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Une vente semi-thématique (129 lots sur 292), avec la collection d’un amateur qui fête à sa manière le cent-cinquantième anniversaire de la maison Heuer/TAG Heuer.
Une plongée dans le profondeurs d’un patrimoine aussi largement diffusé que mal connu.
La marque n’a cependant pas orchestré cette opération, ni assuré sa promotion...
••• Le modèle de la « vente thématique » ayant trouvé ses limites après la vente trop manipulée des 250 ans de Vacheron Constantin, les marques hésitent désormais à s’y risquer. TAG Heuer n’est donc pour rien dans la dispersion par Patrizzi & Co de 129 Heuer et TAG Heuer vintage, le 28 novembre prochain, à Milan.
Pas de regarantie, de repolissage ou de changement de verre comme pour la vente Omega. Pas ou peu d’opérations de relations publiques en amont comme en aval, alors que cette vente est une véritable première pour une marque dont le patrimoine est aussi largement disséminé que mal connu.
Cette collection privée, qui comprend environ 300 pièces dont nous n’avons ici qu’une première sélection, arrive à point nommé pour fêter les cent-cinquante ans de la marque, en 2010. Elle va permettre à différents cercles, clubs et communautés d’amateurs de se faire plaisir. Une opération susceptible de ramener dans les salles de ventes une nouvelle génération d’enchérisseurs : ces pièces sont introuvables chez les marchands spécialisés, mais elles sont encore relativement accessibles (estimations moyennes entre 1 000 et 3 000 euros), surtout sans commission d’acheteur...
Impossible, évidemment, de passer tous les lots en revue, mais le catalogue, à lui seul, justifie qu’on s’y attarde par les efforts documentaires dont il témoigne : il mériterait un tiré à part, qui enchanterait tous les fans de la marque, dans le monde. Principal avantage : le classement par modèle, ce qui permet de découvrir, au-delà des stars (Monaco : 8 lots ; Autavia : 18 lots ; Carrera : 21 lots), des références beaucoup moins connues :
• Maréographe (Seafarer, Solunar) : une série de montres plus ou moins liées aux marées [encore qu’elles aient été pensées à l'origine pour les... ramasseurs de champignons, très attentifs aux phases de la lune pour le succès de leurs cueillettes], qui souffrent malheureusement de leur trop petite taille (lots 19-23). Ci-dessus : un maréographe à peu près bien conservé, ce qui devient rare, ces montres ayant été très utilisées outdoor...
• Kentucky : 44 mm d’un design très seventies qui stylise un fer à cheval, montre restée à peine un an en catalogue (lots 33-37)...
• Skipper : chronographe de régate en 43 mm, sur une base Autavia, avec un amusant cadran coloré (lots 59-61)...
• Easy Rider : chronographe ovale en 45 mm, dédié à Jacky Ickx, qui était vendu dans un écrin en forme de casque du pilote belge...
• Calculateur : chronographe automatique en 40 mm, dont la lunette est une règle à calcul (c’était avant les ordinateurs : lots 84-85)...
• Silverstone : chronographe automatique de 42 dans le style coussin arrondi, avec des variations de couleur intéressantes (lots 94-96)...
• Daytona : eh oui ! Un chronographe automatique au biodesign fluide (intégration boîte-bracelet), qui n’est resté que deux ans au catalogue (lots 104-105)...
• Quelques pièces électroniques qui raviront les fans (Microsplit, hélas pas de Chronosplit !)...
• Une catégorie « pièces spéciales » un peu fourre-tout, avec des montres dédiées à des marques (Ducati, Harley-Davidson), des entreprises (l’extraordinaire Agip : lot 111, Coca-Cola) ou des lieux (Monte-Carlo), avec souvent des designs avant-gardistes (Racing : lots 122-123)...
• On vérifiera avec les chronographes automatiques des lots 70-71 que Heuer avait inventé le « All Black » dès les années quatre-vingt, et même le « All Grey » (Pewter, lot 69)...
• Les amateurs de montres militaires se feront plaisir, avec quelques raretés (lots 101-105), comme les chronos pour l’armée portugaise à Sao Tome et au Cap-Vert...
•••• Le catalogue (images et textes) est à découvrir en ligne sur le site de Patrizzi & Co. |