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Tout ce qu’il faut savoir sur les montres pour bien commencer la semaine
 
Le 26-10-2009
de Business Montres & Joaillerie

On a peut-être changé d’heure, mais pas de tempo horloger : heureusement, les « petites marques » et les indépendantsaniment un marchéplus que languissant !

Votre Quotidien des Montres n’en reste pas moins mobilisé pour vous informer de l’actualité horlogère, en temps réel et en toute indépendance.

••• HEURE D’HIVER
Une mise au point très utile du Kent News britannique à propos du changement d’heure. Contrairement à différentes légendes, l’idée n’est pas née lors de la crise pétrolière de 1973, ni lors de la Seconde Guerre mondiale (qui avait mis l’Europe occupée à l’ « heure allemande »), ni pendant la Première Guerre mondiale (les Allemands ayant pris cette initiative en 1916 pour améliorer la productivité de leurs usines de munitions, les Alliés ont vite suivi), mais au début du siècle, en Angleterre : un certain William Willett, lève-tôt, s’était aperçu que, en été, tout le monde dormait alors que le soleil était déjà haut dans le ciel. Les volets fermés l’avaient choqué et il s’était demandé comment pousser les gens à se lever tôt. Le changement d’heure était la bonne solution et sa campagne en faveur d’une heure d’été avait convaincu de nombreux parlementaires, dont Winston Churchill, mais sans être officiellement adoptée avant la guerre. Une cadran solaire commémoratif est dédié à William Willett dans un jardin de Petts Wood, dans le Kent, où on trouve aussi une Daylight Inn en son honneur...


••• FRANCK MULLER
A quelques jours de l’ouverture du WPHH de Monaco (avant-première Business Montres du 16 septembre), on commence à mieux cerner la nouvelle identité stylistique de Franck Muller, dont le nouveau chronographe Conquistador Grand Prix donne les grandes tendances (image ci-dessus) : maintien du boîtier tonneau (carrure Cintrée Curvex), mais avec des lignes plus contemporaines et surtout plus agressives, lunette remusclée par un travail de « sculpture », cadran à plusieurs niveaux qui alterne pleins et déliés – chiffres et à-plats – en faisant la part belle à une interprétation moderne du guillochage, touches de couleur soigneusement positionnées (rehaut, aiguilles et cadran) pour canaliser le regard, association de matériaux high-tech (dont l’Ergal ultra-léger, ici anodisé pour renforcer encore sa résistance à la corrosion et aux rayures) et d’or rose sur titane noirci, mouvement chronographe automatique à rotor en platine.
La proposition a une touche de « brutalité » qui peut séduire de nouveaux amateurs : elle est en tout cas plus expressive que les Franck Muller classiques, bien lisses, bien polies et presque trop bien-pensantes pour une marque fondée sur l’idée de rupture avec les codes classiques...
••• FORTE DE CETTE NOUVELLE IDENTITÉ, la manufacture de Genthod passe la surmultipliée et reprend l’offensive sur ses marchés traditionnels, comme on pourra le voir au prochain WPHH de Monaco. A-t-elle pour autant trouvé un nouveau style ? On sent dans ce design l’influence de l’équipe Cvstos, qui assure une sorte de « direction artistique » sur les créations de Genthod. Personne ne s’en plaindra vraiment tellement Franck Muller avait besoin d’un dépoussiérage de ses collections. La proposition est d’autant plus pertinente qu’elle s’accompagnera, à Monaco, de quelques avancées spectaculaires sur le terrain de la très haute horlogerie et de l’ultra-complication...


••• ROLEX
On savait que la Rolex Daytona était une passion coûteuse pour les victimes de la contagion, mais pas à ce point ! Ultimate Rolex Daytona se veut le livre définitif sur ce modèle, mais il faudra débourser 4 000 euros pour se procurer un des volumes d’une série limitée à 600 exemplaires. L’auteur est notre ami Paolo Gobbi (Revolution Italia). Livraison en avril 2010 dans un écrin en bois qui ne pèsera pas moins de 20 kg : en juin, Business Montres, qui suit de près le dossier, n’annonçait que 12 kg pour 1 200 euros. Il est vrai que l’« objet-livre » est tout simplement magnifique ! Renseignements, images et réservations aux éditions (italiennes) Pucci Papaleo...


••• BREITLING
Sans le vouloir, les Suisses de Breitling viennent de rendre un superbe hommage aux 50 ans d’Astérix le Gaulois : du moins à travers l’extraordinaire figure aérienne dessinée dans le ciel par la Patrouille de France à l’occasion de cet anniversaire. On le vérifie dans le film consacré par Eric Magnan à cet hommage aérien : rien n’aurait été possible sans les Breitling au poignet des « Athos » d’une patrouille française qui avait abusé de la potion magique. 2 mn 51 (préparation et exécution) de plaisir, à savourer sans modération...


