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Renaud de Retz quitte la direction d’Hautlence, dont il était le co-créateur
 
Le 11-11-2009
de Business Montres & Joaillerie

Les temps sont durs pour les jeunes loups de la nouvelle génération !

Co-fondateur d’Hautlence il y a cinq ans, Renaud de Retz retire ses billes et quitte l’entreprise.

Un « désaccord stratégique » révélateur des périls qui guettent toutes les jeunes marques...


••• FIN DE PARTIE
Renaud de Retz, le co-fondateur d’Hautlence avec Guillaume Têtu, aura quitté l’entreprise avant la fin de cette année. Un départ précipité, après cinq ans de batailles internationales pour imposer la marque sur tous les continents. Pari un peu fou qu'il avait déjà largement réussi, même si les réseaux avaient tendance à tanguer ces derniers mois...

Passé par le Swatch Group, Richemont et LVMH (triplé rare dans l'industrie), puis par TechnoMarine, avant de créer Hautlence en 2004, Renaud de Retz a pu apporter à sa jeune entreprise une solide expérience de la gestion de projet, ainsi qu’une grande rigueur – certains de ses détaillants diront... raideur ! – dans la gestion des réseaux commerciaux.

Frappée par la crise alors qu’elle n’avait encore consolidé son déploiement international, la marque Hautlence s’est trouvée prise à contrepied. La croissance reposait sur des relations de confiance approfondie avec son réseau de distribution. Stratégie intelligente sur le long terme, mais totalement décalée en temps de crise : la défection des détaillants, privés de trésorerie par la pression des groupes autant que par le reflux des clients, a laissé Hautlence au milieu du gué, avec des actionnaires de plus en plus nerveux et des stocks coûteux, mais également avec de fascinants projets de lancement dans les tiroirs, mais peu de moyens pour les accélérer...

Pour s’en sortir, il fallait non seulement redimensionner l’entreprise, mais aussi la recentrer sur un nouveau modèle économique. Plusieurs stratégies ont été envisagées.

Celle que préconisait Renaud de Retz n’ayant pas été retenu par les actionnaires, il en a tiré les conséquences et donc annoncé son départ et sa séparation définitive avec l’entreprise, dont il était actionnaire minoritaire. Séparation forcée, dans le même temps, avec son complice, ami et ex-associé Guillaume Têtu, qui reste seul aux commandes pour appliquer les décisions du conseil d’administration.


••• MALENTENDU PARTENARIAL
Renaud de Retz sans Hautlence : rude épreuve pour un trenta (né en 1973) qui affiche déjà plus de douze ans d’expérience dans l’industrie horlogère. Sans cruauté, on ne peut s’empêcher de se souvenir des propos optimistes qu’il tenait sur les investisseurs qui lui avaient permis de créer Hautlence : « Dès le début, l’approche de Hautlence a été de ne pas considérer les investisseurs en tant que tels mais comme des associés opérationnels à part entière. Plus que leur confiance, ce sont leurs expériences respectives d’entrepreneurs que nous sollicitons. Ainsi, nous bénéficions de la richesse d’un environnement humain et professionnel » (Haute Horlogerie magazine, 2007).

Paroles de circonstance, sans doute, mais qui illustrent parfaitement le malentendu patent qui tend à s’établir aujourd’hui entre les créateurs/relanceurs/animateurs des jeunes marques et leurs partenaires financiers.

On remarquera, à propos du départ de Renaud de Retz, que c’est, pour une fois, un dégagement par l’aval, et non par l’amont : en temps de crise, on sacrifie généralement d’abord la production, avant d’immoler celui qui porte la bonne parole de la marque sur les marchés. Guillaume Têtu, qui avait la confiance personnelle des fournisseurs, reste donc seul aux commandes : c’est désormais lui qui devra affronter la bronca des détaillants tout en recréant une dynamique chez les fournisseurs et en assumant la stratégie des actionnaires. Bon courage !

S’il semble décidé à s’accorder quelques mois de disponibilité sabbatique après son départ d’Hautlence, prévu avant la fin de cette année, Renaud de Retz n’en restera certainement pas là : si sa force de caractère ne le prédispose pas à intégrer facilement une hiérarchie au sein d’un groupe, elle ne peut que le pousser à tenter une nouvelle aventure horlogère.


••• LES RECAPITALISATIONS DES MARQUES DE NOUVELLE GÉNÉRATION se multiplient, avec beaucoup de changements annoncés dans les tours de table, voire des mises en vente pures et simples de la marque et des équipes, pas toujours volontaires pour ces changements !

• Exemples les plus récents : la réorientation de Favre-Leuba (Business Montres du 9 novembre) ou la restructuration de BNB (Business Montres du 10 novembre). Il est probable que la perspective des salons horlogers va encore accélérer ce processus de consolidation purgative...

 



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