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Novembre : dernier mois plein avant le demi-mois de décembre (écourté pour cause de fêtes) et le demi-mois stratégique de janvier (écourtécause de salons genevois).
Votre Quotidien des Montres a chaluté quelques informations sur les montres pour en tirer des ressources utiles à une meilleure compréhension de l’actualité quotidienne.
••• RJ-ROMAIN JEROME
Ça y est, c’est décidé, juré craché : le successeur d’Yvan Arpa à la direction de RJ-Romain Jerome est déjà nommé et pratiquement déjà au travail sur les collections. Son nom sera officiellement annoncé le 9 décembre prochain – sauf indiscrétion préalable. On a remarqué sur les marchés les récents investissements de la marque (en boutique comme dans les médias), ce qui laisse penser que d’importants budgets ont été débloqués pour une relance spectaculaire de la marque, qui au point mort depuis le départ inattendu d’Yvan Arpa, début juillet (exclusivité Business Montres du 6 juillet). Depuis son limogeage, Yvan Arpa a gagné une première manche judiciaire contre son ex-employeur, mais d’autres épisodes l’attendent devant les juges...
••• NIENABER BÜNDE
La tendance monoaiguille, reprise par MeisterSinger, puis récemment par Jaquet Droz, se maintient avec une nouvelle et originale proposition de l’horloger indépendant allemand Rainer Nienaber, qui aime bien les montres pas comme les autres. Conçue dans son atelier de Bünde (près de Hanovre, en Allemagne) sur une base Unitas, son Antero à une seule aiguille (heures et minutes) est augmentée d’une petite seconde à 9 h, à la fois décorative et témoin du bon fonctionnement de la montre. Boîtier 42 mm et sobriété très germanique d’une montre sans concession à la fantaisie (image ci-dessus). Démonstration vidéo du fonctionnement de la monoaiguille et de la petite seconde...
••• THE WATCH FACTORY @ GENEVA TIME EXHIBITION
Ouverture du portail Geneva Time Exhibition qui regroupe les marques indépendantes pour Genève 2010, en partenariat avec le réseau des amis de The Watch Factory : on trouve sur le site GTE la liste provisoire des marques associées à ce salon indépendant. Cinq ou six autres devraient rapidement les rejoindre, pour former le plus grand ensemble de marques jamais rassemblées par un salon indépendant en Suisse.
• Beaucoup de nouvelles têtes dans cette classe turbulente, sauf pour les lecteurs de Business Montres qui ont suivi l’évolution du marché au cours de ces derniers mois, avec un échantillonnage différent de The Watch Factory Baselworld 2009, puisque plusieurs amis de TWF avaient déjà réservé leur place dans un hôtel genevois.
• Une grosse majorité de marques plus anciennes, qui n’avaient jamais exposé à Genève auparavant et qui ont fait le déplacement pour y rencontrer amis détaillants et journalistes : de quoi confirmer l’importance de cette place horlogère dans le calendrier des rendez-vous annuels.
••• UNE BONNE NOUVELLE AVANT CE PREMIER ROUND DES GRANDS SALONS HORLOGERS EUROPÉENS : toute la nouvelle génération (et la moins jeune) a rendez-vous en mars à Baseworld 2010, qui proposera cette année un nouvel espace The Watch Factory à encore plus de jeunes marques et de maisons indépendantes.
••• LONGINES
Réplique assez définitive et imparable de Nick Hayek (Swatch Group) à propos d’André Agassi, « ambassadeur » de Longines actuellement soumis à une forte pression médiatique pour avoir admis qu’il avait autrefois pris des substances interdites : « Nous avons un partenariat avec un être humain, pas avec une image... Il a commis une faute il y a longtemps et il l’a avouée. Qui n’en as pas commis ? Au vu de tout ce qu’il a fait de positif ces dernières années, cette faute n’a pour nous que peu d’importance ». Bien vu, l’argument de l’être humain face à l’image !
••• BVLGARI
La situation ne s’améliore pas vraiment à la manufacture Roth et Genta du Sentier : non seulement le personnel découvre que la facture finale sera un peu plus lourde en postes supprimés, mais il redoute à présent une « seconde charrette » dans les mois à venir, Bvlgari Time refusant de s’engager clairement sur sa stratégie au-delà de quelques mois. Cette crainte est fondée sur les incertitudes qui pèsent actuellement sur la survie autonome des marques Gérald Genta et Daniel Roth, qui pourraient ne subsister que comme « double marquage » sur des cadrans Bvlgari, pour des pièces de haute horlogerie...
