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Qui veut en finir avec les détaillants horlogers ?
 
Le 23-11-2009
de Business Montres & Joaillerie

A moins de dix semaines des salons Genève 2010 (tout juste deux mois avec la parenthèse de la trêve des confiseurs) et à seize semaines de Baselworld, votre Quotidien des Montres vous propose une brassée d'actualités horlogères pour bien commencer la semaine.

Vous y croyez, vous, au miracle des ventes de fin d'année qui mettront fin à l'actuelle dépression ?

••• SWISS... MADDEN !
La riposte des 25 marques regroupées au sein de IG Swiss Made pour lutter contre l’actuelle révision fédérale de ce label ne devrait plus tarder. Pour ce qui concerne l’horlogerie, le manque de pertinence des mesures envisagées par Berne – c’est soit trop contraignant, soit pas assez – pose tout de même le problème de l’influence des horlogers auprès du conseil fédéral : n’être pas écouté quand on pèse d’un tel poids dans l’économie et pour l’image international du Swissness es tassez inquiétant. Manifestement, les experts de la Confédération n’ont tenu aucun compte des souhaits de la branche, dont le lobbying politique s’avère ici aussi piteux que désastreux. Surtout pour une industrie aussi bien médiatiquement représentée qu'avec un Nicolas Hayek. Mais où était donc passée la FH au cours de ces dernières années ?


••• « ÉTOILES FILANTES »
Interrogé par L’Agéfi (Suisse), Franco Cologni, le « parrain » de la haute horlogerie, se montre très prudent sur les perspectives d’une reprise, encore conditionnée selon lui par les ventes de fin d’année et par l’« auto-critique » que le secteur devra faire. « Le temps des étoiles filantes est terminé ! », lance-t-il. Sa charge contre le système actuel de distribution est étonnant à neuf semaines du SIHH : « Les distributeurs se doivent de devenir moins commerçants et plus ambassadeurs, beaucoup plus sélectifs et professionnels. (…) Le réseau des détaillants demeure encore trop dispersé et anarchique à travers le monde. (…) Le bazar horloger touche à sa fin. Le réseau des détaillants sera beaucoup plus sain. Ils ne peuvent plus se permettre de représenter une trentaine de marques en même temps. Ne serait-ce qu’au niveau de la gestion des stocks et de la connaissance intime et nécessaire du produit. A l’avenir, il y aura moins de points de vente, mais plus qualifiés. Ce sera un des signaux forts de la sortie de crise. (…) [Le client] ne faisait plus partie de leur première priorité, qui consistait essentiellement à vendre, vendre et vendre. Cette approche clientèle est vitale. Surtout que la personne qui entre dans un magasin connaît souvent mieux le produit que le détaillant lui-même, grâce à internet notamment. Les détaillants, à mon avis, n’ont encore clairement pas tiré les leçons de la crise »...
Après avoir répété [ce qui est vrai] qu’il souhaiterait davantage de marques au SIHH (« Le comité des exposants, qui décide au final, ne partage pas entièrement cet avis »), il est ensuite questionné par Bastien Buss sur le « parasitage » du SIHH par les indépendants présents à Genève en janvier : « La liberté d’entreprise est inaliénable. (…) Ce que je regrette, par contre, et cela n’est pas sérieux, c’est le manque de concept de sélection de ce micro-salon. En plus, ce dernier semble très onéreux pour les participants en comparaison du coût du SIHH, dont la différence de qualité, de l’accueil, des conditions d’exposition sont incomparables ». Le SIHH est en effet… incomparablement fermé aux marques créatives, qui souhaitaient un partenariat SIHH-The Watch Factory, ce qui leur a été refuse. Contrairement à ce qui va se passer à Baselworld, où l’espace The Watch Factory sera cette année triplé, voire quadruplé, pour accueillir une sélection très pointue et très exigeante de marques créatives, indépendantes et bourrées d’énergie…


••• VENTES DE MOINS EN MOINS PRIVÉES
Les sites Vente privée ou Bestmarques sont en passe de s’imposer comme le dernier endroit horloger où l’on cause : les marques y déstockent actuellement sans mollir ! Impossible de les citer toutes, le calendrier des opérations horlogères étant plus chargé qu’un agenda de ministre. On y trouve même des Rolex vintage (Business Montres du 18 novembre). Tous les groupes horlogers sont concernés, et toutes les gammes. Problème : les directions de ces marques n’assument pas, mettant en cause des intermédiaires spécialisés dans le bartering avec les magazines [je t’échange une page de publicité contre un paquet de montres, que je me chargerai ensuite d’écouler] ou l’arrivée en France de « stocks parallèles incontrôlés ». Mon œil ! Comme ces ventes sont à peu près accessibles à tout le monde, quels clients restera-t-il aux détaillants pour les fêtes de fin d’année ?


••• DESIGN ACCESSIBLE
Bel effort de recalage esthétique pour la montre M114 de Marvin (détail ci-dessus), dotée d’un mouvement automatique et d’une amusante double aiguille des secondes (segment semi-circulaire au cœur du cadran. La montre se décline en plusieurs versions, toutes positionnées à un prix très accessible pour du Swiss Made mécanique : Marvin se place comme la plus petite des grandes marques de la nouvelle génération.


