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Trois ancres et six palettes pour un mouvement de folie avec une « vraie » force constante !
 
Le 18-11-2009
de Business Montres & Joaillerie

Le nouveau mouvement manufacture calibre 774 de Fabrication de montres normandes sera présenté en fin de mois au salon Belles Montres.

En cours d’industrialisation, il propose une « vraie » force constante capable de réguler l’énergie transmise au balancier, ce qui améliore l'isochronie.


••• CALIBRE 774 AVEC ÉCHAPPEMENT À FORCE CONSTANTE

Qui a dit qu’on avait déjà tout inventé dans l’horlogerie mécanique ? Fabrication de montres normandes [une vraie manufacture du pays des camemberts !] ajoute ainsi un nouveau calibre mécanique à la collection grandissante des mouvements purement Made in France : on reste ici dans un registre traditionnel d'expression horlogère [contrairement au style BRM, plus radical], mais avec des subtilités micro-techniques qui enchanteront les connaisseurs et les passionnés de précision :

• D’abord, et comme toujours avec FDMN, un balancier à vis surdimensionné par rapport à ceux de la concurrence. Quand le mouvement bat à 18 000 A/h, c’est majestueux et très esthétique : enfin, un vrai spectacle à travers le fond saphir !

• On remarque ensuite une prolifération anormale d’ancres et de palettes autour de la roue d’échappement : normal, il y a trois ancres, donc six palettes pour une roue d’échappement tout aussi bizarre, puisque dépourvue de denture classique et même... doublée par une seconde roue, avec, entre les deux roues, une sorte de ressort spiral qui est réarmé cinq fois par seconde. Axée sur celle du dessous, la roue d’échappement supérieure n’a pas de pignon ! De jamais vu dans l’horlogerie et – peut-être – une avancée aussi révolutionnaire que l’échappement co-axial de George Daniels dans son temps...

• Ces ancres n’ont que l’apparence des ancres suisses habituelles : leur principe de fonctionnement technique est très différent, de même que le profil de leurs palettes, optimisé pour « lisser » les impulsions d’énergie transmises par le rouage. Quatre palettes « glissent » sur la roue supérieure, deux sur la roue inférieure...

• Les performances chronométriques, notamment les chutes d’amplitude quand le barillet est en fin de course, sont améliorées par cet échappement à force constante : la roue d’échappement supérieure (celle du dessus) est sans véritables dents. Elle interagit avec la roue inférieure (dessous) située sur le même axe grâce à un petit ressort spiral logé entre les deux roues.

• Les irrégularités de marche transmises par le train de rouage (énergie dégressive du balancier) sont « filtrées », absorbées et comme neutralisées par l’armement/réarmement de ce « spiral d’échappement » : la seconde roue d’échappement – celle qui règle le relancement de la force constante – n’a pas besoin, en effet, d’être aussi « régulière » que la première roue, qui conduit le balancier. En « rattrapant » les micro-variations de l’énergie fournie par le barillet, on parvient ainsi à 40 heures de marche sans la moindre variation d’amplitude (cette technique est moins gourmande en énergie que la force constante née d'un échappement fusée-chaîne)...

• Ce mouvement en cours d’industrialisation est ouvert à toutes les marques et on le retrouvera bientôt, adapté et personnalisé, sur différentes montres de styles très différents...

Au sens strict du terme, un échappement à force constante est un échappement dont la roue est indépendante du rouage, ce qui est le cas ici, contrairement à d’autres échappements réputés « à force constante », qui ne sont le plus souvent que des remontoirs d’égalité...

Conçu par le bouillant et infatigable Karsten Frasdorf, ce nouveau calibre 774 de Fabrication de montres normandes sera présenté aux amateurs lors du salon Belles Montres, fin novembre, au Carrousel du Louvre : c’est loupe à l’œil que les amateurs l’attendent pour en apprécier les originalités (l’image ci-dessus n’est encore que celle du Cal. 773, prototype d’étude en phase de développement pré-industriel)...


••• TOUTES CES EXPLICATIONS SOUS RÉSERVE DE CORRECTION par un bon professeur d’horlogerie, les journalistes n’ayant pas vocation à tout expliquer techniquement, mais à tout faire découvrir médiatiquement, si possible en le faisant comprendre à des non-initiés...

• Sympathique, le logo carolingien de FDMN, qui enchaîne ses quatre initiales à la manière dont Charlemagne liait sa signature, voici douze siècles : quel plus beau symbole de l’horlogerie franco-allemande (Karsten Frasdorf est d’origine allemande, mais il a installé sa manufacture en Normandie) que cette évocation discrète du seul souverain commun à la France et à l’Allemagne ?

 



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