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Alors que s’ouvre Belles Montres, salon qui ferme la saison horlogère, votre Quotidien des Montres court les vallées et les manufactures pour vous rapporter une brassée d'informations 100 % inédites et 100 % indépendantes sur des actualités 100 % intéressantes.

...CETTE SEMAINE, LE SNIPER A...

••• RASSURÉ
quelques lecteurs inquiets sur la santé du groupe italien Binda (après l’annonce de la faillite de Wyler par Business Montres) : il n’y avait rien d’autre à lire entre les lignes que ce coup de sifflet final au match entamé par Wyler dans la haute horlogerie. Ni le groupe Binda, ni Geneva Watch ne sont à vendre, ni à l'agonie. Breil vend toujours de beaux bijoux sur ses marchés (notamment le collier Bloom, annoncé en Europe pour ces prochains jours : voir le superbe clip « One Jewel, Two Souls »). Le groupe de Marcello Binda relance par ailleurs la marque Vetta en Italie et pourrait avoir gardé dans son portefeuille la marque Wyler (propriété historique de la famille Binda), qui se trouverait ainsi « à l’abri ». Le groupe semble à l'évidence plus prudent et moins spectaculaire dans ses budgets de communication, sans se priver de son traditionnel bon goût cinématographique (voir le dernier clip glam-coquin de D & G Time), mais il devrait cependant participer à Baselworld, dans un stand multimarques qui regroupera toutes les propositions du groupe...


••• PRIS
rendez-vous avec de nombreux amis au salon Belles Montres (Paris, Carrousel du Louvre), qui ouvre ses portes ce matin : quelques marques en moins, mais Rolex en majesté, Bvlgari sans Gérald Genta, ni Daniel Roth [exposition possible de certaines montres, mais les questions des amateurs ne manqueront pas !] et quelques créations indépendantes à (re)découvrir, dont le nouveau calibre 774 à trois ancres et six palettes de Fabrication de montres normandes (révélation Business Montres du 18 novembre)...


••• CROISÉ
Yvan Arpa à la 13e Journée internationale du marketing horloger (Business Montres du 26 novembre) et réussi à lui extorquer (sur la scène de L’Heure bleue, à La Chaux-de-Fonds) une information sur ses projets : il sera bien présent à Baselworld, et pas seulement pour Black Belt (son concept de « montre que l’argent n’achète pas », réservée aux ceintures noires d’arts martiaux : 50 millions de personnes à travers le monde !), mais plutôt pour un nouveau projet horloger...


••• PERÇU
un son de cloche assez différent du consensus optimiste de rigueur dans la profession : dans L’Agéfi (Suisse), Nathalie Veysset, la directrice de DeWitt, explique à Bastien Buss qu’elle ne croit guère à une vraie sortie de crise : « Je ne suis pas sûre que l’industrie ait vraiment touché le fond. La visibilité reste aussi faible qu’en 2008 ou cette année. Peut-être que le gros de la tempête reste encore à venir. C’est maintenant que les dégâts les plus importants pour la branche risquent de survenir. Tout un chacun a essayé ces derniers mois de vivre sur ses réserves, même les grands groupes. Celles-ci s’épuisent ou ont même disparu pour certains horlogers ou fournisseurs ». Interrogée dans le cadre de la 13e JIMH, elle annonce pour 2010 quelques nouveautés, après une année 2009 « à marquer d’une pierre blanche, avec notre premier mouvement maison, entièrement réalisé à l’interne »...


••• JOUÉ
chez Colette (Paris) avec le nouveau chronographe iKrono d’Alain Silberstein, qui revient d’un tournée promotionnelle en Asie. Du Silberstein pur jus, dans un boîtier en titane qui évoque les compteurs de bord des bolides du début du siècle (cache-poussière et grosses lunettes obligatoires). Microbillage noir de l’ensemble, couronne et poussoirs Bauhaus à gauche, mouvement chronographe Valjoux avec une aiguille des secondes à vernier (graduation sur 6), le jour étant indiqué par les Smileday eux aussi 100 % Silberstein (image ci-dessus). Le « bracelet de force » est fixé sur la montre par une plaque amovible. L’iKrono est fièrement gravée : « Fabriqué en France »...


