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Les batailles horlogères se jouent sous le microscope...

Votre Quotidien des Montres a fait provision de quelques découvertes scientifiques qui feront ou qui changeront (peut-être) dès demain l’actualité des montres...

••• SEE YOU LATER, ALLIGATOR
Les chercheurs chinois de l’Académie des sciences viennent d’établir que les alligators « chantaient » en chœur ! On a même filmé leur petite chorale : quoi de plus normal que ces sauriens chanteurs, quand on sait que les oiseaux sont les derniers descendants des... dinosaures. Selon le professeur Xianyan Wang, de l’Institut d’hydrobiologie (Académie des Sciences) qui a mené l’enquête, ces chants ne seraient destinés à des parades pré-nuptiales, puisqu’ils augmentent en période de reproduction, mais ils ont une signification sexuelles encore à décoder...
••• AU-DELÀ DE L’ANECDOTE PLAISANTE, le chant de l’alligator est à prendre au sérieux : comment justifiera-t-on, demain, l’usage de bracelets en peau d’alligator, si ces derniers parviennent à s’imposer dans l’opinion comme de sympathiques troubadours ?


••• MAUVAISE INTERPRÉTATION
Contrairement à ce qu’on imaginait, les expressions faciales ne sont pas universelles. Une étude de l’équipe des psychologues de Robert Caldara (université de Glasgow) tendrait à montrer que les Asiatiques ne décodent pas aussi clairement que les Occidentaux des expressions telles que la surprise ou le dégoût. Menée grâce à une analyse automatisée du regard, l’étude « Cultural Confusions Show that facial Expressions Are Not Universal situe le problème dans le balayage du visage par le regard : les Européens regardent plus tout le visage, y compris la bouche, alors que les Asiatique se concentrent plutôt dans la région des yeux. Il existe donc un risque de mauvaise interprétation, avec des différences statistiquement très révélatrices. Une bonne communication visuelle est indispensable dans le cadre d’une négociation commerciale, par exemple autour d’une table de vente : on imagine le problème si un vendeur ou un acheteur asiatique décodent mal des signaux élémentaires transmis en mode non verbal...


••• COULEURS STRUCTURELLES
Une équipe de chercheurs de l’université de Séoul vient de mettre au point un procédé d’« impression » révolutionnaire : selon un article paru dans Nature Photonics, les chercheurs coréens ont réussi à créer des « couleurs structurelles », c’est-à-dire des encres sans pigments, qui reproduisent artificiellement des couleurs iridescentes identiques à celles qu’on trouve dans la nature (papillons, coléoptères, oiseaux). Cette encre M-Ink est un mélange de trois ingrédients : des nanoscristaux de magnétite enrobés dans des microsphères de silice, une résine photodurcissable et un liquide spécial de dissolution. Sous l’effet d’un champ magnétique très précis, les particules de magnétique s’alignent selon certaines structures qui sont ensuite figées par la résine : c’est la lumière réfléchie et réfractée par ces structures qui crée la richesse des couleurs perçues par l’œil humain. A chaque structure sa couleur : il suffit donc de maîtriser les champs magnétiques pour créer sa propre palette chromatique. Epaisseur de cette encre : 50 micromètres, ce qui autorise l’usage en imprimerie, mais aussi sur des cadrans de montres ou sur des composants qu’on rendrait infalsifiables. A quand des cadrans aussi somptueux que des ailes des Morpho (papillons) ou que des queues de paon ?


••• CAOUTCHOUC AUTO-RÉPARANT
Les caoutchoucs autocicatrisants arrivent sur le marché ! Développés par le CNRS et par Arkema, ils se réparent en quelques dizaines de minutes, même cassés. Produits à base d’huiles végétales (colza, pin, maïs), ils ont les mêmes propriétés que le caoutchouc naturel (notamment l’élongation), mais leurs chaînes moléculaires « faibles » leur permettent de se régénérer. Explication scientifique en vidéo sur le site de Nature. Inutile de souligner l’intérêt de ces caoutchoucs pour l’industrie horlogère, et pas seulement pour les bracelets...


••• BATTERIES EN PAPIER...
Des chercheurs suédois de l’université d’Uppsala ont mis au point une batterie souple, ultra-fine et bon marché en polymères et en cellulose (produite par des algues). Bonnes performances énergétiques et temps de recharge très rapide pour un procédé qui permettra de placer ces batteries épaisses de 50 nanomètres un peu partout, par exemple dans un bracelet de montre ou un fond de boîtier...


••• ...ET CELLULES SOLAIRES
Les Japonais du groupe Sanyo viennent de développer une cellule photovoltaïque ultrafine à très haut rendement (technique de l’hétéroconjonction à couche mince intrinsèque) : son épaisseur ne dépasse guère celle d’une feuille de papier (moins de 100 microns) et sa technique de fabrication est moins coûteuse du fait d’une diminution de la quantité de silicium cristallin nécessaire. Plus ces cellules capables de capter et de restituer un maximum d’énergie solaire seront minces, plus elles seront faciles à embarquer dans une montre ou un bracelet...


••• HORLOGES-ANTENNES
Fantastiques papillons Monarques, qui possèdent une « horloge » circadienne, calée sur 24 heures, au bout de leurs antennes : l’étude a été menée par le biologiste James E. Kanz, de l’université du Massachusetts, et publiée dans la revue d’entomologie Psyche. Elle démontre que les Monarques se servent d’une « horloge » interne dont le rythme jour/nuit, en prise directe sur leur système nerveux, leur permet de s’orienter en pleine nuit. Les recherches portent actuellement sur les connections entre le cerveau d l’insecte et cette « horloge » située dans les antennes. Si on peut loger une « horloge » étalonné sur 24 heures au bout d’une antenne de papillon, que ne pourrait-on loger dans une montre et comment ne pas imaginer de nouveaux influx biologiques entre cette montre et notre cerveau ?


••• DIAMANTS À VOLONTÉ
L’Institut de Physique de la République tchèque dispose d’une nouveau réacteur plasma micro-ondes qui permet de créer des nouveaux films de diamants nanocristallins. Ces diamants sont ainsi produits en grande quantité et à faible coût, avec des atouts extraordinaires en termes de qualité, de performance et de pureté. Un aubaine pour la production de spiraux innovants ou de composants à revêtement de diamants anti-frottements...


••• CHIFFRES EN TÊTE
La revue Current Biology nous apprend comment des chercheurs de l’université Paris-Sud (France) sont parvenus à identifier non seulement les zones du cerveau activées par la perception de quantités numériques, mais également les images qui correspondent aux chiffres ainsi codées par le cortex. Approfondir le fonctionnement mental de ce traitement des données permettra, demain, de mieux comprendre les réactions humaines : peut-être pourra-t-on détecter immédiatement les réactions négatives à l’énoncé du prix d’une montre et mieux suivre le cheminement de ce chiffre entre les neurones !