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Albert Bensoussan quitte Louis Vuitton, dont il avait créé le pôle horlogerie-joaillerie
 
Le 07-10-2009
de Business Montres & Joaillerie

Changement de patron imminent pour les montres Louis Vuitton : Albert Bensoussan quitte le groupe LVMH après avoir fondé la légitimité horlogère de la marque monogrammée...

••• LE JEU DES CHAISES MUSICALES BAT SON PLEIN
Cette fois, c’est au cœur de la marque-phare du groupe LVMH que ça se passe : Albert Bensoussan abandonne la direction de l’horlogerie et de la joaillerie de Louis Vuitton, où il aura passé presque huit ans à inventer et consolider un nouveau métier pour la première marque de luxe française.

Albert Bensoussan, dont on relira avec profit les récents textos d’actualité, peut quitter Louis Vuitton la tête haute : le parcours horloger de la marque est un sans-faute remarquable, tant pour ce qui concerne la politique produits que la distribution (exclusive dans les boutiques Louis Vuitton). Le succès de la collection Tambour a dépassé toutes les prévisions initiales et la récente relance (avec succès) d’une haute joaillerie digne de Louis Vuitton souligne encore l’excellence des choix stratégiques arrêtés.

Le chiffre d’affaires horloger de la première référence mondiale du luxe français a été à peine écorné par la crise, alors même que se mettait en place un micro-manufacture à La Chaux-de-Fonds et que s’annonçaient d’importants développements dans le domaine des complications. La création et l’intégration d’une structure industrielle renforce un peu plus la légitimité de l’intervention de Louis Vuitton dans les montres.

Référence désormais incontestée de la haute horlogerie franco-suisse, Louis Vuitton vend aujourd’hui environ 40 000 montres par an (estimation Business Montres), avec les profits qu’on imagine du fait d’un canal de diffusion totalement propriétaire.

Certifié par des résultats économiques non négligeables, ce sérieux d’Albert Bensoussan dans la construction horlogère de la marque n’est sans doute pas récompensé comme on aurait pu s’y attendre, mais la logique des groupes et des grandes marques échappe parfois à la rationalité commune. Qui a dit que la durée de vie d'un top manager dépassait très rarement les dix ans chez LVMH ?

Que dire de plus d’un manager qui ne semble pas avoir démérité sur une terrain où d'autres géants du luxe tardent à faire leurs preuves horlogères ? Trop occupé à bâtir l’image horlogère de Louis Vuitton, on peut considérer qu’Albert Bensoussan n’a sans doute pas consacré assez de temps à ces mille petites intrigues et à toutes les sournoiseries complaisantes qui sont de rigueur chez les courtisans des rois du luxe...


••• QUI REMPLACERA ALBERT BENSOUSSAN À LA TÊTE DES MONTRES LOUIS VUITTON ? Les « chasseurs de tête » ont dû faire fortune avec la mission de recrutement qui leur était confiée depuis la fin du printemps : à Paris comme en Suisse, ils ont sondé à peu près tout ce que la planète Montres compte de managers « intéressants » et prometteurs, entre 35 et 65 ans ! Les plus tentés n'étaient pas forcément ceux qui tentaient le plus Louis Vuitton. Les autres avaient souvent trop d'idées pour ne pas déranger, ou de « bouteille » pour se fondre dans un moule culturel particulièrement prégnant.

• Le choix final d’Yves Carcelle, le très percutant président de Louis Vuitton, permettra de mieux comprendre les ambitions horlogères de la marque : profil technique, industriel, marketing, commercial ou médiatique ? L’inflexion qui découlera du candidat retenu sera très révélatrice. On en saura plus dans quelques jours...

 



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