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Comment, vous n’avez pas de digital marketing manager, ni même recrutéun community manager ?
Vous avez tort : c’est du côté d’Internet que va se jouer la reprise, pour les petites comme pour le grandes marques...
••• COMMENT BREITLING A CRAQUÉ
C’est plus que jamais en ligne que ça se passe, y compris pour les marques les plus intensément réticentes à Internet, comme Breitling. Le nouveau site Breitling est un plaisir d’internaute amateur de montres et d’avions : belles animations graphiques, sonorisations d’ambiance et présentations des montres par un configurateur qui permet de choisir rapidement et dans le moindre détail les variantes de sa future breitling (bon système de renvoi vers les détaillants pour améliorer le taux de transformation). Breitling a supprimé le panneau d’annonce qui donnait autrefois accès au site et qui était une déclaration de guerre à l’Internet horloger. Rappelons que la marque avait été une des dix premières marques à développer une application pour iPhone.
••• QUOTIENT INTELLECTUEL DIGITAL
Selon le L2 Luxury Lab de la Stern School of Business (université de New York, NYU), TAG Heuer et Tiffany & Co sont les marques d’horlogerie et de joaillerie les plus « digitalement compétentes » (c’est-à-dire qui se débrouillent le mieux avec Internet). 109 marques de tous les secteurs ont été étudiées (e-commerce, recherche de produits, médias sociaux) pour définir un Digitl IQ : TAG Heuer est le seul horloger à obtenir un « quotient intello-digital » supérieur à 140 (catégorie « génie »)– pour mémoire, Apple s’attribue un DIQ de 170. Suivent les « doués » : Rolex (13e) ou cartier (22e). Les « Moyens » comprennent des marques comme Chopard, Hublot, Movado, Van Cleef & Arpels, Omega, Bulgari, Piaget (entre 90 et 110 de QI digital. Après, ce n’est pas brillant : IWC (72e), Audemars Piguet, Patek Philippe, Jaeger-LeCoultre, Vacheron Constantin, Harry Winston. En fin de classement, avec un QI digital inférieur à 70 (intelligence moyenne du caniche !), c’est la Bérézina pour Franck Muller...
• Télécharger le résumé de cette étude (37 pages), absolument indispensable pour comprendre le paysage du nouveau marketing digital...
••• LINKED IN DE LUXE
Statistiques du groupe Chasseurs de tendances sur LinkedIn : pas moins de 85 blogs et sites traquent sur le web les mutations du luxe à travers le monde. Recension très francophono-francophone, qui néglige un certain nombre de sites anglophones ou italophones de référence, sans parler des adresses brésiliennes, japonaises (très actives), indiennes, chinoises (de plus en plus nombreuses), arabes ou russes qui auscultent en permanence le grand corps malade qu’est le luxe de crise (ou la crise du luxe, au choix). A la louche, on peut donc tripler ou quadrupler cette première compilation de LinkedIn, qui, de toute façon, ignore aussi les groupes actifs sur le grand réseau social concurrent : Facebook !
••• HAUTE HORLOGERIE SUR IPHONE
Les médias et les institutions horlogères migrent également très rapidement sur iPhone. La Fondation de la haute horlogerie vient ainsi une application HH Magazine pour relayer les informations de son site (iPhone et iTouch), en doublant la mise avec un jeu HH Game, qui permet de s’amuser en se cultivant avec les montres des 29 marques membres de la FHH.
• Chaumet est la quinzième marque horlogère à lancer son application pour iPhone : tout sur la Dandy Edition Arty, avec les fonctions classiques (film, présentation des produits, géolocalisation, infos pratiques, etc.).
• Rappel de ces quinze marques/produits horlogers, par ordre d’apparition dans l’App Store : Van Cleef & Arpels Charms (il y a plus d’un an, bravo !), Bell & Ross, Victorinox, Glycine, Stowa, Casio, Dior Chiffre rouge, Rado Breitling, Piaget Polo, David Yurman, DeWitt, Sarpaneva, Jaeger-LeCoultre, Chaumet...
••• FAIT ÉTRANGE ET DIFFICILE À INTERPRÉTER : après lecture de cette liste, un double constat. Très peu de marques du Top 20 de l’horlogerie, alors qu’on aurait attendu Rolex, Omega, Cartier, TAG Heuer, Swatch, Tissot, Seiko, Bulgari, Longines, Chopard, Audemars Piguet, Timex dans les premiers de la classe digitale (surtout TAG Heuer, qui a déjà pris une option sur le marché du téléphone !).
• Quasiment pas de marques de nouvelle génération, ni non plus d’indépendants, hormis Sarpaneva : les digital natives de la jeune horlogerie bouderaient-ils les nouvelles communications, alors qu’ils vivent vingt-quatre heures sur vingt-quatre iPhone à la main ?
••• RESTONS CALMES
tant qu’à parler de digitalisation du « village mondial », ne jamais oublier, cependant, qu’une immense majorité des habitants de cette planète (quelques milliards) ne possèdent pas d’ordinateurs, contrairement à une infime minorité. Pour mieux le comprendre, rien ne vaut un bon dessin : celui de Toby Ng Kwong To, un des meilleurs infographistes de cette planète (Hong Kong), en dit plus long que tous les beaux discours...
••• POUR CONSERVER UN MINIMUM DE MODESTIE, l’industrie horlogère, toutes marques, médias, personnels et entreprises confondus, devrait commander à Toby une infographie du même type sur les possesseurs de montres mécaniques suisses à travers le monde...
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