••• RÉALITÉ AUGMENTÉE
La communication horlogère assistée par réalité augmentée (CHARA) sera sans doute un des faits marquants des prochains salons : ce n’est pas une découverte pour les lecteurs de Business Montres, informés dès février dernier (sans parler de la présentation « historique » lors des Premiers Ateliers de la Refondation, début mars, à Neuchâtel), mais le phénomène commence à faire tache d’huile. Dans son édition de décembre, le magazine américain Esquire propose à ses lecteurs une expérience RA : avec un logiciel à télécharger et une webcam, on fait surgir un personnage de la couverture, l’expérience étant interactive, évolutive au fil des jours et prolongée dans les pages intérieures du magazine. Vidéo de démonstation et explications sur le site d’Esquire : on pourra tout de suite comprendre à quel point la RA peut révolutionner la communication papier des marques de montres. Ceux qui ne seraient pas convaincus peuvent découvrir un projet similaire chez BMW : il s’agit là d’une sorte de tutoriel pédagogique, avec boîte à outils virtuelle. Le jour où les horlogers s’y mettront, il n’y aura pas assez de... lunettes pour tout le monde !


••• ENCORE UNE NOUVELLE MANUFACTURE FRANÇAISE !
On devrait découvrir en fin de semaine, au salon Belles Montres (Carrousel du Louvre) un troisième authentique « mouvement manufacture » 100 % Made in France (après BRM et Fabrication de montres normandes, voire le quatrième si on considère le prototype Péquignet comme abouti). Il sera présenté par le jeune horloger Jean-Baptiste Viot, 42 ans, ex-Breguet, qui travaille en région parisienne. On le connaît pour son aventure extraordinaire au sein des Untergunther, cette bande de jeunes et sympathiques allumés de l’horlogerie qui avaient décidé de restaurer, en grand secret, l’horloge Wagner du Panthéon. Une entreprise complètement folle, menée au nez et à la barbe des autorités de la République, dont on trouvera un compte-rendu savoureux et la philosophie sur le site officieux des Untergunther. A part ce genre de sport nocturne, JeanBaptiste Viot a décidé de créer son propre calibre, à l’ancienne, avec une signature « à Paris » qui rappellera aux amateurs l’âge d’or de la belle horlogerie française (mi-XVIIIe mi-XIXe siècle) et dans un style qui marierait la Breguet Tradition et Greubel Forsey, avec un zeste de Fabrication de montres normandes.
• Dernière heure : premières images de cette pièce (du moins, son prototype) sur le blog Equation du temps et sur quelques autres forums français, dont Montres mécaniques et Forumamontres...


••• ET UNE NOUVELLE MANUFACTURE SUISSE !
Il en faut aussi : ce nouveau calibre suisse est né sur le nouveau site d’Armin Strom, à Bienne (marque Armin by Armin Strom). Baptisé ARM 09 (A pour Armin, RM pour réserve de marche), il s’agit d’un mouvement mécanique à remontage manuel, avec huit jours de réserve de marche et un double barillet. L’architecture est très intéressante, parce que conçue dès l’origine dans une logique plus graphique que purement mécanique : côté cadran, une belle symétrie assure le spectacle, ce qui permettra des effets technico-mécaniques intéressants. Rythme lent (18 000 A/h), terminaisons plus qu’honnêtes, mais belle dimension bien adaptée aux montres contemporaines (16 lignes ½).


••• HOUR TIME
Naissance aux Etats-Unis du premier vlog purement horloger : Hour Time, animé par Ariel Adams (A Blog To Read) et John Biggs (Wrist Watch Review). Rappel utile : un vlog est un vidéo blog, une sorte de micro-émission régulière sur l’actualité horlogère. A podcaster tout aussi régulièrement...


••• TECHNOMARINE SUR INTERNET
Interview révélatrice de Vincent Perriard, le nouveau CEO de TechnoMarine, sur le blog américain Oceanic Time, spécialisé, comme son nom l’indique, sur les montres de plongée. Il y détaille son habitude du « retournement des marques » (Audemars Piguet, Hamilton, Concord et maintenant TechnoMarine). Sa définition de TechnoMarine est assez... bivérienne : la fusion du plastique et des diamants – ce qui en ferait une marque certes « cool », mais essentiellement dérangeante et perturbatrice par son potentiel d’audace. Il n’a pas mis moins de quatre agences sur la création de nombreux concepts innovants : 100 références sont annoncées pour Baselworld, avec la disparition de bon nombre de celles qui sont au catalogue. Annonce : les trois-quarts du budget marketing de la marque seront investis sur des canaux « digitaux » (réseaux et plate-formes électroniques). Ce qui serait une première dans l’univers des marques « classiques », mais TechnoMarine n’est sans doute déjà plus « classique »...


