|
L’actualité horlogère se réveille un peu et votre Quotidien des Montres bat les vallées suisseset les métropoles horlogères pour passer au filtre toutes ces informations.
...CE MERCREDI, LE ZAPPEUR A NOTÉ...
••• UNE CONSISTANCE DE PLUS EN PLUS MARQUÉ du sursaut créatif de Saint-Honoré, une marque française qui revient et qui a pris le leadership des références accessibles françaises : 44 mm pour la nouvelle Colosseo, avec un design qui sait rester élégant tout en affichant sa virilité, des lignes fluides et une « profondeur » digne de la haute horlogerie. On reste dans le domaine du mouvement chronographe à quartz, Swiss Made cependant, mais tous les marqueurs de la nouvelle génération sont très correctement cités dans cette montre qui constitue une excellente porte d’entrée dans l’univers du luxe horloger (image ci-contre). Saint-Honoré concrétise la pertinence de son récent parcours créatif en participant pour la première fois à Genève 2010, dans le cadre de The Watch Factory @ Geneva Time Exhibition : l’esprit nouvelle génération n’est pas une question de prix ou de positionnement marketing, mais d’engagement à poser un autre regard sur les montres.
••• ALORS QUE PLUS PERSONNE NE PARLE DE PÉQUIGNET, qui voit son réseau international se déliter et sa direction s’enfermer dans un inquiétant autisme, Saint-Honoré s’impose comme la marque de référence dans l’espace comtois, tout en prenant une envergure internationale que symbolise son engagement avec le team All4One dans le Louis Vuitton Trophy.
••• UNE EXCELLENTE AMBIANCE entre les futurs exposants de The Watch Factory @ Geneva Time Exhibition, qui faisaient mardi leur première apparition au Centre international des conférences de Genève, en présence d’une vingtaine de journalistes. L’esprit The Watch Factory était au rendez-vous : non-conformisme à tous les étages de la pyramide des marques, bonne humeur communicative et souci de riposter ensemble aux pressions imposées par les groupes aux détaillants et aux médias. Le salon regroupera finalement de 35 à 40 marques de nouvelle génération,plus un « nurseries » de nouvelles marques en gestation. Une seconde réunion devrait rassembler les exposants avant le salon, pour souder cet esprit nouvelle génération, en attendant The Watch Factory à Baselworld, creuset de cette expérience destiné à penser autrement la communauté horlogère.
• Reprise de cette conférence de presse dans L'Agéfi (Suisse), Tribune de Genève, Le Temps et quelques autres médias locaux...
••• UN INCROYABLE ACCUEIL DU MARCHÉ JAPONAIS (journalistes, amateurs et détaillants) pour la HM N° 2.2 (Black Box) que leur présentaient Max Busser et Alain Silberstein. Si ce dernier est déjà une icône pour les Japonais, son association avec Max Busser a soulevé l’enthousiasme par la dynamique engendrée. Réflexion intéressante : cette démarche coopérative a été comparée, par analogie, à ce qui se passe sur la scène musicale quand un artiste en invite un autre pour interpréter ensemble une chanson sur scène ou sur un album : de l’horlogerie comme art musical, intéressant ! Très appréciée aussi, la « fusion » des deux univers (MB et AS) dans une pièce qui parvient à raconter une autre histoire que les HM N° 2 première série (Max Busser et Eric Giroud), sans qu’il y ait contradiction, mais, au contraire, enrichissement et prolongation. Une des meilleures surprises sur ce marché : celle des amateurs, qui faisaient confiance à Max Busser pour les étonner avec chaque nouvelle pièce, mais qui ne s’attendaient pas à être « scotchés » à ce point par une association de deux styles créatifs à forte identité.
••• QUAND LA « CAPSULE » PERCUTE BIEN, un + un = quatre ! Max Busser et Alain Silberstein l’avaient bien pressenti. Leur public japonais l’a parfaitement compris, admis et apprécié...
••• UN TOURNAGE QUI VA ÉBRANLER LE MONDE DU LUXE : quand Ridley Scott (Blade Runner, Gladiator) se met en tête de faire un film sur l’histoire de la famille Gucci, il faut s’attendre à ce que ça ne ressemble pas à la Petite maison dans la prairie, surtout avec tous les cadavres qu’il peut y avoir dans les placards de cette famille italienne, emblématique du luxe européen. Sexe, argent et meurtres dans le scénario ! Angelina Jolie et Leonardo DiCaprio sont annoncés à l’écran, mais la famille Gucci a fait savoir qu’elle tenterait d’interdire la sortie de ce film s’il en racontait trop et trop mal sur les Gucci...
