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Nouvelles révélations sur Revelation, la marque révélée par Business Montres.
Cette fois, on en sait un peu plus sur le mouvement de cette montre : un manège-tourbillon, à moins qu’il ne s’agisse d’un tourbillon-manège.
Du « jamais vu » dans l’histoire de la mécanique horlogère ?
••• ÇA TOURNE SOUS LE CAPOT !
De la nouvelle montre Revelation, la marque lancée par Anouk Danthe et Olivier Leu, on savait déjà qu’elle proposait un « capot » inspiré par les anciennes montres de poche (Business Montres du 30 septembre dernier). Sous le capot en verre saphir, les heures ! Mais pas n’importe lesquelles, comme le révèle l’image ci-dessus.
On y distingue parfaitement un immense balancier, dont la « cage » – gravée « manège tourbillon » ou « tourbillon manège » selon la rotation – tourne tout autour du cadran, au bout d’une sorte de bras-contrepoids, avec pour centre l’axe des heures et des minutes. L’organe réglant se trouve donc « animé » et entraîné par la course du mouvement : c’est un peu l’esprit de ce que recherchait Abraham Louis Breguet quand il a inventé le tourbillon, à la charnière du XVIIIe et du XIXe siècle et qu’il a logé l’échappement (balancier et spiral) dans une cage tournante en rotation permanente.
On ne va pas débattre ici de l’éternelle querelle académique sur les différences entre le tourbillon et le carrousel. On concède au premier une coaxialité des axes du balancier et de la cage, ce qui n’est pas le cas du second. D’autres auteurs, un peu plus hétérodoxes, contestent cette définition en niant au carrousel l’absence de roue de seconde fixe (présente sur le tourbillon). Quelques spécialistes considèrent que le vrai clivage réside dans la fonction de la cage (partie intégrante du rouage dans le cas du tourbillon), simple support sur lequel sont montés ancre, échappement et balancier sur le carrousel.
On se gardera de trancher sur le « manège » inventé par Revelation et sur son allocation à la catégorie tourbillon ou carrousel. Peut-être s’agit-il tout simplement d’une troisième famille d’échappement mobile [les experts en décideront et les historiens vérifieront que cela n’a pas été encore inventé], toujours dans le souci d’améliorer la chronométrie grâce à un système réglant rotatif.
En tout cas, ce « manège tourbillon » est clairement composé d’un ensemble mobile innovant :
• Mobile des secondes volant comprenant un pont, avec un organe de distribution et de régulation
• Pignon d’échappement satellitaire
• Axe du balancier à distance de l’axe du manège
• Axe de rotation au centre du mouvement
• Contrepoids – un lingot d’or ! – à l’extrémité opposée du balancier pour équilibrer l’ensemble du système réglant.
Et ça donne, apparemment, une heure plus précise, pas vraiment à la seconde près (pas d’aiguilles apparentes des secondes), à la fois hyper-classique et en même temps très décalée, sous ce capot transparent et dans un boîtier lui aussi néo-classique tout en courbes et en angles subtils.
On peut aimer ce minimalisme technologique apparent, qui ne révèle sa densité inventive qu’aux regards les plus attentifs, une fois le capot relevé. On peut aussi apprécier une somme de savoir-faire horloger qui ne doit rien aux achats pratiqués sur étagère chez les fournisseurs standards : tout a été commandé spécialement à un réseau de spécialistes de tout l’arc jurassien, pour être monté dans les ateliers de Revelation, à Jussy, près de Lausanne, au milieu des vignes.
Revelation sera sans nul doute une des grandes révélations du début 2010...
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