••• REFAIT
le monde avec quelques analystes pour étudier différents hypothèses stratégiques concernant la montée stratégique du groupe PPR dans l’horlogerie de luxe. Sachant que Goldman Sachs met actuellement une pression d’enfer sur différents investisseurs pour leur vendre Bvlgari et sachant que François-Henri Pinault est ouvertement acheteur de nouvelles références dans cet univers, cela aurait-il du sens ? [Merci de bien noter le conditionnel de rigueur pour une hypothèse stratégique] Réponse : oui, évidemment, et cela aurait même beaucoup d’intérêt. La maison Boucheron restant positionnée dans l’hyperluxe et Gucci dans le luxe accessible, il y a une place à prendre par Bvlgari dans les segments intermédiaires, sans risque d’auto-concurrence [ce qui serait le cas pour Cartier en cas de rachat par Richemont]. Bvlgari, c’est aussi une ouverture sur d’autres métiers complémentaires (parfum, cuir, accessoires, hôtellerie), ainsi qu’un réseau très intéressant de boutiques [quoiqu’elles soient très complexes à gérer du fait de la disparité extrême de leurs propriétaires : Bvlgari, détaillants locaux, agents, investisseurs, etc.].
En horlogerie pure, PPR serait à même de tirer profit de la verticalisation entamée par Bvlgari Time (cadrans, etc.) et l’ensemble Gérald Genta-Daniel Roth serait facilement à agréger au pôle Girard-Perregaux. Il semble évident qu’un tel rachat créerait de la valeur, alors que la gestion actuelle de Bvlgari en détruit. Tout dépend maintenant des conditions financières d’un rachat du groupe Bvlgari et de la profondeur opérationnelle de la due-diligence rendue nécessaire par l’état fantaisiste des comptes de Bvlgari. Ceci dit, il existe aussi une autre hypothèse : PPR pourrait s’intéresser de près, pour commencer, à un secteur déjà « nettoyé » du groupe, la manufacture Genta-Roth, histoire de prendre le temps de cette due-diligence et pour apprendre à travailler avec Bvlgari...


••• OUBLIÉ
de donner une précision savoureuse dans notre information de vendredi dernier concernant le « shopping horloger d’Arnold Schwarzenegger » : sur l'image publiée par Business Montres le 20 novembre, l’homme qui se tient debout, à droite de Schwarzie, manteau sur le bras, n’est autre que Pierre Bottinelli, vice-président d’Audemars Piguet et n° 2 de la manufacture du Brassus, dont il est le second plus grand actionnaire (ceux qui auraient des doutes peuvent vérifier cette identité sur la série de photos « volées » reproduites sur le blog américain Luxist). Renversement d'alliances en vue ?


••• REMARQUÉ
les élans lyriques de Gabriel Tortella (« Les propos de Gabriel », Tribune de Genève) au sujet des 36 complications de l’Aeternitas Mega 4 de Franck Muller (Business Montres du 12 novembre). Lyrisme tempéré, comme toujours, par une pointe de gastronomie : « Ce beau mécanisme a trois jours de réserve de marche et pas moins de trente-six heures pour la seule sonnerie. Elle sait tout faire, et même, bientôt, le café, probablement. Il ne lui manque que la tasse ! » Business Montres avait manqué cette 37e complication. Mais, semble nous dire l’ami Gabriel, « il faudra attendre une année pour en avoir, après le prototype, un deuxième exemplaire »... Du café ou de la montre ?


••• CONSTATÉ
que Perrelet ne désarmais pas et affirmait toujours, dans ses communiqués de presse : « Abraham-Louis Perrelet eut l’idée d’utiliser l’énergie dispensée par les mouvements naturels du porteur du garde-temps et mit ainsi au point, en 1777, la première montre automatique de l’histoire ». Affirmation qui est à présent pour le moins sujette à caution et historiquement hasardeuse, si on en croit le dessin d’Hubert Sarton qui vient d’être exhumé par Joseph Flores (Business Montres a commencé le récit de cette découverte le 25 novembre). Cette assertion est d’autant plus inutile que Perrelet dispose d’une autre vraie première horlogère à son actif : la mise au point du « double rotor » (un premier côté cadran, un second côté fond) pour recharger le barillet. On se souvient de l’interprétation audacieuse et dynamique de ce double rotor dans la montre Turbine présentée cette année à Bâle (Business Montres du 2 avril)...