• Finalement, le SAV Genta et Roth sera maintenu à Genève, mais dans des locaux différents du siège actuel de Meyrin et avec une équipe réduite à 6-8 personnes. Les autres collaborateurs, cadres compris, ont été priés de s’initier aux joies du décrutement...
••• LE PLUS AHURISSANT EST SANS DOUTE LE MESSAGE ENVOYÉ AUX DÉTAILLANTS par la direction de Bvlgari Time : on leur demande en substance de cesser leurs commandes ou de les reporter à l’époque de Baselworld, sachant les montres commandées ne seront livrables qu’en septembre. Soit prè d’un an d’absence des vitrines ! Autant dire que cette circulaire « commerciale » a semé la consternation dans le réseau de la marque, beaucoup de détaillants l’interprétant comme un signal tacite de déstockage à n’importe quel prix faute de perspectives d’avenir très claires. Il faut donc s’attendre à une inflation des braderies Gérald Genta et Daniel Roth sur les marchés parallèles, ce qui ne va pas arranger la situation dans les boutiques monomarques Gérald Genta dont personne ne sait ce qu’elles votn devenir...
••• PATTON PARTOUT
A peine avait-on quitté les montres Patton au sommet du Kilimandjaro ou au fond de l’océan Indien (test en réel, avec une montre accrochée à l’épave d’un cargo, par 1 000 m de fond, avec un relevé mensuel de leur fonctionnement par des scaphandriers) qu’on les retrouve attachées à la base de la sous-barbe (renfort du bout-dehors) du 60 pieds de Sébastien Josse, pour la transat en double Jacques-Vabre (départ le 8 novembre, avec une montre au poignet des deux équipiers). Normal pour des « montres de l’extrême » (premier repérage par Business Montres le 27 février dernier) ! Sympathique « petite marque » française (place Vendôme, mais c’est en étage, au 16 !), Patton occupe un créneau original de montres à la fois techniques (mouvement à quartz baignant dans un liquide isobare) et stylées mode (gros boîtiers et grands cadrans « professionnels » au design contemporain)...
••• BROUILLAGE
Téléscopage (aujourd’hui de plus en plus fréquent) entre les marques horlogères autour de Lamborghini : alors que Marc Hayek (Blancpain) s’impose sur les circuits en Lamborghni, créant ainsi un faisceau d’attribution affinitaire entre Blancpain et « Lambo », TAG Heuer débarque sur le terrain de la communication avec un téléphone Meridiist très haut de gamme (6 200 euros) griffé Lamborghini-TAG Heuer et développé par ModeLabs, qui avait conçu le premier Meridiist. Ce « Lambo-TAG » aura un boîtier en acier recouvert de carbure de titane, avec une façade en verre saphir et des lignes qui peuvent évoquer celui des brutales V 12 italiennes, dont le taureau-fétiche se retrouvera au cœur du clavier. La confusion augmente d’autant plus que Tonino Lamborghini, un des héritiers de la famille et seul détenteur des droits horlogers sur la marque Lamborghini, relance aussi au même moment sa communication sur ses collections de montres trapézoïdo-triangulaires (Spyder, Speedlink , etc.)...
••• TÉLÉPHONE-MONTRE (OU L’INVERSE ?)
A propos de téléphones et de montres, l’évolution de la marque Mc Onsen Time & Phone est très révélatrice : spécialisée jusque-là sur le créneau de la téléphonie plus ou moins modeuse, cette marque italo-belge passe maintenant à la montre-téléphone et non plus au téléphone-montre plus ou moins doté d’une légitimité horlogère. Nuance ! Explication de ce cross-over, qui consolide un marché émergent (déjà partiellement ouvert par Vertu, qui se voit ici concurrencé par le bas) : il s’agit de débarrasser l’« objet téléphone » de sa connotation high-tech pour jouer la carte du style. Mort aux geeks, vivent les fashion victims : on leur propose « Serie 9 Italia », un téléphone compact travaillé comme une montre, avec différentes couleurs de cadran (on ne dit plus « écran »), ce qui n’empêche pas la montre (pardon, le téléphone) d’être bourrée de fonctionnalités dernier cri (tri-bande, écran tactile, messagerie, caméra et appareil photo, double batterie, etc.) qui font souvent défaut aux « téléphones de luxe ». Ce téléphone ressemble vraiment une montre, par sa forme ovoïde et son clavier déporté : normal, on l’attache au poignet !
••• LE NÉOLOGISME ITALIEN POUR CET OBJET HYBRIDE est délicieux : c’est le tempofonino, puisqu’il s’agit d’un téléphone-montre, et non plus d’un simple terminal de poignet...
