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Alors que l’horlogerie cherche à renouveler ses différentes expressions de l'heure et du temps qui passe, une « montre de poche » japonaise du prochain catalogue Patrizzi & Co nous ouvre de nouveaux horizons.
••• INRO WATCH
Encore que peu courantes, les montres japonaises de type Inro ne sont pas rares : souvent datées du début au milieu du XIXe siècle, comme celle que présente le prochain catalogue Patrizzi & Co (lot 115, 25 octobre, Genève), ces montres sont généralement présentées dans un environnement traditionnel nippon (coffret de bois laqué et étui de voyage en bois précieux décoré d’un netsuke en ivoire. Inro est le mot japonais qui désigne les petites boîtes (généralement à pilules) attachées à une corde...
Dotée d’une seule aiguille, cette « montre de poche » (en réalité, faute de poches, elles se suspendaient autour du cou ou à la ceinture obi sash) présente une complication mécanique inédite : ses heures sont variables. Cette segmentation du temps, héritée de la Chine, divise la journée en six périodes égales, du lever au coucher du soleil. La nuit est également divisée en six heures. Ce qui oblige à rallonger les heures en été pour les raccourcir en hiver. Les heures de ces montres – comme celles de nombreuses horloges japonaises – étaient donc variables et ajustables selon la saison. L’anneau extérieur du « cadran » est gradué sur 100.
Originalité supplémentaire : ces heures variables (sur l’anneau intérieur) commencent la journée avec le chiffre 9, « nombre mystique » représenté symboliquement par le Rat (minuit, à 6 h du cadran) et le Cheval (midi, à 12 h du cadran). Comme nos jours de la semaine, chaque heure possède son nom, tiré du zodiaque chinois.
Le mouvement est assez archaïque : fusée-chaîne, avec un échappement à verge et un coq gravé, dans la tradition des montres du XVIe siècle introduites au Japon par les missionnaires jésuites de l’époque.
Pour une telle montre en excellent état général et en état de fonctionnement impeccable, l’estimation à 12 000-18 000 francs suisses (8 000-12 000 euros) est plus que raisonnable : c’est à peine le prix d’une montre neuve, qui sera autrement moins bluffante en vitrine, voire dans la poche ! |