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Avec la Luvorène Quatre Saisons, Vincent Bérard affirme toujours plus sa différence. Tout en finesse, poésie et technicité.
Plus que des montres, Vincent Bérard crée du rêve, livrant sa propre vision d’un univers horloger qu’il imagine différent. Ainsi a-t-il pensé et réalisé les Quatre Saisons Carrosse. Une transposition de l’ancienne et volumineuse montre de carrosse du Siècle des Lumières dans l’esthétique et la technologie d’aujourd’hui, laquelle traduit sa volonté de “ redonner vie à l’esprit pionnier qui a fait la force de la tradition horlogère suisse ”. Et si aucune de ces quatre immenses pièces uniques représentant les quatre saisons n’est à vendre, elles n’en sont pas moins devenues archétypales. En particulier, pour la magistrale Luvorène Quatre Saisons présentée en janvier dernier à l’Hôtel d’Angleterre à Genève, en marge du Salon International de la Haute Horlogerie. Même type de boîte ronde, certes moins imposante mais également pourvue d’une saillie, cette fois située à 3 h. Et même inspiration de la nature déclinée en quatre temps, pour quatre montres bracelets au cadran et au boîtier d’or.
Car dans le silence des montagnes neuchâteloises, où est installée la manufacture, Vincent Bérard se laisse porter par la neige et le vent, les clapotis de l’eau et le bruissement des feuilles, l’éclat du soleil et de la lueur de la lune. C’est ainsi qu’à chaque variation saisonnière, correspond une couleur d’or: vert pour le printemps, jaune pour l’été, rouge pour l’automne et blanc pour l’hiver. Lesquelles sont respectivement accompagnées de pierres précieuses serties sur le cadran: émeraudes, saphirs jaunes, rubis et saphirs bleus. Tandis que la teinte du velours de soie constituant la couche supérieure du bracelet complète le tableau, la couche inférieure étant faite de cuir d’alligator noir. Enfin, à l’instar de son ainée qui arborait pour chaque saison une décoration différente, chaque cadran de la nouvelle Luvorène s’orne d’un symbole évocateur – fleur, soleil, feuille, flocon de neige – délicatement posé sur le balancier.
Toutes les montres Vincent Bérard sont équipées du calibre VB441, à remontage manuel, entièrement conçu et fabriqué dans les ateliers de la marque. Un mouvement inédit qui se distingue notamment par son mystérieux balancier à vis et spiral Breguet dont l’échappement et la roue semblent absents, mais aussi par la couronne de remontoir déplacée à 9 heures du fait de la saillie à 3 heures.
Sans compter la construction du calibre en lui-même, dont la platine noir mat contraste avec les ponts brillants évoquant de feuilles de nénuphar entièrement décorées à la main et disposées en étages. Le tout, offrant une réserve de marche de 10 jours avec affichage des heures, des minutes, des secondes, des jours de la semaine et des phases lunaires.
Une nouveauté très prisée
On comprend dès lors que la famille des Luvorène Quatre Saisons soit numérotée et limitée à 28 modèles pour chaque saison. L’écrin, en érable, étant systématiquement accompagnée d’un étui de voyage en alligator avec l’intérieur en velours de soie comme celui des bracelets. Un Succès nullement démenti par les autres créations de Vincent Bérard qui, au moment de dresser le bilan de leur présentation genevoise, était plus préoccupé par la forte quantité de demandes, que par le climat de crise économique ambiant. La rançon de la différence…
Vincent Bérard en sept dates…
• septembre 2009: Lancement d’une nouvelle collection et inauguration de la manufacture après rénovation
• janvier 2009: Lancement de la Luvorène II
• janvier 2008: Lancement de la Luvorène Quatre Saisons
• avril 2007: Lancement de la Luvorène I
• octobre 2006: Rachat de la société par Timex Group et nomination d’Herbert Gautschi en tant que CEO
• avril 2005: Lancement de la première collection, Quatre Saisons Carrosse
• avril 2003: Création de la marque
… et quelques chiffres
• 20 points de vente dans le monde
• 20 personnes à la manufacture
• 5 collections horlogères 700 m2 de manufacture
Ode à la main de l’homme
Chez Vincent bérard, tout est fabriqué de façon artisanale, dans les ateliers de La chaux-de-Fonds, car ici, l’impulsion vient d’un horloger mais aussi et surtout d’un artiste.
“ Quand je crée une forme, la mécanique doit suivre, le mouvement de la montre doit se plier à mes contraintes, se réinventer à nouveau pour fi nalement épouser la forme ”, explique le Vincent Bérard. Une philosophie qui va à contre courant du siècle passé dont le mot d’ordre était que la forme devait se déduire de la fonction. Et le créateur horloger d’ajouter que “ contraindre la fonction à la forme, c’est ouvrir à toutes les rencontres amoureuses, c’est inviter la métrique à se renouveler au contact de ce qui lui est a priori étranger, c’est inventer un nouveau langage. ”
Vincent Bérard, se sent avant tout artiste: “ Je sais depuis de nombreuses années que ma profonde et sincère vocation est d’être artiste à 100% et que l’horlogerie est une des façons d’y parvenir. Je ne suis pas pressé. ” Or, ce métier qui le passionne, il le connait bien: “ je sais fabriquer des composants de montres, j’ai énormément de plaisir à travailler à l’établi, sur des machines simples qui fonctionnent toujours bien si on s’en occupe bien… Je fais mes gammes comme les violonistes. Très important les gammes: pour le rythme, le son, la dextérité, la vitesse. ”
Et parce que la nature n’a rien créé de plus précieux que la main humaine, surtout lorsqu’elle est capable de manipuler des pièces de seulement 0,07 millimètre (l’épaisseur d’un cheveu), tout dans ses montres, y compris la boîte, le cadran, l’assemblage et la décoration, est réalisé de manière artisanale au sein de la manufacture sise à La Chaux-de-Fonds. D’autant que pour Vincent Bérard, être horloger aujourd’hui “ est une façon de ralentir le temps, de le rendre plus humain. C’est pourquoi il nous appartient de faire une horlogerie humaniste. ”
Bien entendu, certaines machines peuvent travailler avec plus de précision, mais elles demeurent incapables d’animer les unités qu’elles construisent. Seuls les mouvements extrêmement précis de l’horloger doublés de la capacité de l’artiste à créer et à transformer la matière selon ses souhaits, donnent naissance à des objets uniques, sublimes et évocateurs.
L’intégration de la marque Vincent Bérard au sein de Timex Group, depuis 3 ans, a permis la réalisation de créations exceptionnelles. “ Grâce au soutien d’un groupe fort comme l’est Timex ”, déclare à ce propos Herbert Gautschi, CEO de Vincent Bérard SA, “ nous sommes en mesure de poursuivre l’expansion de la marque, pas à pas ”.
Nid d'idées lové dans une ferme
C’est une ferme datant du XVIIIe siècle qui abrite l’atelier de création de Vincent Bérard. Le bâtiment surplombe la ville. La vue est superbe, on embrasse la vallée. Le nid d’aigle est plusieurs fois centenaire, mais il est ouvert au monde: on observe mieux qu’ailleurs le commerce des hommes et le rythme des saisons. Racines et envol. L’atelier ne pouvait que se trouver là. Dans cette manufacture lovée au coeur de La Chaux-de-Fonds, désormais rénovée et agrandie à 700 m2. Un havre de paix où chaque montre, née de la rêverie et de l’émerveillement, devient un compagnon du temps.
Michel Bonel
Tribune des Arts |