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Peut-être, tout simplement, qu’ils avaient envie de travailler ensemble !
Comme l’écrit souvent Alain Silberstein : « Le vrai bonheur est d’avoir sa passion pour métier ».
C’est gravé au détour de leur HM 2.2 Black Box...
••• UN MANIFESTE MINIMALISTE
Apparition d’un nouvel indice dans le grand jeu de piste qui précède l’apparition officielle de la HM 2.2 Black Box de MB&F, première « montre capsule » de la nouvelle génération (Max Busser + Alain Silberstein) et première fertilisation croisée entre « auteurs » horlogers indépendants – nous en aurons d’autres exemples dans les mois à venir...
• Il s’agit cette fois d’un des angles de la montre, qui révèle sur sa tranche la fin de la phrase-fétiche d’Alain Silberstein : « Le vrai bonheur est d’avoir sa passion pour métier ». Confirmation au passage du nom de la montre : « Horological Machine N° 2.2 ». Détection d’un filet de laque rouge autour du boîtier. Apparition des chiffres rouges gravés sur fond noir autour du « hublot » droit de la montre, en principe réservé à l’affichage de l’heure (guichet à l’intérieur du « hublot ») et des minutes (0, 5, etc. : à quoi ça sert de signaler 0 minutes ?).
• Premières interrogations sur le langage des formes traduit par ce détail : apparemment, les arc-boutants qui ancraient les cadrans de la HM 2 classique dans les angles du boîtier ont disparu, au profit d’un affichage plus lisse, plus fluide et « reposé ». On pourra rapprocher ce détail du dos de la HM N° 2.2 tel qu’il a été révélé par notre ami Ian Smith sur Horomundi : on y retrouve le filet rouge autour du boîtier et une structure relativement inchangée par rapport aux HM classique, mais avec les inscriptions « Friends Edition Titanium – MB&F and Alain Silberstein ».
• Au fait, il doit bien y avoir d’autres couleurs, puisque les vidéos qui annonçaient la HM N° 2.2 mettaient en avant les autres couleurs primaires (bleu, jaune) chères à Alain Silberstein : en regardant bien, on distingue autour du « cadran » ci-dessus un filet bleu. Effet d’optique dû au verre saphir ?
• Donc, nous connaissons maintenant la finition noire mate, le traitement poli et brossé du titane, qui dessine des filets de lumière autour du filet de laque rouge, le grain du cuir et le design « apaisé » de l’ensemble. C’est un manifeste du minimalisme esthétique, dont Alain Silberstein a toujours défendu les principes, non sans humour : couleurs, formes et matières traitées avec un minimum d’emphase pour un maximum de substance.
•••• C’est le poème d’Aragon (Le roman inachevé), souvent cité dans les approches du minimalisme et qui devait trotter dans la tête d'Alain Silberstein :
« Ici le nom se détache de ce qu’il nomme.
Ici le reflet décrit de sa fantastique écriture
Un monde où le mur n’est mur qu’autant
Que la tache de soleil s’y attache. »
•••• C'est la citation de Pierre Grenier, dans Art minimal et mouvement moderne :
« Le minimalisme prône des formes géométriques simples (primary structures) épurées jusqu’à la disparition de toute expression. Les matériaux sont du registre de l’impersonnel et sont puisés dans les produits industriels ou manufacturés.
« Ce qui caractérise surtout le minimal art, c’est la façon dont le support devient significatif. Il est autoréférentiel car il ne renvoie qu’à lui même et amène à se questionner non pas sur un sujet, un signifié, mais le signifiant. L’œuvre comme signe est remise en cause dans le déplacement de sa relation entre le concept et l’empreinte psychique dans ce cas visuelle. Elle peut se définir comme un système quand on sait que les théories du langage et le structuralisme ont largement alimenté le mouvement.
« Culte de la machine, fonctionnalisme contre expressionnisme, linguistique structuraliste, coupure avec le passé proche, autant de caractéristiques en commun avec le mouvement moderne dont les artistes minimalistes connaissent bien les enjeux »...
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