••• UNE HAUSSE TOUJOURS AUSSI RÉGULIÈRE DE LA FRÉQUENTATION de Business Montres qui a maintenant crevé le plafond symbolique des 3 000 visiteurs uniques par jour, ce qui est très modeste comparé aux chiffres homériques annoncés par les confrères en mises en ligne horlogères du web, mais ce chiffre – qui ne conditionne toujours aucune publicité ! – a au moins le mérite d’être vrai et surtout d’être largement référent dans une communauté horlogère suisse, qui reste la cible principale de ce Quotidien des Montres toujours unique au monde...
••• UN CLIMAT TOUJOURS TRÈS TENDU À LA DIRECTION DE RICHEMONT, où la bipolarisation autour de Jaeger-LeCoultre et d’IWC n’a toujours pas calmé la guerre des ambitions directoriales. A. Lange & Söhne tarde pour l’instant à trouver un remplaçant à Fabian Krone, mais la marque reste plus convoitée... à l’intérieur (question de périmètre d’autorité) qu’à l’extérieur ! Entre querelles d’égos et caprices de divas, chaque réunion des patrons de marque est un happening permanent en même temps qu’un festival de coups fourrés pour se refiler des « patates chaudes », comme la responsabilité du désastre Ralph Lauren. Dernière affaire en date : la concordance des sports d’hiver des uns et des autres, ou du moins le fait que ces vacances puissent être troublées par des visioconférences qui les interrompront pour les uns, alors que les autres « travailleront » dans leur chalet au cœur des alpages !
••• DANS LES VALLÉES, loin des chalets directoriaux, on redoute plutôt les lettres de licenciement, mais la cour ne renonce pas à ses menus plaisirs...
••• UN VRAI LANCEMENT (déjà annoncé par Business Montres mercredi dernier, mai retardé pour cause de problème technique) du nouveau site de ventes horlogères en ligne Timefy, qui ne se consacre qu’aux montres « urban, hype, design, geek, vintage ou active ». On ne s’étonnera pas d’y retrouver bon nombre des montres un peu bizarres dont parle souvent Business Montres, avec un choix de marques qui n’en étonnera pas les lecteurs...
••• UN SUPERBE ARTICLE SUR RUDIS SYLVA, signé par Eric Cosandey, l’animateur du forum Horlogerie-suisse : la montre à « oscillateur harmonieux » n’est pas facile à comprendre dans sa complexité mécanique hors des sentiers battus, mais images et textes clarifient (en partie) la discussion et nous permettent de mieux comprendre la portée révolutionnaire des avancées de cette montre, notamment son double balancier denté...
••• UNE NOUVELLE CASIO G-SHOCK COMMEMORATIVE, cette fois pour le concept store hyper-mode danois WoodWood : série limitée à 15 pièces, tendance All Black, bien entendu. Les moins de 25 ans se créent leurs propres pièces de référence sur le futur marché du vintage...
••• UNE NOUVELLE COLLECTION HORLOGÈRE pour la marque de mode hyper-tendance Stussy (streetwear américain), qui la dévoile dans le non moins ultra-tendance Smart Magazine japonais : un peu décevant au final, puisque Stussy, qui avait développé des montres avec Seiko, puis quelques séries limitées de Casio G-Shock, donne maintenant dans le classique chrono métallique « à la Rolex » (style classique entre Daytona et Submariner), évidemment All Black (seule image trouvée sur Highsnobiety)...
••• UNE OUVERTURE DE NORBERT PLATT, le CEO de Richemont, qui doit d’ailleurs quitter son fauteuil dans les mois qui viennent. Alors que son groupe niait jusqu’ici farouchement toute volonté de s’offrir de nouvelles marques, Norbert Platt vient de déclarer : « Nous sommes actuellement dans une recherche active de nouvelles marques, même parmi les plus petites. Nous voyons qu’il est aujourd’hui impératif d’élargir notre portefeuille ». Comme tout le monde ou presque vient frapper à sa porte, on imagine déjà l’encombrement. D’autant que les grandes banques d’affaires viennent lui proposer de plus gros morceaux, comme le groupe Bvlgari (qui-n’est-pas-à-vendre, comme le répète Francesco Trapani, son président, quoique la banque Morgan Stanley démarche actuellement les investisseurs)...
••• UN JOLI BUZZ INTERNATIONAL AUTOUR DU TÉLÉPHONE Lamborghini de TAG Heuer, ce qui ne pourra que renforcer la « surexposition téléphonique » de la marque horlogère, qui pourrait avoir trouvé là une originale stratégie de sortie de crise. Il ne restera plus ensuite qu’à gérer le grand écart entre ce téléphone à 6 200 euros, la V4 en platine à 100 000 dollars et les « Formule 1 de crise » à quelques centaines de francs qui sont dans les tuyaux pour Baselworld...
