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Ce jeudi sera la journée des nouvelles idées dans votre Quotidien des Montres.
On commence par le concept Artime et les « heures rattrapantes » de l’équipe Designby8.
Bonne nouvelle : cette complication intéresse plusieurs marques, mais le jeu reste ouvert entre les plus audacieuses...
••• « LES JOURS SONT PEUT-ÊTRE ÉGAUX POUR LES HORLOGES, MAIS PAS POUR L’HOMME »
La citation est de Marcel Proust et elle fait référence aux deux perceptions du temps, problème philosophique et épistémologique depuis l’aube de l’humanité. Conception du temps des scientifiques, cyclique et régulière, qui rythme nos vies . Conception psychologique du temps, propre à chaque individu et fonction de ses perceptions, avec des durées variables selon les humeurs. Le temps des hommes contre les temps de l’homme...
Le concept Artime a été développé [il est opérationnel et fonctionnel] pour que chacun puisse se réapproprier le temps, à son propre rythme mais en relation directe avec le temps de la nature. Sans (trop) bousculer les codes horlogers, la montre Artime propose donc quatre expressions du temps :
• Une heure « secrète »...
• Une seconde singulière pour chaque personne...
• Une heure digitale mécanique.
• Une heure rattrapante.
Ce qui fait beaucoup pour un nouveau concept !
••• UNE SECONDE QUI EXPRIME LE TEMPS DE LA NATURE ET CELUI DE L’HOMME
Le cadran Artime est composé d’une centaine de plaques mobiles : chaque seconde « soulève » une ou plusieurs plaques, ce qui permet de parler d’« impulsion » capable de faire « battre » le temps. Le nombre de plaques en mouvement varie selon les capteurs situés au contact de la peau, au dos de la montre : ils analysent et traduisent les rythmes biologiques du porteur (pouls, mouvement, émotions transmises par la chaleur). Plus il y a de plaques en mouvement, plus la personne vit sur un rythme dynamique et intense. Plus les secondes sont calmes, moins l’individu est tendu. On peut donc parler de « seconde personnelle » : une notion horlogère à ajouter aux dictionnaires spécialisés, qui connaissaient déjà la « seconde foudroyante » ou même la « seconde morte » !
••• UNE HEURE MASQUÉE QUI SE DÉVOILE À LA DEMANDE
L’heure est cachée par les plaques des secondes en mouvement. En pressant sur la couronne, les plaques s’écartent et révèlent une heure digitale qui n’est pas... l’heure du moment, mais celle du temps où on a consulté l’heure pour la dernière fois. Après quelques secondes, les chiffres se mettent en mouvement et accélèrent la marche du temps pour indiquer l’heure actuelle. On peut donc parler d’« heure rattrapante », concept métaphysique qui permet de se réapproprier le temps pour mieux en percevoir la durée...
Pourquoi une heure digitale un peu ringarde ? Pour casser les représentations mentales classiques de l’heure cyclique telle que l’expriment les aiguilles. On met en scène le temps, non comme une ronde infinie des heures et des minutes, mais comme un parcours d’un point à un autre : cette « heure rattrapante » est donc linéaire. Encore un concept nouvelle génération !
La transcription digitale de l’heure est effectuée par des plaques tournantes, qui affiche l’heure grâce à des rouages mécaniques animés par un mouvement mécanique : c’est le propre mouvement du porteur qui alimente le mouvement de la montre et qui le recharge grâce à deux rotors.
••• MIEUX COMPRENDRE LE TEMPS POUR MIEUX SE COMPRENDRE SOI-MÊME
On voit ainsi se profiler une nouvelle « intimité » avec le temps : seconde personnelle, heure masquée, temps rattrapant... Contrat rempli : l’association entre le temps des hommes et le temps de chaque homme est scellée.
Le concept Artime dépasse la simple montre-bracelet : on peut imaginer un temps collectif, dont les secondes rendraient compte grâce aux bruits d’un espace, aux mouvements d’une foule, aux variations de température. Chaque lieu aurait ainsi son expression du temps, celle d’un restaurant à la mode se distinguant de celle d’une boutique de la place Vendôme...
Le temps se trouve ainsi déstandardisé et réhumanisé : ambivalent (subjectif et objectif à la fois), il ne se mesure et il ne se « touche » que pour mieux rejoindre la sagesse des anciens Grecs qui pensaient que « l’homme est la mesure de toute chose »
••• Pour ceux qui n’auraient pas bien compris l’intérêt de ce concept horlo-métaphysique : le site Designby8 présente d’intéressantes animations. L’équipe de Designby8 sera présente à l’exposition « Le beau, l’utile, le design » (23 octobre-10 février, Cité des sciences et de l’industrie, Paris).
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