••• FP JOURNE
Une montre FP Journe à quartz ? C’est pour bientôt et les intégristes vont en avaler leur chapelet de préjugés sur l’horlogerie–qui–est–forcément–mécanique–ou-qui-n’est–pas ! Logique journienne : la pure et simple chronométrie ! On sait que le quartz est imbattable dans ce domaine. Le tout est de travailler le quartz dans cette logique d’ultra-fidélité des temps mesurés et dans le respect des traditions de la grande horlogerie, qui n’excluent en rien les innovations techniques...


••• PATRIZZI & CO
La plus belle surprise du catalogue Patrizzi & Co « Watchmaking masterpieces » (Business Montres du 24 octobre) était... hors catalogue ! Qu’est-ce donc que cette « pendule de marine » attribuée à Christiaan Huyghens qu’on nous annonce, en pages 88-89 du dernier catalogue (version papier uniquement), comme devant être vendue à l’automne 2010 ? Cette pièce, qui n’a l’air de rien sur la photo, sera probablement un des coups horlogers les plus fumants de ces dernières années : cette « pendule de marine », qui serait datée des dernières années de la vie de Huyghens (1629-1695), aurait disparu depuis 1754 et elle résumerait son savoir-faire dans le domaine de la précision. Ceci près de trois quarts de siècle avant la fameuse montre H4 de John Harrison – qui passait jusqu’ici pour l’« inventeur » du chronomètre de marine. Pour l’instant, pas d’informations supplémentaires, mais des questions : d’où vient cette pendule, comment est-elle réapparue sous les feux de l’actualité, pourquoi et par qui est-elle attribuée à Huyghens (puisque le cadran n’est pas signé), en quoi s’agit-il d’une « pendule de marine » ? Réponses dans les semaines qui viennent...


••• PATRIZZI & CO (2)
Un peu plus de 6,6 millions de franc suisses pour la vente « Watchmaking masterpieces » (Business Montres du 24 octobre), avec des collectionneurs de Cartier qui ont cassé leur tirelire pour les « chinoiseries », y compris le baromètre mystérieux (pièce unique partie à 125 000 francs suisses : un sommet météorologique que ce lot 229 !), et pour quelques Patek Philippe d’anthologie (310 000 francs suisses pour le tourbillon d’observatoire, lot 241). Amusement pour les 6 100 francs suisses du lot 210 : la plus petite montre jamais réalisée (9,7 mm de large), mais présentée ici... sans mouvement ! Bonnes affaires à réaliser avec les montres récentes, qui souffrent aux enchères de la pression sur les prix exercée par le marché parallèle. Maintien logique de la cote pour les icônes vintage (Daytona, Submariner, Nautilus, pourvu qu’elles soient non conventionnelles) et intérêt sans emballement pour les objets du temps et de la longue mémoire horlogère, qui ont commencé à trouver les faveurs d’un nouveau public d’amateurs...
••• AUCUN DOUTE : LE CHIEN FÔ EN JADE qui surmontait la plus belle des pendules Cartier (lot 227) a joué son rôle protecteur : on attribue à ce porte-bonheur bouddhiste – c'est le « Lion de Bouddha » – le pouvoir d'écarter les dangers...


••• BAPEX
Nouvelle collection pour Bapex, la déclinaison horlogère de marque de la griffe hyper-tendance Bape : des montres toujours inspirées par le Submariner de Rolex, toujours sous le signe du singe (Bape = A Bathing Ape, référence à La Planète des singes) apposé à la place de la couronne de Rolex, avec des clins d’œil comme le R cerclé relégué à 6 h ou la devise « Made by Human » sur le cadran. La nouveauté est dans le traitement All Black, All Silver et All Gold (environ 310 euros/480 francs suisses)...


••• SWATCH
Bonne ou mauvaise opération, la Swatch au poignet de Jean Sarkozy (le « fils de ») lors de sa dernière apparition à la télévision ? Tout le monde attendait une Rolex présidentielle (comme Papa) ou, au moins, une marque un peu tendance. Déception : c’était une Swatch, une Skin (ultra-mince) de la collection Ligne de vie. Compte tenu du nombre des « gourous » en communication qui se penchent sur le « dauphin » de l’Elysée, on peut imaginer que ce choix a été mûrement réfléchi. Sauf qu’on sait, par l’entourage de Jean Sarkozy, qu’il préfère habituellement porter une Cvstos nettement plus chalala (on lui prête également une Bell & Ross). D’où la question : l’association de cette Swatch à l’image filio-présidentielle peut-elle influencer – positivement ou négativement – la perception de la marque ? En d’autres termes, peut-on passer pour un prétexte ou une justification quand le bon positionnement serait une affirmation ? Le cas d’école est intéressant...
••• CÔTÉ BELL & ROSS, ON DÉCOUVRE DANS LE « HALL OF FAME » DE LA MARQUE une lettre personnelle de Nicolas Sarkozy, remerciant Bell & Ross pour la BR-01 Airborne reçue en cadeau, en juin dernier, lors de la commémoration avec Barack Obama de l’anniversaire du débarquement en Normandie. Le président français assure qu’il portera avec plaisir cette montre – dont on peut douter qu’elle s’accommode du néo-classicisme instrumenté par Carla Sarkozy ! De là à penser que le fils porte les montres du père...


