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Revue FH - Swiss made - Le soleil se lève à l’Est
 
Le 16-11-2009
de FH - Fédération de l'industrie horlogère suisse

Des horlogers asiatiques apprêtent le Swiss made à leur propre sauce pour emporter des parts de marchés. Les autorités chinoises réagissent contre cette cuisine saumâtre.

Grâce à un demi-siècle d’efforts redoublés, l’indication de provenance suisse pour les montres s’est forgé une notoriété et un prestige qui n’ont pas d’équivalent dans les produits industriels. Le Swiss made fait jeu égal sur l’autel de la qualité avec les productions viticoles ou fromagères les plus fameuses. Sur un marché mondialisé et devenu, à ce titre, très concurrentiel, le Swiss made ajoute indéniablement un fumet au produit, sorte de plus-value virtuelle que certains bons connaisseurs du marché n’hésitent pas à chiffrer à 30%, toutes choses étant égales par ailleurs. En d’autres termes, une montre d’une valeur de 100 francs monte automatiquement à 130 francs si les deux petits mots «Swiss made» sont apposés sur son cadran. Rien de mieux que ce simple calcul pour résumer la problématique. Qu’on nous pardonne cette formule éculée: le Swiss made, ça coûte peu mais ça rapporte gros.

En juillet, la FH a été abordée par l’Ambassade de Suisse à Pékin pour prêter assistance à l’AIC (Administration for Industry and Commerce), sorte de police économique chinoise. A la suite de plusieurs plaintes de consommateurs chinois mettant en doute l’origine suisse de quelques marques de montres, l’AIC a diligenté une enquête à Penglai City, province de Shandong. Avec plus de 90 millions d’habitants, c’est la province la plus peuplée du pays après le Henan voisin. Bien que situé au Sud de Pékin, on considère que le Shandong fait partie de la Chine du Nord. Sur la base des informations communiquées par les clients, les inspecteurs ont visité deux centres commerciaux et procédé à l’achat de six montres portant les marques Lukcom, Tangin, Seget, Vankor, Rosht et Expool, marques associées à l’indication Swiss made ou à un dérivé.

En août, pour en vérifier la conformité avec les règles de l’Ordonnance Swiss made, les échantillons ont été acheminés à la FH par courrier diplomatique. Le Service anticontrefaçon a alors procédé aux examens usuels, au terme desquels il a fallu se rendre à l’évidence: l’allégation de provenance suisse n’était fondée pour aucune des six marques en question. L’utilisation du nom Suisse sur ces montres est par conséquent de nature à tromper le client sur l’origine véritable du produit. En outre, un tel usage constitue un acte de concurrence déloyale. Cette conclusion sans ambiguïté a été rapportée par notre ambassade aux autorités chinoises.

A la surprise générale, le verdict ne s’est pas fait attendre. L’AIC a édicté une série de mesures contraignantes qui dépassent nos espérances: le premier centre commercial a été condamné à une amende d’environ 80’000 francs et à la confiscation des montres litigieuses en stock, soit 284 pièces; de moindre importance, le deuxième centre commercial a quant à lui été condamné à payer quelque 30’000 francs. Les montres en stock, soit 141 pièces, ont également été saisies.

Compte tenu de l’organisation de l’administration chinoise, la décision rendue à Penglai est maintenant susceptible de trouver application dans toutes les provinces de Chine. Le Centre FH de Hong Kong suit bien entendu l’affaire de très près et ne manquera pas d’invoquer systématiquement la «jurisprudence Penglai». Pour le Swiss made, c’est un nouveau jour radieux qui débute en Chine. Osons le croire.
Michel Arnoux

 



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