••• MONTRES MECQUE... ANIQUES !
Un sujet intéressant et rarement traité : les « montres islamiques », trouvé sur Forumamontres : on y découvre comment ces montres doivent à la fois dire l’heure des cinq prières quotidiennes et indiquer correctement la direction de La Mecque. Les montres qu’on y présente sont assez modestes, mais on ne peut que s’étonner de voir ce segment de marché à peu près totalement délaissé par les marque suisses. A l’exception d’une pièce en série très limitée chez Gérald Genta : une superbe Octo Mosaïc, vendue avec une boussole en titane, mais qui ne proposait qu’un calendrier perpétuel... grégorien, donc roumi et « infidèle », donc pas islamique du tout ! Ce qui était aussi rédhibitoire que le choix de l’or gris du boîtier, métal normalement interdit aux messieurs musulmans pratiquants. Bref, la contradiction était flagrante : l’horlogerie attend toujours le calendrier perpétuel islamique à calendrier lunaire en chantier chez Alain Silberstein depuis de longues années (Business Montres en avait évoqué les difficultés quasi-insurmontables en septembre dernier)...


••• BUSINESS ANGEL
Beaucoup d’agitation dans le landerneau des fournisseurs autour de quelques mystérieux rachats opérés par divers fonds d’investissement, dont Adax Holding, où on retrouve Pierre Kladny, déjà investisseur chez Reuge (il était également dans l’aventure Villemont). Il a récemment racheté Cornu & Cie à La Chaux-de-Fonds (fermoirs et bracelets en métal) et Dupraz (composants horlogers, Le Locle). On lui prête aussi des intentions du côté de BAC (La Boutique à Cadrans) à La Chaux-de-Fonds. Soit une stratégie de consolidation de l’amont industriel, pour agglomérer des métiers-clés indispensables aux marques lors de la prochaine reprise. Pierre-Alain Blum (ex-Ebel) avait amorcé le mouvement voici quelques années et il a su créer un discret pôle de référence dans le domaine des composants et de l’habillage. D’autres opérateurs sont à l’œuvre, investisseurs ou même fournisseurs un peu plus en forme – ou plus malins – que les autres...


••• LE PREMIER CHRONOGRAPHEUR DE L’HISTOIRE
L’exposition genevoise sur la chronographie chez Breguet (Cité du Temps) soulève un point d’histoire intéressant : quel est le premier horloger à avoir imaginé une aiguille des secondes capable de mesurer des temps courts ? La plupart du temps, les manuels d’histoire de la montre répondent qu’il s’agit de Nicolas Rieussec, qui a déposé le brevet de son « chronoscope » (appareil capable de noter le temps grâce au trait à l’encre laissé par une aiguille spéciale) en 1821. L’exposition « Deux siècle de chronographes Breguet » – aussi pédagogiquement décevante qu’elle soit – présente tout de même des montres à double seconde d’observation » et à chronographe-encreur qui incitent à se poser des questions sur les pionniers de la chronographie. La « double seconde d’observation » apparaît chez Breguet dès 1820 : il s’agit d’une sorte d’aiguille à rattrapante pour noter des temps intermédiaires ou des durées simultanées, soit un chronographe au sens moderne du temps. De même, l’aiguille à encreur se trouve dans les catalogues Breguet dès 1822-1823 : on peut imaginer que Rieussec aurait attaqué ce « chronographe » à encre Breguet – le seul système qui réponde vraiment à l’acception du terme : chronos pour le temps et graphein pour écrire – s’il s’était considéré comme le premier inventeur d’un tel système. Enfin, les archives de Breguet montrent qu’Abraham-Louis Breguet a conçu, bien avant 1820, des montres « permettant de matérialiser la durée d’une période de temps écoulée », avec des aiguilles de secondes capables d’être lancées et arrêtées à volonté. Bref, tout indique qu’il va sans doute falloir là aussi réviser et réécrire les livres d’histoire de l’horlogerie [relire l’article sur la « pendule de marine » de Huygens : Business Montres du 22 novembre]...


••• BRAVE MARIN REVIENT DE NI-I-CE...
Félicitations à l’équipe franco-allemande du Class America All4One, engagée dans le Louis Vuitton Trophy et chronométrée par Saint-Honoré Paris (Business Montres du 19 novembre) : ils terminent à la cinquième place ce premier épisode du LVT, ce qui est on ne peut plus honorable pour des équipiers qui ont régaté ensemble pour la première fois dans la Baie des Anges, cette der,ière quinzaine. Ils ont même pu s’offrir le luxe de battre en match racing un adversaire de prestige, BMW Oracle, actuel challenger d’Alinghi dans l’America’s Cup. Félicitations également à l’équipe d’organisation de ce Louis Vuitton Trophy, qui est aujourd’hui le format le plus intelligent pour rendre accessible au plus grand public (comme à tous les sponsors) la course en Class America...


••• MARCHÉ DE NOËL
Gros « coup de bourre » aux Ambassadeurs Genève, avec la rituelle préparation des... chocolats de fin d’année ! On passera pour Noël du chocolat au lait au chocolat noir [les gourmets apprécieront], toujours dans le ballotin où sont rangés les carrés dont les emballages portent le logo de toutes les marques présentes aux Ambassadeurs. Il faut chaque année commander près de deux tonnes de ces petits chocolats promotionnels, soit à peu près 400 000 carrés de 5 grammes...

 



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