••• ADI
Pour les non-initiés, Adi est une marque horlogère israélienne (il n’y en a que deux), fournisseur officiel de Tsahal : rien de fondamentalement original (China Made analogique-digital), mais le modèle 224 (42 mm, mouvement Miyota, étanche à 200 m) devrait piquer la curiosité des collectionneurs de pièces militaires, qui n’ont pas souvent de « revues » de ces montres à se mettre sous la dent.


••• ISSEY MIYAKE
Design très intéressant pour la nouvelle montre Twelve d’Issey Miyake (licence horlogère du groupe Seiko) : il s’agit d’un boîtier rond à ouverture dodécagonal, qui peut se passer des habituels repères horaires (chiffres et index) puisque chacun des douze côtés du cadran exprime cette division des heures avec une sobre élégance. Ce concept rond à douze facettes accentue le côté « aiguisé » de la montre. Design signé Naoto Fukasawa, qui a joué l’essentialisme noir/blanc, avec une simple proposition complémentaire en bleu glacier. Comble du minimalisme : le nom d’Issey Miyake n’apparaît que sur l’aiguille des heures (ce qui le fera disparaître douze fois par jour)...


••• EUROPA STAR
Il n’y a pas que Business Montres pour s’intéresser de près aux marques indépendantes et aux jeunes créateurs horlogers : dans son prochain numéro, Europa Star consacre un grand dossier à la manière dont les « indépendants » ont traversé et géré la crise. Premier constat de Pierre Maillard : le bon moral de ces créateurs, qui « tous gardent leur énergie intacte et leur enthousiasme inentamé, malgré les réels obstacles qu’ils rencontrent sur des marchés de plus en plus strictement verrouillés par les grandes “puissances“ horlogères ». Autant de créateurs, autant de stratégies : les dix rencontrés par Europa Star dessinent cependant quelques constantes, comme une nouvelle approche de la distribution, une nouvelle frugalité dans la communication ou une revalorisation de la substance créative, directement liée au relèvement du niveau général de connaissances horlogères des amateurs. On ne peut que se réjouir de voir un magazine comme Europa Star rejoindre les positions de Business Montres pour la défense de ceux qui ont prouvé, à la lumière de cette crise, qu’ils maîtrisaient souvent mieux le long terme que les marques « classiques »...


••• RÉFLEXES DE CRISE
Un nouveau venu sur le marché de la location des montres de luxe et une relance de la tombola horlogère : comment ne pas payer ses montres au prix fort ? Montres et diamants propose aux fauchés de louer quelques montres d’exception, mais aussi aux propriétaires de très belles montres de les louer pour rentabiliser leur investissement. Pour certains, ce sera un essai avant achat. C’est « le luxe de se faire plaisir » (compter 85 euros par jour – « à partir de... ! – pour une BRM, une Bell & Ross ou une Breitling, et jusqu’à 180 euros – par jour ! – pour une Breguet ou un Panerai).
• Win Luxury Watches est devenu Luxury Tombola et se relance sur le créneau du loto horloger : on mise entre 7 et 1à euros pour gagner une Hublot Big Bang ou une Rolex Deep Sea. Business Montres (7 mai dernier) avait ausculté la proposition, qui semblait honnête : il ne lui manquait qu’un second souffle pour trouver un nouveau public. C’est l’objectif de cette relance, avec une prime : une Omega Speedmaster Moonwatch à gagner grâce au ticket gratuit offert pour deux tickets achetés...


••• GENÈVE 2010 DANS 80 JOURS...
Nous serons cette semaine à 80 jours du grand rendez-vous de Genève 2010 (SIHH, Geneva Time Exhibition-The Watch Factory, salons privés dans les hôtels, etc.) : le décompte final donne entre 70 et 75 marques organisant une opération à Genève pendant la troisième semaine de janvier. Beaucoup de monde, mais pas beaucoup de dossiers pré-Genève pour créeer le buzz : aurait-on peur de tuer les ventes de fin d'année [déjà bien compromises !] en mettant sous le nez des amateurs des nouveautés plus alléchantes que celles qui traînent en vitrine ?
••• GENEVA TIME EXHIBITION–THE WATCH FACTORY : on a réussi à pousser les murs du Centre international des conférences de Genève et à faire entrer encore plus de marques dans des stands un peu plus grands que ceux qui étaient prévus ! C'est maintenant la course pour les dernières signatures : les retardataires, pour lesquels on avait gardé une place, risquent vraiment de trouver porte close s'ils ne se pressent pas...

 



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