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Quelques questions à propos des montres, des marques et de ceux qui les font
 
Le 14-10-2009
de Business Montres & Joaillerie

Votre Quotidien des Montres questionne l’actualité horlogère, en y découvrant de savoureuses histoires (l’affaire Stauffer/Panerai), quelques pépites et beaucoup de bizarreries.

Pendant que la valse des CEO se poursuit, au rythme de croisière d'environ deux sièges éjectables par mois, les affaires continuent.

...CE MERCREDI, LE ZAPPEUR S’EST DEMANDÉ...


••• COMMENT... interpréter la manœuvre de François-Paul Journe, qui a mis en ligne sur son site et en accès libre tout ce qui concerne la montre Vagabondage II, avant d’obliger les blogs et les portails qui reprenaient l’information à retirer textes et images de la montre ? A moins de conclure – comme c’est souvent le cas – à l’erreur du stagiaire de service, on peut se demander à quoi peut bien servir un site Internet qui ne serait qu’un coffre-fort inviolable – mais public ! –pour actualités interdites au commentaire. Surtout quand le tabou sur l’utilisation ou la reprise de cette information n’est nulle part spécifié sur la page. Apparemment, l’apprentissage d’Internet n’est pas un long fleuve tranquille, même pour l’ex-nouvelle génération du siècle précédent...
••• POUR MIEUX ÉCLAIRER LA QUESTION ET ENRICHIR LE DÉBAT, à titre purement documentaire (Business Montres ne publie pas de communiqués : voir ci-dessous), il était quand même nécessaire de présenter l’image de cette Vagabondage II (ci-dessus) trouvée sur le site F.P. Journe Invenit et Fecit. Il s’agit, comme le précise la notice, d’une montre « tortue » dotée d’un affichage digital (heures et minutes sautantes) et d’une seconde indépendante. Disponible en série limitée (69 exemplaires en platine et 68 en or rouge), elle sera par priorité réservée aux acheteurs de la Vagabondage I (2004). Le design très intéressant de la « flaque » intérieure permettra aux amateurs de ne pas confondre cet affichage digital de l’heure – décidément, c’est la mode ! – avec celui de la récente Zeitwerk d’A. Lange & Söhne...


••• JUSQU’OÙ... pourrait aller l’annexion par les horlogers de nouveaux territoires ? Après l’automobile (qui n’a pas aujourd’hui sa marque de référence), on voit une migration s’opérer vers la moto. TAG Heuer a commencé à s’associer à la Triumph Bonneville et Jaeger-LeCoultre à Valentino Rossi. On voit la jeune marque anglaise Bremont choisir Norton comme source d’inspiration de son superbe chrono à deux compteurs et JeanRichard dédier à « Ago » (le champion Giacomo Agostino, 15 titres de champion du monde et 123 grands prix en 17 ans de carrière) une série limitée, qui complète la collection développée en partenariat avec MV Agusta. Tissot chronomètre officiellement quelques grands prix. Ceci sans oublier la BRM R50TN, dont le mouvement est directement dérivé d’un moteur de moto, ou plus simplement les marques (franchisées) Harley-Davidson et Ducati. On en oublie sans doute... Pour les rois du rouage, deux roues, sinon rien ?


••• QUAND... a-t-on vendu aux enchères la montre la plus chère depuis le début de la crise ? Apparemment, Business Montres a pêché par omission en attribuant ce « record » à la Patek Philippe Sky Moon Tourbillon à la vente Patrizzi & Co du 7 octobre dernier. Osvaldo Patrizzi lui-même parlait de « l’enchère la plus élevée depuis le début de la récession économique ». A moins de dater du début octobre 2009 le début de cette crise ( !), c’était oublier un peu vite deux autres Patek Philippe dispersées par Christie’s le 11 mai dernier : 1,7 million de dollars pour l’extraordinaire Patek Philippe « militaire » (pièce unique) et 1,7 million pour un calendrier perpétuel 2499...


••• À QUOI... correspondait la stratégie d’ouverture d’une boutique Tourbillon (Swatch Group) sur Wall Street ? A New York, les horlogers rêvent plutôt de Madison Avenue, et non du Financial District de Manhattan. En fait ,c’est très tactique. Le 45 Wall St se place idéalement entre le restaurant Cipriani Wall Street et la boutique Tiffany & Co (au 37) : y ouvrir une vitrine Tourbillon multimarques – plutôt qu’une boutique de marque (Breguet et Blancpain sont déjà sur Madison Avenue) permet de ratisser plus large dans la chasse au bonus de fin d’année (ils n’ont pas disparu, même si les 34 milliards distribués en 2006 auront fondu de moitié en 2009 : ça laisse de la marge). Moralité : pour conquérir New York, il faut aussi être à Wall Street, avec une offre variée (moyenne : 10 000-25 000 euros), tout comme il faut être à South Coast Plaza (Costa Mesa, Californie) ou au Las Vegas City Center, prochaine implantation de Tourbillon aux Etats-Unis...


