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__Actualité en panne sèche côté lancements de montreset côté événements marquants (à moins de considérer qu’une présentation de la lunette de Galilée fera date dans l’histoire horlogère grâce à Panerai).
Heureusement, votre Quotidien des Montres réussit quand même à vous en dire plus sur ce qu’il fallait retenir de cette semaine horlogère.
... Cette semaine, le sniper a...
••• APPRÉCIÉ
le lancement par Omega d’une nouvelle Seamaster Planet Ocean à lunette en céramique et liquid metal : ce n’est certes pas la première apparition horlogère du liquid metal, matériau métallique « amorphe » dont l’intérêt avait été signalé en son temps par la lettre Business Montres et dont TAG Heuer avait fait un bel usage pour son Microtimer, mais la bonne idée est d’avoir réussi la fusion – au moins conceptuelle – de la céramique et du liquid metal. Le cadran de la montre est également en céramique.Pour cette lunette, ce liquid metal est un alliage de titane avec des apports de zirconium, de cuivre, de béryllium et de nickel. Ce « verre métallique » – trois fois plus dur que l’acier inoxydable une fois qu’il est refroidi – a l’avantage d’avoir une température de fusion deux fois moins élevée que celle des alliages conventionnels : on peut donc le « mouler » plus facilement dans une lunette, sans endommager la céramique, ce qui permet d’obtenir des nombres et des index plus fins, aux détails plus précis, qu’avec les procédés classiques d’usinage...
••• FAIT
un saut en Italie, histoire de vérifier que le contrat Ferrari était vraiment remis en jeu chez les horlogers : les informations précédentes de Business Montres se trouvent confirmées par les informations recueillies à la source. L’accord avec Panerai ne sera vraisemblablement pas renouvelé – apparemment à la satisfaction des deux parties. Plusieurs marques sont sur les dents, issues des grands groupes de luxe (LVMH et Swatch Group), mais on remarque aussi de surprenants outsiders sur les rangs...
••• CONSTATÉ
que Silvio Berlusconi, le Premier ministre italien, n’aimait pas que les montres de luxe – et les jeunes fille délurées : il pose régulièrement avec une montre ITA (Italia Technica Artigiana), marque hyper-tendance de l’actuelle nouvelle génération italienne, qui se fait remarquer par ses cadrans tri-dimensionnels à chiffres hypertrophiés. A son poignet, une N° Zero Professional automatique, particulièrement intéressante par ses « cornes enveloppantes » ultra-portables. Normal, puisque ITA est une marque fondée par Alessia Berlusconi, la nièce de Silvio, en trinôme avec Marco Elli (ex-TechnoMarine et ex-Panerai) et Enrico Masserini (troisième génération dans la distribution en Italie)...
••• DÉGUSTÉ
en amateur exigeant, mais ravi, le nouveau site de Dior Joaillerie, vrai bijou d’intelligence digitale, tant pour l’art du story telling (ne pas manquer, dans les collections, la « Fiancée du vampire » ou « Couture ») que pour la qualité des images et, disons-le, des bijoux présentés ! Un petit chef-d’œuvre de communication en ligne, qui prouve qu’une expérience numérique de la marque est souvent supérieure à un passage en boutique...
••• INTERCEPTÉ
une directive du groupe Richemont qui interdit à ses marques toute communication anticipée sur les nouveautés du SIHH, avec un embargo conseillé jusqu’à la mi-décembre. Remous dans les services de communication : le respect de cet embargo privera les marques de toute apparition et de tout éditorial dans les magazines qui sortiront au moment du SIHH. Heureusement, il y aura des « briseurs de blocus »...
••• SALUÉ
l’opportunisme positif de Louis Pion, qui vient d’ouvrir une boutique au cœur du Carrousel du Louvre, première destination touristique française (8,7 millions de visiteurs par an, dont 40 % de touristes) : une excellente opération pour le réseau Louis Pion en général, pour la marque Louis Pion en particulier et aussi pour les marques qui seront représentées dans cette boutique (Longines, Gucci, Frédérique Constant, Baume & Mercier, Guess ou Armani). Cet espace de vente reprend le concept de « présentation verticale » des montres (comme chez un opticien) en cours d’adoption par les 130 boutiques Louis Pion de France : pour certaines des marques ci-dessus, ce sera une première...
••• CHERCHÉ
à comprendre ce qui pouvait bien pousser une marque à faire subir à une montre de telles épreuves : pour prouver que sa montre 20 000 Feet résistait vraiment à tout (en plus de 6 000 m de profondeur réelle : record pour une montre mécanique), CX Swiss Military Watch (groupe Charmex) a tiré dessus à la Winchester (huit mètres de distance) et fait exploser une charge de dynamite autour avant de la noyer sous un jet d’eau à 750 kg/cm2 (pas tout-à-fait le jet d’eau de la rade de Genève, mais presque : ce serait d'ailleurs une idée très... horlogère !). La montre a résisté, comme on peut le découvrir sur cette impressionnante vidéo (on en trouve d’autre sur le site). Au fait, pourquoi ? Tout simplement pour le plaisir d’être la montre la plus endurante du monde, ce qui inspirera confiance aux baroudeurs de l’extrême – s’ils ont de gros poignets...
