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Le musée des arts et métiers à Paris propose une exceptionnelle collection d’objets liés à l’histoire de la mesure du temps.
A côté des grandes stars que sont le Louvre ou le musée d’Orsay, il existe à Paris un petit bijou de musée consacré aux inventions technologiques. Surnommé à juste titre « le Louvre des techniques », le musée du CNAM - Conservatoire national des arts et métiers-, a été entièrement rénové à la fin des années 1990. Depuis avril 2000, ses locaux, nichés en plein cœur du Marais, proposent au visiteur une impressionnante collection d’objets liés à l’histoire des sciences.
Des pièces d’exception
Cadrans solaires, sabliers, clepsydres, horloges-automates du XIXe siècle, c’est toute l’histoire de l’horlogerie qui se déroule au fil des vitrines consacrées à ce domaine. Une présentation chronologique très pédagogique résume les grandes étapes des découvertes liées à la mesure du temps. Des premiers sabliers aux grandes complications, l’histoire des garde-temps y est clairement exposée. Le visiteur admirera notamment de superbes pièces d’horlogerie du XVIIIe siècle, dont quelques modèles signés du Maître Abraham-Louis Breguet ou une horloge à eau du XVIIe siècle signée Claude Perrault. Une section rappelle que la Révolution instaura le temps décimal en France. Ainsi, la logique révolutionnaire obligea les horlogers à réaliser de nouvelles pendules donnant l’heure décimale en plus de l’heure sexagésimale traditionnelle. Le musée possède également des modèles de démonstration d’échappements réalisés vers 1850, véritable outil pédagogique pour comprendre le fonctionnement du cœur de la montre. La salle nommée « le théâtre des automates » est réservée à ces mécaniques de précision. Horloges à orgues et automates, pendules squelettes avec jeu de flûte et de carillon, horloge avec cage à oiseaux chanteurs, des démonstrateurs font revivre ces mécaniques lors de démonstrations publiques.
Horloges mystérieuses
Avec l’avènement de l’électricité, l’horlogerie rivalise d’ingéniosité pour proposer des « horloges mystérieuses » au fonctionnement masqué comme une « pendule à calendrier comportant plusieurs inventions de l’auteur » réalisée par Achille Brocot en 1831. Le point culminant de la visite est certainement le cabinet de Ferdinand Berthoud reconstitué au centre de l’une des allées du musée. Cet horloger originaire du Jura suisse fut chargé par Louis XV de développer en France l’horlogerie de marine. Par la suite, Louis XVI racheta son cabinet en 1782. Ce véritable laboratoire de recherche comprend un grand nombre d’outils servant à la fabrication de toutes les parties des instruments de mesure, appareils généralement conçus par Berthoud lui-même.
La visite du musée permet ainsi au novice comme à l’amateur de montres anciennes de découvrir les premiers mouvements horlogers, aussi bien que des montres à complications, des horloges monumentales ou de petits bijoux de montres-automates. Un centre de documentation propose également des dossiers consultables sur place à qui souhaiterait en savoir plus sur le sujet. A noter enfin que cette institution organisera le 18 novembre une conférence sur le thème de l’horloge atomique.
Musée des arts et métiers, 60 rue Réaumur, 75003 Paris, www.arts-et-metiers.net
Renseignements : +33 (0)1 53 01 82 00
Aline Steiner - Worldtempus |