••• COMBIEN... coûtait la révision courante d’une A. Lange & Söhne Lange 1 à Singapour ? 4 100 dollars locaux, soit 2 000 euros ou 3 000 francs suisses ! Un des rédacteurs du Business Times de ce week-end s’en indignait au point d’être « tombé de sa chaise » quand il a vu le devis. Apparemment, la chasse au pigeon continue, mais les amateurs – même asiatiques – acceptent de plus en plus difficilement de se faire plumer et de payer leur montre le double de son prix en vitrine : une première fois quand ils l’achètent, une seconde fois quand ils la font entretenir en se conformant aux instructions de la marque. Cet article marque un retournement de tendance très sensible...
••• RETOURNEMENT BIEN ANTICIPÉ PAR CERTAINES MARQUES, qui commencent à offrir la gratuité de la première révision, avec des extensions proposées pour les amateurs les plus fidèles (Hautlence), quand ce n’est pas une sorte de « garantie à vie » sous condition d’entretiens contractuels réguliers (Confrérie horlogère)...


••• POURQUOI... Business Montres n’a pas (encore) parlé de l’ouverture du SIHH à deux nouvelles marques (Richard Mille et Greubel Forsey) ? La réponse est évidente : Business Montres ne reprend jamais (ou presque) les communiqués officiels, et surtout ne tente pas de les monter en « scoops » ! D’autant que cette entrée au SIHH était signée depuis deux mois, mais qu’elle avait été tellement compliquée – pour Richard Mille plus que pour Greubel Forsey – qu’elle était révisable à tout instant avant le communiqué final. Toute indiscrétion pouvait se révéler tragique !
On notera que Audemars Piguet n’a obtenu une présence significative de Richard Mille qu’au prix d’un bras de fer très intense et très soutenu avec deux des patrons Richemont qui exposent au SIHH : les témoins se souviendront de l’âpreté des négociations pour le moindre mètre carré et pour éviter que Richard Mille ne se retrouve près des toilettes dans un placard à balais ! C’était sans doute plus facile pour Greubel Forsey, qui ne fait d’ombre à personne, mais qui sacrifiera sans doute dans le financement exorbitant (au regard des ventes) de ce SIHH une part de la marge d’indépendance qui lui restait vis-à-vis de son actionnaire sud-africain...
• Ceci posé, l’intégration de ces marques appelle quelques commentaires : 1) elle renforce l’oligopole de Richemont (actionnaire de référence de Greubel Forsey) et d’Audemars Piguet (actionnaire de référence de Richard Mille) au sein du SIHH. 2) Elle alourdit le poids spécifique de la place genevoise pour la haute horlogerie (au moins en janvier). 3) Elle accroît l’hétérogénéité des marques représentées au SIHH (entre Richard Mille et Baume & Mercier, c’est la dérive des continents !). 4) Elle anticipe de futures évolutions du SIHH, vers davantage d’exclusivité des marques et de sélectivité des détaillants...
••• COMMENTAIRES QUI GÉNÈRENT AUTANT DE QUESTIONS : 1) Les marques extérieures à ce duopole ne vont-elles pas se sentir de plus en plus seules ? 2) Cela va-t-il doper l’audience du SIHH, les détaillants de ces deux marques étant, de fait, déjà ceux de nombreuses autres marques exposants à Genève ? 3) A quand la déchirure, sanction physiologique d’un grand écart paroxystique ? 4) 2011 ou 2012 ?
• Avec cette conclusion optimiste : plus on est de fous, plus on rit dans la bise noire qui balaye Genève en janvier. Ce ne sont pas les trente et quelques marques de The Watch Factory à Geneva Time Exhibition qui s’en plaindront...


••• OÙ... conseiller aux amateurs de belles montres de se faire transporter en cas d’urgence médicale ? En tout cas pas dans la salle de réanimation de l’hôpital Saint-Joseph de Stockton, en Californie, où un malheureux malade à l’article de la mort s’est vu dépouillé de sa Rolex, la distraction du docteur-voleur ayant sans doute entraîné la mort prématurée du patient. Mourir pour une Rolex : le cas est actuellement examiné par une chambre criminelle à San Francisco ! Source : Injury Board...


••• JUSQU’OÙ... pouvait aller le non-conformisme d’un détaillant ? Réponse : no limit, comme le prouve une fois de plus Laurent Picciotto (Chronopassion), qui vient de lancer une série de casques de moto « Follow Lolo » à découvrir sur son site Facebook. Les lecteurs de Business Montres qui ont de la mémoire se souviendront du « Follow Lolo » qui était devenu, au SIHH 2009, le cri de ralliement des détaillants excédés par les prétentions arrogantes des marques « surstockées, surdistribuées et surdiscomptées ». Anecdotique, mais révélateur d’une démarche singulière dans le paysage actuel de la haute horlogerie : est-ce un hasard si Chronopassion est devenue la boutique dont on parle le plus à travers le monde ?


••• QUI... pouvait bien s’amuser à réaliser ces échappements mécaniques en Lego (briques) ? Il existe une mode des échappements mécaniques tout ce qu’il y a de plus traditionnels, mais réalisés en briques de Lego : ça marche ! On en trouve plusieurs modèles, à découvrir en vidéo, comme le WChr2, le WChr3, le W 2 (1:29 de bonheur extatique et coloré) ou le W 8 (1:45 d’orgasme mécanique), ou encore le W 14 (addiction garantie) et le W12.3, qu’on se gardera de confondre avec le W 12.1 et le W 14. Sans oublier le génial échappement « tondeuse à gazon »...
••• LA PLACE DE FLIK FLAK, ON INVESTIRAIT LOURDEMENT sur ces échappements Lego d’une orthodoxie mécanique impeccable, histoire de ramener les bambins à la raison côté cadrans plutôt que côté écrans...

 



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