• Distribution exclusive chez les bijoutiers (certains ont craqué en Italie, mais le test reste à confirmer en France et dans le reste de l’Europe)...
••• MONTRES DE POCHE
Quelques nouveaux venus sur le créneau des nouvelles montres de poche. Glashütte Original (Swatch Group) lance sa Pocket Watch n° 1, exactement dans la tradition, avec un boîtier en or rose, un mouvement à répétition des quarts (poussoir à 6 h), une petite seconde, des aiguilles bleuies, un cadran émail et une chaîne à l’ancienne : on s’y croirait (série limitée à 25 exemplaires, présentation officielle à Baselworld 2010).
• Hermès produit deux séries limitées (or rose, or blanc : 24 exemplaires, chiffre qui est celui de l’adresse de la maison, Faubourg Saint-Honoré, à Paris) de son Arceau Pocket à remontage automatique, dotée d’une « lune astronomique » (précise à un jour tous les 122 ans) et un affichage rétrograde de la date : très élégant au bout de son lien de cuir...
• Ne pas oublier Orient, la marque japonaise (filiale de Seiko) qui fêtera en 2010 son soixantième anniversaire et dont on a trop tendance à oublier que sa production est majoritairement mécanique : une bonne part de cette production est faite de « montres de poche » mécaniques [c’est très chic au Japon], dotées de calibres qui feraient baver les amateurs européens s’ils les connaissaient. Malheureusement, la part des collections Orient exportées en Europe est la moins significative de l’identité de la marque, la plus banalement électronique et la plus tristement conforme à tout ce qui se fait ailleurs. Alors même qu’Orient a des designs de rupture capables de séduire les amateurs de nouvelle horlogerie accessible...
••• BOUTIQUES ÉPHÉMÈRES
Deux initiatives intéressantes à suivre pour suivre la progression du concept de « boutique éphémère : en France, Bell & Ross a pris en un espace dédié au Printemps (3 novembre : customisation du corner dédié au Minuteur Tourbillon et aux BR-S Phantom), un comptoir spécial, avec vitrines intérieures et extérieures à L’Etoile d’Or (2-30 novembre) et une boutique entièrement consacrée à Bell & Ross chez Kronometry1999, rue François-Ier (19 novembre). Des opérations coup-de-poing conçues pour focaliser l’attention sur la marque et enrichir en profondeur son image
• En Italie, c’est le groupe Time2 Group (Guess, Marc Ecko) qui installe une boutique éphémère au premier étage de Dado d’Oro, via Garibaldi, à Turin (tout le mois de novembre). L’idée est là aussi de surprendre le consommateur en jouant sur la notion d’urgence (ouverture limitée dans le temps) et sur l’immersion en profondeur dans l’univers d’une marque.
••• NOVEMBRE ÉTANT UN MOIS PLUTÔT CREUX avant les fêtes de fin d’année, ces concepts éphémères sont également intéressants pour stimuler le trafic et consolider le message de la marque.
••• 13e JOURNÉE INTERNATIONALE DU MARKETING HORLOGER
Programme extrêmement ambitieux, mais sujets passionnants pour la 13e Journée internationale du marketing horloger, organisée comme tous les ans par Kalust Zorik et son équipe. Le thème retenu pour 2009 est « L’utilisateur horloger dans un monde en mutation : valeurs, tendances, environnement, tout change ! ». Un constat qui ne surprendra pas les lecteurs de Business Montres, qui pourront d’ailleurs retrouver l’animateur du Quotidien des Montres, ce jeudi 26 novembre, sur la scène de L’Heure bleue, le théâtre de La Chaux-de-Fonds : « Grégory Pons & Friends », une animation surprise dont nous reparlerons. Quelques interventions au sujet de ce monde horloger en mutation : « Les HNWI (High Net Worth Individuals » (Serge Jobin), une table ronde des experts (Antonio Calce pour Corum, Emmanuel Vuille pour Greubel Forsey, nathalie Veysset pour DeWitt), « Lire l’heure demain » (Nicolas Babey), « Expériences du temps et nouvelles valeurs » (Philippe Geslin) et d’autres sur lesquelles nous reviendrons plus en détail.