••• UNE « SORTIE DE PHASE DESTRUCTIVE » pour le secteur horloger, du moins si on en croit quelques opinions collectées par Bastien Buss dans L’Agéfi (Suisse). « Plusieurs sociétés, après avoir introduit des mesures de réduction de l’horaire de travail (RHT), tournent à nouveau à plein régime. Ainsi, Universo, filiale du Swatch Group, est sorti hier, avec deux mois d’avance sur le programme, de sa période de chômage partiel. “Nous enregistrons moins de demandes de RHT en ce moment“, témoigne Annabelle Martinez, déléguée du syndicat Unia à Genève. Selon la syndicaliste, des entreprises continuent toutefois de procéder à des licenciements, sans aucune mesure d’accompagnement. Plusieurs dossiers font d’ailleurs actuellement l’objet de discussions pour parvenir à un accord. Annabelle Martinez estime que la perspective des très importantes ventes de Noël peut jouer un rôle important dans l’actuelle stabilisation et constate également, quelque peu surprise, que des sociétés font à nouveau appel à des temporaires, premières victimes de la crise à l’automne 2008. Son collègue pour le canton de Vaud, Aldo Ferrari est d’avis que le creux a été touché et que les commandes pourraient repartir. “Notamment grâce à l’Asie“. D’après le syndicaliste, les appréhensions demeurent toutefois pour cet hiver car ne règne pour l’heure “qu’une très, très légère accalmie“. Un avis partagé par Pascal Crespin, d’Unia Neuchâtel. “Je m’attendais à un septembre noir. Or, il semble que les décisions de licenciements aient été reportées à plus tard. Il faut s’attendre à un décalage. Les mesures seront peut-être annoncées au début de l’année prochaine ou au printemps“, témoigne-t-il, insistant sur la notion d’amélioration passagère. »
••• REPRISE, RELANCE OU RÉMISSION ? On peut aligner en face de ces éléments fragiles – qu’il faut cependant noter – autant de facteurs négatifs, également listés dans cet article. Apparemment, la casse continue chez les fournisseurs indépendants et, pour beaucoup de marques à la trésorerie désespérément asséchée, on ne paye plus les salaires de fin de mois qu’en procédant à des déstockages « sauvages » ou à des ventes directes sur les marchés...
••• UNE SÉRIE DE JOLIES MONTRES, signées Memphis Belle, pour fêter les 50 ans des Frecce Tricolori, la patrouille nationale italienne (313e Gruppo di Addestramento Acrobatico Frecce Tricolori, qui est la patrouille la plus nombreuse du monde avec neuf avions et un leader) : on dit aussi PAN (pour Pattuglia Acrobatica Nazionale). La marque italienne Memphis Belle, spécialiste du chrono d’aviation « mode », lance à cette occasion une nouvelle collection de « montres officielles » : quatre chronos Looping à quartz (44 mm), avec le logo de la PAN sur le cadran ou sur le bracelet, et iun chronographe Red Devil, toujours à quartz, mais avec un double affichage analogique et digital (dans le même esprit que la Breitling Aerospace dédiée à la Patrouille de France).
• L’anniversaire de la PAN sera célébré en septembre 2010 à la base de Rivolto (galerie photo sur la patrouille, renseignements sur l’événement et présentation des montres sur le site dédié à la collection) par Memphis Belle...
••• UN COMMENCEMENT DE NORMALISATION CHEZ BAUME & MERCIER, où le licenciement de Michel Nieto n’a toujours pas été digéré (tellement ses équipes ont été choquées de le voir très brutalement désavoué, alors qu’il était prévu de lui trouver une place au sein du groupe), mais où la reprise en main par Alain Zimmermann se passe beaucoup mieux que prévu. Classiques retournements de veste des opportunistes et départs annoncés pour ceux qui payent les pot cassés, comme le lancement d’Ilea (un des bides commerciaux du siècle : « Une montre qui porte sa féminité à fleur de peau » !) ou les dérives du SAV, aujourd’hui à peu près décapité. L’équipe de design frôle le nervous breakdown à force de faire, de refaire et de défaire ce que seront les nouvelles collections : à peu près toutes les lignes actuelles sont supprimées ou refondues, au profit d’une nouvelle offre plus consistante. Des nouveaux commerciaux seraient embauchés [problème : on ne sait pas où les caser sur le nouveau stand Baume & Mercier du SIHH, nettement réduit par rapport à 2009]. Ce qui explique, pour l’instant, le calme plat de la communication d’une marque qui se cherche une nouvelle voie pour renaître et qui pourrait peut-être la trouver avec son nouveau CEO, plus autonome que prévu par rapport à son « superviseur » (Georges Kern)...
|