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Bien avant la signature du premier traité officiel entre le Japon et la Suisse, François Perregaux avait ouvert le marché du Soleil Levant aux montres réalisées à La Chaux-de-Fonds.
Ses successeurs lui rendent un hommage intelligent, que les créateurs de la nouvelle générationdevraient méditer...
••• ET C’EST COMME ÇA QUE TOUT A COMMENCÉ...
Un anniversaire oublié en 2009 : le 175e anniversaire de la naissance de François Perregaux, mais aussi les 150 ans de son départ pour l’Asie. Commémoration qui est plus intéressante : le frère de Marie Perregaux – fondatrice avec son mari Constant Girard de l’actuelle manufacture Girard-Perregaux – s’était embarqué au printemps 1959 pour l’Extrême-Orient, où il allait être l’ambassadeur de la maison Girard-Perregaux à l’est de l’océan Indien.
En 1864, quand les représentants du gouvernement impérial japonais et ceux de la Suisse ont signé leur premier traité d’amitié et de commerce, un pionnier était déjà sur place, bien installé dans la vie quotidienne du port de Yokohama : ce même François Perregaux (12834-1877), qui avait introduit au Japon quelques-unes des premières montres helvétiques jamais importées...
Etabli au Japon, François Perregaux se pose en fondateur du commerce nippo-suisse : la maison Girard-Perregaux lui rend hommage dans un livre documenté aux meilleures sources chaux-de-fonnières et japonaises. Les archives de la ville de Yokohama ont été notamment exploitées : c'était la cité d’adoption de François Perregaux et Yokohama fête également cette année le 150e anniversaire de l’ouverture de son port au commerce avec les Occidentaux.
Dans sa préface, Luigi Macaluso, le président de Girard-Perregaux, rend hommage à son lointain prédécesseur, pionnier des intérêts horlogers suisses au Japon : on voit sur l’image ci-dessus François Perregaux avec Hanzo, son fidèle ami et assistant japonais.
••• A LA CONQUÊTE DE NOUVEAUX HORIZONS...
On pourra profiter de cette page d’histoire pour réfléchir à l’évolution actuelle de la distribution des montres suisses à travers le monde. Alors que les filiales des grands groupes tentent d’écraser le marché en étouffant les réseaux indépendants, on voit de plus en plus de jeunes créateurs suivre les pas d’un François Perregaux, courir le monde avec leur mallette pleine de montres, réunir sur place les amateurs de belles pièces et les convaincre que l’aventure horlogère ne se limite pas à un grand nom sur un petit cadran.
• Aujourd’hui comme hier, ou même avant-hier [qu’on se souvienne de Pierre Jaquet Droz prenant la route d’Espagne avec une carriole pour y vendre ses pendules et ses automates], on voit les animateurs des marques indépendantes reprendre la route – pas forcément en business class, et encore moins en first – pour trouver sur les plus lointains marchés et dans les métropoles les plus improbables de nouveaux clients et de nouveaux débouchés commerciaux.
• Leur mot d’ordre : « Nous sommes tous des François Perregaux » ! Comprenez pas là que la nouvelle génération s’efforce d’être là où les marques « officielles » ne sont pas encore, avec des propositions alternatives et des idées originales de promotion et de diffusion. Ne serait-ce que pour cette « caution » morale héritée de l'histoire, l’hommage rendu par Girard-Perregaux à l’esprit pionnier et à l’audace entrepreneuriale d’un François Perregaux mérite d’être médité... |