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Fin de partie pour Clément Brunet-Moret, qui quitte la direction de Favre-Leuba, une néo-ancienne marque dont il était CEO depuis trois ans.
Ses actionnaires espagnols viennent de discrètement céder Favre-Leuba à un nouvel investisseur.
Clément Brunet-Moret repart à Hong Kong prendre en main les opérations asiatiques du groupe espagnol Time Force.
••• RESTRUCTURATION DE CRISE
Vétéran asiatique du groupe Richemont (Cartier essentiellement), passé par Mauboussin Hong Kong avant de relancer Favre-Leuba, Clément Brunet-Moret rend son tablier de CEO au nouvel actionnaire, qui vient de racheter l’entreprise au groupe espagnol Time Force (famille Lopez). Fin provisoire de la « maison Favre-Leuba », qui comptait jusqu’à la crise plus d’une dizaine d’employés, mais qui était depuis plusieurs mois en état de coma avancé.
Pour Favre-Leuba, marque qui avait été rachetée par le groupe Time Force au groupe LVMH (2003), le bilan de ces trois années n’est pas mince, avec la relance de plusieurs collections, le développement d’une nouvelle montre à profondimètre (modèle Bathy, présenté en 2008 pur les 290 ans de la marque)et la mise en chantier d’un nouveau mouvement à haute fréquence (FL-401 : 36 000 A/h, 8 jours de réserve de marche).
Aux commandes depuis 2006, Clément Brunet-Moret a vu son réseau de distribution s’évanouir dès les premiers mois de la crise, du fait de la pression opérée par les grands groupes sur les détaillants autant qu’à cause du changement radical de comportement des amateurs, de moins en moins disposés à payer trop cher des montres aux identités incertaines.
Sans budget de communication, impossible de faire connaître à ces amateurs la substance horlogère non négligeable qui s’attache à une marque, mais, faute de ventes suffisantes, impossible de dégager assez de profits pour s’offrir un plan médias à la hauteur de l’enjeu ! C’est ce qui a poussé de nombreuses « petites marques » à imaginer, depuis quelques mois, des solutions alternatives aux réseaux classiques de distribution.
Ayant conservé la confiance de ses ex-actionnaires, Clément Brunet-Moret repart en Asie, où il a fait l’essentiel de sa carrière (Hong Kong) pour y conduire les opérations locales du groupe espagnol Time Force, nouveau venu sur le marché qui avait eu le flair de signer le premier contrat horloger du tennisman Rafael Nadal (le groupe devrait bientôt présenter un « ambassadeur » encore plus populaire et prestigieux).
Impossible pour l’instant de préciser l’identité du repreneur de Favre-Leuba, les négociations étant toujours en cours. On peut cependant imaginer que les développements horlogers déjà menés à bien et la perspective de disposer rapidement d’un bon mouvement « manufacture » comme le FL-401 ont pesé lourd dans les motivations de cet investisseur, déjà lié à une autre marque horlogère...
••• On relira avec profit l’« avis de tempête » émis par Clément Brunet-Moret dans ses 10 Textos d’actualité de cet été. Pas la moindre langue de bois, mais une lucidité prospective quasi-prémonitoire...
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