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Les Panthères roses se font les griffes à Genève
 
Le 26-10-2009

Selon la police, un gang serbe est à l’origine de récents braquages survenus au centre-ville. Deux cambrioleurs ont été interpellés à Bâle et en Italie pour des casses similaires.

La police est sur le qui-vive. Depuis plusieurs mois, les Panthères roses convoitent les bijouteries du canton. Les inspecteurs suspectent même ce réseau des Balkans d’être à l’origine des récents casses survenus en ville: en mai, tout d’abord, à la bijouterie «B and B», rue du Mont-Blanc, et dans une autre échoppe à la rue de la Cité. Autre casse en août dernier à la bijouterie Elie Chatila à la rue du Rhône où des malfrats ont emporté pour plusieurs millions de bijoux.

La semaine dernière, un Serbe de 27 ans, qui a participé aux cambriolages des deux premiers commerces de luxe, comparaissait devant la Chambre d’accusation en vue de la prolongation de sa détention préventive. On y a appris que le butin avoisine les 300 000 francs en montres. Un autre compatriote, arrêté récemment en Italie, doit encore être extradé vers Genève. «Il est suspecté d’appartenir à cette organisation», explique une source policière.

L’enquête en cours devrait permettre d’y voir plus clair même si le détenu genevois, qui admet les faits, se dit «incapable d’identifier le ou les complices filmés par les caméras de surveillance.».

Voiture bélier

Ce dernier, qui prétend avoir agi avec une arme factice à Genève, a été arrêté, cet été, à Bâle à la suite d’une tentative de cambriolage. Il aurait tenté de briser la vitrine d’un atelier d’orfèvre avec un véhicule. Son avocat, Me Dario Nikolic, réfute tout lien entre les Panthères roses et son client: «Le butin n’est pas assez important. Le fait d’utiliser un véhicule comme bélier durant la nuit et d’échouer me semble peu typique des Panthères roses. Très joueuses, elles aiment le spectaculaire, voire se donner en spectacle. Lui nie appartenir à ce groupe.»

Leurs méthodes sont en général plus expéditives, comme cela a été le cas à la bijouterie Chatila. En plein après-midi, quatre voleurs armés, portant chapeaux et perruques, ont utilisé des masses pour briser les vitrines, avant de s’enfuir en scooter. Le braquage excède rarement les deux minutes.

Ce gang, à l’origine des ex-militaires serbes, sévit depuis la fin des années 90 dans les plus grandes bijouteries-joailleries du monde entier. Une fois leurs forfaits accomplis, les Panthères roses quittent rapidement le pays, au moyen des mêmes faux documents utilisés pour y pénétrer. «Les bijoux sont très rarement retrouvés», nous précise une source judiciaire. Interpol pense que les Panthères roses évacuent les bijoux grâce à des transporteurs internationaux. Puis les objets sont revendus au marché noir. L’argent liquide serait alors en partie réinvesti dans le bâtiment en Serbie et au Monténégro.

Ainsi lors de l’arrestation à Paris de deux suspects du braquage de la bijouterie lausannoise A l’Emeraude en mai, seules deux des 94 montres volées ont été retrouvées.

15 millions de bijoux

Le cas récent le plus spectaculaire a eu lieu en avril 2007 à Dubaï. Une bande débarque dans une galerie commerciale au volant de deux puissantes voitures. Après avoir défoncé la vitrine d’une joaillerie, ils emportent pour plus de 15 millions de valeurs.

Interpol et les polices du monde entier tentent de démanteler l’organisation depuis des années: «Mais ce travail est difficile car ils ne sont pas organisés en pyramide avec un chef au sommet, explique un enquêteur. Ils préfèrent purger une peine de prison plus longue que de dévoiler les secrets de leur mystérieux réseau.»

L’enquête genevoise permettra peut-être d’en savoir plus.

Fidele Mendicino - Tribune de Genève

 



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