••• TROUVÉ
sur le forum Watchuseek des images du nouveau spiral au silicium « 100 % in-house » récemment développé par la marque allemande Damasko (innovation signalée dans Business Montres le 25 novembre). Avancée technologique qui place Damasko dans le peloton de tête des nouveaux horlogers allemands...


••• APPRIS
que Rogue Warrior, la nouvelle marque de l’ancien Navy SEAL Dick Marcinko (Business Montres du 23 novembre) attaquait sur tous les fronts : couteaux de combat, vêtements tactiques et bagages opérationnels devraient suivre l’introduction de la marque sur les marchés européens. A ce sujet, les montres RW auront en Europe un logo spécial : la tête de mort éclaboussée de sang présentée le 23 novembre (lien ci-dessus), mais décorée des étoiles dorées du drapeau européen. Kitschissime !


••• FEUILLETÉ
quelques récents catalogues de montres vendues aux enchères, pour y découvrir, avec surprise, que des montres considérées comme vendues voici quelques mois, voire quelques semaines, étaient de retour dans les catalogues suivants. Vérifications faites, il s’agissait non seulement des mêmes références de montres (souvent Patek Philippe), mais surtout des mêmes mouvements vendus sur la foi des mêmes certificats d’authenticité. Il suffit de chercher dans la base de données des maisons d’enchères concernées pour faire cette constatation troublante. Et pour se poser des questions : quel acheteur suicidaire peut bien accepter de remettre sa montre en vente, à un prix inférieur, quelques semaines après acquitté 25 % à 30 % de commissions et de taxes ? L’enquête continue en remontant sur plusieurs mois pour aligner un tableau de chasse conséquent de références précises. De là à penser qu’il s’agit de « folles enchères » requalifiées en ventes pour ne pas faire baisser les quotas...


••• PRÉVENU
les collectionneurs de Rolex qu’Artcurial allait disperser en un seul lot (n° 504, vente du 30 novembre prochain) un incroyable stock de fournitures Rolex d’origine, dont 93 boîtes de montres, des couronnes, des aiguilles, des mouvements complets, des roues, des fonds, bref de quoi réparer (version honnête) ou construire (version moins honnête) de nombreuses... Frankenoysters « Brand New In Box » (BNIB) ! Estimation : 6 000-8 000 euros.


••• SOURI
de la montre portée par Jean-Paul Pasqualini, joueur de poker vainqueur de la récente finale européenne au Casino Palm Beach de Cannes : une Girard-Perregaux Vintage 1945 Jackpot Tourbillon, la fameuse montre à « bandit manchot » (d’ailleurs, la seule à ce jour). L’histoire est bien racontée, avec un belle photo, sur le site Montres-de-luxe...


••• SALUÉ
la nouvelle équipe dirigeante de la manufacture Eterna-Porsche Design (Granges) : Yolande Perroulaz (ex-Longines) est désormais brand manager des deux marques, avec Olivier Gutknecht (ex-Cartier) aux relations publiques. Objectif : offrir à cette Belle au bois dormant de l’horlogerie le baiser capable d’en réveiller les énergies. Des mouvements manufactures à ce prix et avec des innovations comme le Spherodrive (barillet sur roulements à billes) méritent mieux que la catalepsie de ces dernières années...


••• REGRETTÉ
l’échec de la première tentative de traversée de la Méditerranée par « Fusionman », l’aventurier suisse Yves Rossi hier parrainé par Hublot. Il avait réussi la première traversée de la Manche en jetpack (mini-ailes à réaction). Tentée dans le sens sud-nord (Maroc-Espagne), l’aventure transcontinentale s’est terminée par un plongeon dans la Méditerranée. Problème météo, semble-t-il. Hublot s’en sera sans doute pas éclaboussé : il semblerait que les ailes de l’Homme-oiseau ne portaient plus en touchant les vagues le nom de la marque (informations sur le site Webtel.mobi Intercontinental Challenge, parrainage qui semble confirmer que Jean-Claude Biver s’est tourné vers d’autres aventuriers)...