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Sur six mois, les ventes du géant du luxe régressent de 15% tandis que le résultat d’exploitation plonge de 39%. Les analystes s’attendaient à bien pire. Le titre s’est envolé de 5,6% vendredi à la bourse suisse.
Le suspense concernant la succession de Norbert Platt à la direction du géant du luxe Richemont est terminé. Johann Rupert, 59 ans, assumera la fonction dès le 1er avril 2010, en plus de sa charge de président de la multinationale genevoise, a indiqué cette dernière vendredi. Lors d’une conférence téléphonique, le Sud-Africain a expliqué que, vu l’ampleur de la crise, il préférait prendre lui-même les rênes opérationnelles plutôt que de confier cette charge à un outsider ou à un directeur en charge de l’une des 17 maisons du groupe.
Car Richemont subit la récession de plein fouet. Pour son premier semestre 2009-10 (avril-septembre), les ventes ont reculé de 15% sur un an, à 2,38 milliards d’euros (3,6 milliards de francs). Le résultat d’exploitation a plongé de 39% à 390 millions. Quant au bénéfice net, il a chuté de 60% à 344 millions, un effondrement qui reflète néanmoins pour près de moitié le fait que le groupe s’est désormais totalement désengagé de British American Tobacco.
La bonne nouvelle, c’est que Richemont a pu contrebalancer la baisse de ses revenus par une diminution des charges, qui a surpris tous les analystes. Tout comme la relative résistance des ventes. Même le pôle horloger – qui comprend des marques comme Cartier ou Jaeger-LeCoultre – n’affiche qu’un recul de 17%. Les affaires ont d’ailleurs tendance à moins régresser depuis quelques mois, a souligné Johann Rupert. Fidèle à son extrême prudence, l’homme fort du groupe n’en doute pas moins de la «durabilité» de la reprise et s’attend à «un long processus». Le titre Richemont a bondi de 5,6% à 31,98 francs vendredi.
Philippe Gumy
Le Temps |