••• REMARQUÉ
une intéressante interview de Christian Bédat (concept RED8 : Business Montres du 4 septembre, après notre révélation du 28 juillet), qui effectue actuellement une tournée de lancement à travers le monde : questions intelligentes de The Watch Lounge et réponses qui ne le sont pas moins et qui aident à comprendre un concept de rupture comme celui de RED8. Lumineuse explication de son Asia Made fièrement et courageusement assumé (pour quelqu'un qui avait lancé l'AOSC, le label horloger suisse le plus exigeant) : « Les produits Apple sont pensés et conçus en Californie, pour être produits en Asie : cela les empêche-t-il d’être les meilleurs ? A 880 dollars, pas question d’être plus royaliste que le roi »...
• Une autre bonne recension sur Horomundi, avec une présentation de plusieurs pièces de la collection RED8.
••• DÉCOUVERT
que la Comex, compagnie de travaux sous-marins célèbre en milieu horloger pour ses séries de Rolex Submariner, avait également testé des Seamaster Omega : l’une d’elles, un prototype pour les missions Janus I et II arrive sur le marché, apparemment avec un pedigree impeccable (authentifié par Omega), pour nous démontrer que l’histoire horlogère reste toujours à réécrire...
••• REDOUTÉ
de se brûler la peau en lisant l’heure sur le nouveau concept horloger d’Alessi, la marque horlogère italienne spécialiste des montres design (production en joint-venture avec le groupe japonais Seiko). L’idée de la montre Invisible Shot Laser est signée Andy Kurovets, un designer qui a manifestement beaucoup à dire dans le domaine horloger : il voudrait cette fois qu’un laser affiche l’heure à la demande en projetant à même la peau les quatre chiffres fatidiques des heures et des minutes. Ce n’est encore qu’un concept, mais l’idée a déjà séduit Alessi.
••• L’HORLOGERIE À FLEUR DE PEAU ? Cette idée de projection sur la peau est sans doute à rapprocher de celle d’afficher l’heure sous la peau grâce à un implant biohorloger. A ce jour, l’opération envisagée par Mathias Buttet (BNB) reste programmée pour le début 2010 : la biohorlogerie ne relève plus de la science-fiction, mais du bistouri...
••• ESSUYÉ
une légère déception en constatant que Fabrice Guéroux, spécialiste reconnu de la contrefaçon horlogère, montait sa propre boutique de vente en ligne de montres de collection, contemporaines ou non, mais authentifiées : on trouvera donc chez Fabrice Guéroux assez de Rolex, IWC, Panerai, Breguet, Patek Philippe et autres, plus toutes les informations qui vont avec, pour calmer les appétits des amateurs anxieux, mais n’est-ce pas un mélange des genres un peu gênant et est-ce bien le rôle d’un expert de jouer aussi les marchands ?
••• SURSAUTÉ
en découvrant le nouveau protoype de téléphone imaginé par Fujitsu et actuellement exposé au CEATEC Japan 2009 (Combined Exhibition of Advanced Technologies) : c’est la combinaison parfaite d’une montre et d’un téléphone, ou plutôt la greffe de l’une sur l’autre, avec la référence horaire posée au milieu du « cadran » (image ci-dessus). Il est réellement surprenant de voir l’évolution tangentielle des téléphonistes vers l’horlogerie, ses codes et ses pratiques...
• En prime, quelques images des produits les plus amusants de ce CEATEC (Pink Tentacle).
••• SOURI
d’un récent article du magazine Forbes Life, qui listait dix montres « à moins de 10 000 dollars » : il y a un an, on aurait sélectionné dix montres à plus de 100 000 dollars. Etat de crise...
••• SENTI
monter un courant très fort, celui des marques lancées grâce à des stocks de mouvements anciens : si la nouvelle marque Fontainemelon a décidé de greffer un tourbillon sur un mouvement « historique » (réalisée autrefois à Fontainemelon, berceau historique d’ETA), une autre nouvelle marque, Henri Duvoisin s’est lancé sur ce créneau du revival de calibres qui ont traversé les crises pour être rhabillés en montres contemporaines (régulateurs ou chronographes monopoussoirs). On ne classera pas Robert & Fils 1630 parmi les « nouvelles marques » puisque, comme son nom l’indique, la généalogie remonte à 1630 et que la marque de fabrique a toujours été plus ou moins honorée au sein de cette famille d'horlogers, sur la base de mouvements anciens remis au goût du jour dans des montres en pièces uniques qui témoignent de la grande tradition de l’artisanat d’art horloger.
••• ON TROUVERA PLUSIEURS DE CES « ENTRANTS » SUR LE MARCHÉ à Geneva Time Exhibition – The Watch Factory, en janvier prochain (Business Montres du 8 octobre). Ils pourront y rencontrer détaillants, journalistes et amateurs sensibles à l’exclusivité d’une production non-industrielle à la légitimité historique incontestable...
••• DRESSÉ
la liste (impressionnante) des marques attendues au Salon QP, organisé à Londres, les 5-6 novembre prochains, par le magazine anglais QP : 22 maisons, dont beaucoup de représentants de la nouvelle génération comme Backes & Strauss, Bell & Ross, BRM, De Bethune, Graham, H. Moser, Harry Winston, Linde Werdelin, Maurice Lacroix, Romain Gauthier, Perrelet, Romain Jérôme...
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