’au bout de l’idée en donnant à cette boutique provisoire le nom de TAG Heuer, au lieu de lui conserver l’enseigne Heurgon, qui doublonne avec la « grande » boutique Heurgon d’à côté ?
••• LA REINE DU BÂLE
Bon portrait de Sylvie Ritter, la directrice de Baselworld, dans L’Alsace (France) : encore un(e) Français(e) à une poste-clé de l’industrie horlogère suisse, mais cette Alsacienne est parfaitement bilingue (allemand-français) et même familière du dialecte bâlois...
••• « 100 % FAMILLE »
Kidexpo est le salon français des parents et des enfants : 70 000 visiteurs attendus (16-18 octobre à la porte de Versailles, à Paris) par 250 exposants, avec une bonne initiative de Flik Flak (la marque enfantine du Swatch Group), qui a monté un atelier pédagogique pour recommencer à habituer les enfants de la « génération digitale » à lire l’heure sur un cadran de montre. Ce qui est tout sauf évident dans un environnement quotidien de plus en plus dominé par les écrans et les technologies numériques d’affichage de l’heure.
••• IL Y A PÉRIL EN LA DEMEURE QUAND LA MOITIÉ DES JEUNES ADULTES (la génération 18-25 ans) ne portent pas de montre et se contentent de l’heure donnée par leurs objets nomades. Si on ne redonne pas aux enfants (au moins les scolaires, 6-18 ans) l’habitude de consulter une « vraie » montre, avec des « vraies » aiguilles, il ne faudra pas un siècle pour que les montres classiques soient reléguées au rang de collection pour vieux messieurs – un peu à la façon de ce que sont devenus aujourd’hui les timbres-poste...
••• SÉCURIT ‘HEURE
On en verra sans doute quelques-unes au salon Kidexpo, mais le marché des « montres de sécurité » pour enfants explose : au Japon comme aux Etats-Unis, ces montres – d’allure banale dans le style électronique – sont équipées d’un GPS qui permet de localiser les enfants sur une carte Google et de définir pour eux des « périmètres de sécurité » dont ils ne doivent pas s’éloigner sous peine de déclencher un signal d’alerte. Exemple parmi d’autres : la Lok8u, nom à prononcer à haute voix pour avoir d’emblée la fonction...
••• RÉTROCALCUL
Il faut croiser les doigts pour que ça n’arrive pas, mais ça semble malgré tout bien parti ! La vague rétrofuturiste est en train de nous préparer le grand retour d’une abomination horlogère qu’on espérait oubliée : la montre-calculette, dont il existe même à présent des « musées virtuels » et des collectionneurs nostalgiques de l’âge des premiers affichages par LED (Pulsar, qui se retrouvent sur Ledwatches.
••• LE TEMPS D’ÉCRIRE L’INFORMATION, CASIO ÉTAIT DÉJÀ SUR LE COUP : la marque relance sa Casio Databank, icône désormais classique des grandes années de l’optimisme technologique. Les couleurs sont plus gaies qu’autrefois et les fonctions de calcul ont été améliorées, avec la possibilité de stocker des numéros de téléphone. Au secours !
• Dans le même esprit, ne pas manquer non plus, toujours chez Casio, la Poptone Cubic Puzzle Watch, dont les nostlagiques de Tetris apprécieront les « briques » fonctionnelles...
••• NOUVELLE GÉNÉRATION
Dix montres qui dessinent de nouveaux horizons horlogers : le blog Style Crave aligne dix montres de nouvelle génération (MB&F, Urwerk, Greubel-Forsey, Linde Werdelin, Pita, Cabestan, etc.) pour mettre en évidence l’écriture plurielle de ce futur, qui ne relève pas d’un nouveau code esthétique, mais d’un faisceau de propositions reliées par le regard libéré des créateurs qui les mettent en scène.
••• FRANCISQUE
Apparition inattendue de Van Cleef & Arpels dans un dossier du Point consacré à la « France qui aimait Pétain » : le newsmagazine français rappelle ainsi que la francisque, sorte de décoration accordée à ses fidèles par le gouvernement de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale, avait été dessinée, fabriquée et signée par Van Cleef & Arpels, du moins pour les insignes distribués en France occupée (série limitée à 2 626 exemplaires !). L’histoire de Van Cleef & Arpels sous l’Occupation est assez complexe, une partie des familles fondatrices se trouvant déportée par les Allemands, une autre dans la Résistance et une dernière réfugiée à New York, après l’« aryanisation » de l’entreprise...
••• SALONS HORLOGERS (1)
Satisfaction générale après le Salon Inernacional de la Alta Relojeria de Mexico, qui a fermé ses portes la semaine dernière. Non seulement les affaires ont été bonnes (le marché mexicain reste très animé, notamment pour les grosses pièces), mais les amateurs et les détaillants étaient venus de toute l’Amérique latine, ce qui a permis plusieurs marques d’ouvrir des distributions locales. Trente maisons étaient présentes pour ce « mini-SIHH » mexicain, avec une première apparition mondiale (en tant que marque) pour la Confrérie horlogère, dont les montres ont provoqué une vraie fièvre de curiosité, en particulier chez les journalistes sud-américains (notamment la Clef du temps et la « cartouche », culturellement en phase avec le folklore local)...
••• SALONS HORLOGERS (2)
Deux rendez-vous s’imposent en novembre pour les amateurs germaniques : MunichTime (30 octobre-1er novembre, avec 1 400 mètres carrés d’exposition pour une cinquantaine de marques à l’hôtel Munich Bayerischer Hof) et ViennaTime (13-15 novembre, avec 1 400 mètres carrés pour une cinquantaine de marques, au MAK de Vienne, Weiskirchnerstrasse). Quelques raretés « locales » pour les initiés : Habring, Max Bill ou Sinn à Vienne, ainsi que les mêmes plus Jörg Schauer, Rainer Brand ou Armin Strom à Munich.
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