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Avec un peu de patience, on finit toujours par tout savoir, ou presque !

Première image complète d’un des mouvements qui sera le plus commenté pendant les prochains salons horlogers, à Genève comme à Bâle : un affichage digital ré-vo-lu-tion-naire !

Ce qui tombe bien : c'est la grande mode des chiffres plutôt que des aiguilles !

••• 4N = FOUR NUMBERS
Pourquoi « four numbers » (« quatre chiffes ») ? Parce que la première montre 4N affichera quatre chiffres : heures et dizaines d’heures, minutes et dizaines de minutes. Tout bête, d’autant que le nom de 4N peut aussi se rapporter au « grade » de l’or rose, ce qui connote un peu plus l’aspect luxe de la marque et de ses montres.

La 4N-D01 s’inscrit d’emblée dans la grande tendance contemporaine des affichages horaires alternatifs. C’est depuis trois siècles un filon créatif récurrent chez les horlogers, mais le mouvement se fait pressant depuis notre entrée dans le XXIe siècle. Avec une préférence très marquée pour l’affichage digital (par chiffres), qui se pose en fantastique pied-de-nez aux montres électroniques qui avait bâti leur succès et leur réputation sur cette lecture « moderne » de l'heure.

Pour ne retenir que quelques propositions récentes, souvenons-nous de l’Opus 3 de Vianney Halter pour Harry Winston (enfin fiabilisée et prête à livrer : révélation Business Montres du 30 octobre) ou, restons chez Harry Winston, l’Opus 8 de Giulio Papi (toujours pas tout-à-fait au point, mais tout de même renversante : analyse en juin 2008 et en juillet 2008).

Ne pas oublier non plus l’affichage « séquentiel » de la Manufacture contemporaine du temps (Business Montres du 5 novembre 2008), l’affichage par rouleaux de la Cabestan ou de la Confrérie horlogère (Business Montres du 24 septembre), le premier chronographe mécanique digital proposé par Porsche Design, l’affichage par « rouleaux » de la DualTow produite par Christophe Claret, le classicisme digital de A. Lange & Söhne (Zeitwerk) ou la bi-exposition théâtrale de de Grisogono (Meccanico DG).

Et il y en a encore d’autres lectures numériques à venir en 2010, dont – on l’espère – ce qui sera la Time Machine 02 de Marc Alfieri (dévoilée par Business Montres le 5 avril 2008)...



••• 5,5 MM DE LISIBILITÉ OPTIMALE
Le mouvement 01 présenté ci-dessus, avec son allure de gros crustacé extra-terrestre, est un mélange assez savant de nouveaux matériaux (carbone, alliage d’aluminium ou titane), choisis pour leur légèreté et leur « élasticité ». On devine, à l’architecture ci-dessus, que les point à surveiller ont été, du fait des dix disques à mettre en œuvre, le moment d’inertie et l’équilibrage de l’ensemble cage-disques des minutes, ainsi que les frottements au moment du « saut » des disques chiffrés : la qualité des pivots/rubis doit être parfaite pour ne pas perdre d’énergie, de même que la forme et la finition des dentures de chaque roue.

D’autant que les disques proposent un affichage sur 12 heures (quatre chiffres), de gauche à droite, au centre de la montre pour une vraie logique de lecture. Le mécanisme de « saut » à énergie constante permet un affichage instantané au passage de la minute, avec un système de mise à l’heure rapide des heures : on imagine les frottements et les pertes d’énergie potentielles si le système n’est pas optimisé. Surtout avec le choix d’un très grand affichage, avec une typographie géante (pour l’horlogerie) de 5,5 mm de haut, soit un record historique pour une montre-bracelet. Cette typographie a été spécialement dessinée pour améliorer la lisibilité de l’heure...

Pour une présentation générale du concept 4N, on peut se reporter au premier article de Business Montres à ce sujet (22 octobre), mais on en sait aujourd’hui un peu plus sur le mouvement et ses dix disques (4 pour les heures dans une « cage » en carbone, un pour les dizaines de minutes et 5 pour les minutes, toujours dans une « cage »). Le mouvement 01 à remontage manuel disposera d’un double barrilet, pour une réserve de marche de 40 heures.

On en sait également un peu plus sur les finitions, exigées dans les codes de la haute horlogerie (anglages, etc.) pour ajouter au côté révolutionnaire de l’affichage une touche horlogère de très haut niveau. Cette qualité permet d’ailleurs au mouvement de gagner en efficacité de fonctionnement


••• AFFAIRE À SUIVRE POUR CETTE MONTRE RÉVOLUTIONNAIRE, dont l’esthétique finale est encore en train d’évoluer : le co-fondateur de 4N était un des co-fondateurs d’Hautlence et le designer des premières HL, on doit pouvoir s’attendre à un design viril et technique, mais sans ostentation dans l’hyper-mécanique, ni de raideur excessive dans le purisme stylistique. Le « juste milieu », si ce mot a un sens dans l’horlogerie. Surtout quand on a sous le capot une telle mécanique digitale...

• Une autre évidence, facile à deviner au vu du mouvement : tout comme pour Hautlence, le boîtier sera rectangulaire et de type 16/9 – à la HM 2 de Max Busser, s'il faut trouver une correspondance...