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Il lance sa propre collection de montres. Cette semaine, la société va déménager son parc machines à Plan-les-Ouates.
Passé maître dans l’art du sur-mesure, l’horloger genevois Golay Spierer abandonne la sous-traitance pour des marques installées. Il lance sa propre collection de montres. Cette semaine, la société va déménager son parc machines à Plan-les-Ouates (GE).
«Après une excellente année 2008, nous avons dû changer brutalement de stratégie début 2009», a expliqué à l’ATS Christophe Golay, l’un des trois associés de la société. Le retrait de certains donneurs d’ordre a failli emporter la petite entreprise de Carouge (GE). Depuis sa création en 2001, Golay Spierer s’est positionnée sur le créneau du sur-mesure. Comme supports de vente, elle a opté le bouche à oreille et le réseau internet. «Cette démarche s’est appuyée sur des artisans, nos partenaires», souligne Christophe Golay. «Ce n’est pas un assemblage de sousensembles existants. L’utilisateur fait ses choix, nous fabriquons selon sa demande».
Au fil de la construction de la montre, le client est amené à suivre, étape par étape, la réalisation du produit dont il a passé commande. Cette capacité de création a conduit des marques installées à s’adresser à Golay Spierer pour satisfaire l’envie de sur-mesure d’une partie de leur clientèle. «Début 2009, du jour au lendemain, elles ont stoppé leurs règlements. Nous avons frôlé la catastrophe ». Certaines sociétés ont connu de sérieuses difficultés, d’autres ont retardé longtemps le paiement de leurs factures.
«Nous avons alors décidé de ne plus travailler pour d’autres et d’assumer nos propres risques». La première collection se déploie dans l’univers de la course automobile. «C’est le fruit d’une rencontre avec le coureur Ange Barde, passionné d’horlogerie qui nous a permis de trouver de nouveaux actionnaires », poursuit Christophe Golay. Le capital est passé au printemps de 375.000 à 700.000 francs permettant à la société d’asseoir sa nouvelle stratégie. Dans le sillage de cette collection, un premier modèle féminin sera bientôt commercialisé. Pour vendre l’ensemble de ces produits, une société de diffusion, ABCG, a été créée et dotée d’un capital de 700.000 francs. Golay Spierer veut assumer sa croissance sans à-coups. Depuis l’arrivée d’un horloger en 2007, une équipe d’une douzaine de collaborateurs a été constituée autour de Christophe Golay, à Carouge, le siège social.
La société dispose de compétences dans le design, la mise en oeuvre de données techniques, l’infographie, la finition et l’assemblage. Son centre d’usinage va cette semaine déménager du Lignon pour s’installer à Plan-les-Ouates. Confiante sur son futur, la société espère terminer 2009 sur un chiffre d’affaires «équivalent à celui de 2008», soit 1,4 million de francs.
Des artisans comme partenaires
«Le réseau de compétences que nous avons créé en quelques années constitue une force de création», explique Christophe Golay. «Mais la crise a fait des dégâts». Tous projets confondus, depuis sa création, la société a collaboré avec une trentaine d’artisans. «Parmi eux, sept ont disparu en quelques mois». Actuellement, Golay Spierer travaille avec Soprod pour les mécanismes, Cadoxy pour les cadrans, Aubra pour les boucles de bracelet. La société e-light assure la découpe laser, Rhodior la décoration et la galvanoplastie. «Nous avons dans un petit territoire, Genève, 70% de nos fournisseurs, et le reste dans les autres cantons romands», rappelle Christophe Golay. Golay Spierer s’est aussi fait une place dans le paysage horloger par sa capacité «à détourner des technologies innovantes», utilisées dans la micro-électronique. Ses collaborations avec Mimotech ou Ingenor en sont des exemples.
ats - AGEFI |