••• INUTILE DE PRÉCISER QUE, CE JEUDI 26 NOVEMBRE, C’EST À LA CHAUX-DE-FONDS qu’il faudra passer la journée, sans manquer, en fin de matinée, la présentation raccourcie des meilleures communications de la Journée de recherche en marketing horloger, qui se tiendra la veille : un colloque en sept actes, dont des analyses très attendues sur la typologie du marché féminin (Nathalie Veg-Sala), les discours de communication ou la « Génération Y » – Business Montres y reviendra dans les semaines à venir...
••• MARCHÉ RUSSE
Excellente reprise internationale, toute la semaine, d’un article du quotidien Vedomosti (Russie), présenté aux lecteurs de Business Montres dès sa parution, lundi matin (sur de tels sujets, l’actualité n’attend pas), à propos des montres « trop luxueuses » des oligarques russes. Le Monde (France) s’est emparé de l’information jeudi, avec un complément intéressant, cette fois sur les oligarques du clergé : « Objet de culte, la montre suisse peut être aussi ce petit grain de sable qui vient tout gâcher. C'est ce qui s'est passé récemment avec Kirill, le patriarche de l'Eglise orthodoxe russe. En juillet, le chef religieux a effectué un voyage à Kiev pour encourager le rapprochement entre les frères slaves. Son message n'a guère porté. Tous les yeux se sont fixés sur sa montre de luxe, une Breguet avec bracelet en crocodile d'une valeur de 60 000 dollars, malencontreusement dévoilée d'un revers de manche lors d'un prêche »...
••• ZAPPING ET PENSE-BÊTE •••
Quelques petits riens sur un peu de tout ce qui concerne les montres, et notamment les informations de Business Montres qu’il ne fallait pas manquer au cours de ces derniers jours…
• Un cheval de Troie français à l’assaut de la citadelle suisse la nouvelle marque Hector H compile tous les codes identitaires du sport chic, excusivement pour les poignets masculins...
• Une étude sur les surdoués et les sous-doués de l’horlogerie digitale : le nouvel indice de quotient intello-digital permet de classer TAG Heuer dans la catégorie « génie » et Franck Muller chez les cancres...
• Les Norvégiens des montres Inex osent la première pub lesbienne de l’horlogerie : effet de rupture du consensus avec l’icône du handball olympique et de la communauté lesbienne internationale qui portera les couleurs de la marque...
• La mode horlogère des Skulls (crânes) sur BFM Radio : l’équipe de « Goûts de luxe » se penche sur les montres à tête de mort dans une émission pleine de... cadavres exquis !
• La remontée sur le tatami d’Yvan Arpa : karatekas et hot-dogs pour la présentation officielle de sa Black Belt au Salon des arts martiaux de Genève...
• Le nouveau coaching de luxe de Jean-François Ruchonnet (Cabestan) : il va bourrer de dynamite créative le plan de relance de Marvin, « la plus petite des grandes marques » de la nouvelle génération...
• La réapparition de l’Opus 3 (Vianney Halter pour Harry Winston) : six ans d’attente, mais ce sera le meilleur rapport qualité-prix de toutes les concept watchs du marché (attention, collector !)...
• Le retour de Claude Daniel Proellochs Sr à la barre : il vient de lancer une nouvelle marque, De Bougainville, comme le navigateur français du même nom...
• Le trentième anniversaire du « système Tortella » : comment « notre ami Gabriel » a réinventé le paysage horloger tel que nous le connaissons et comment le groupe Edipresse manque de respect humain comme de la plus élémentaire reconnaissance du ventre...
• Le cafouillage chez Bvlgari/Genta/Roth : l’équipe (licenciée !) de Daniel Roth a été privé du Prix Campagne de l’année qui récompensait son intelligence marketing...
• L’excellent palmarès des Prix Montre de l’année : l’horlogerie avance plus vite qu’on ne l’imagine, avec des récompenses sans équivoque et un triomphe de la nouvelle génération...
• La première animation interactive en 3D pour l’horlogerie : une initiative de Zeitwinkel conçue et mise en scène par Real Time Concept...
• La « montre capsule » de Max Busser et Alain Silberstein : une Black Box tout simplement époustouflante, qui a provoqué une non moins époustouflante ola internationale sur Internet...
• Le diamant orbital de Sarcar : un diamant d’un carat en lévitation sur le cadran, c’est une « première »...
• La nouvelle identité stylistique de Franck Muller : c’est plus jeune, plus nerveux et plus high-tech, dont on pourra le découvrir au prochain WPHH de Monaco (6-8 novembre prochain, sur le Rocher)...
• Laurent Picciotto est franchement timbré : certains le murmuraient déjà, mais on le vérifiera dans les prochains courriers de Chronopassion, grâce à la série de vignettes postales qu’il vient de lancer...
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