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L’histoire de l’horlogerie est ancestrale. Beaucoup de Grandes Maisons soulignent d’ailleurs leur âge honorable comme un gage de sérieux et de qualité, comme un recul nécessaire dans leur domaine pour y maîtriser les techniques et les codes, comme un postulat nécessaire à leur avenir. Passé et futur se confondent alors dans ce qui semble être le grand récit d’une histoire continue.
Spontanément, les honorables de l’horlogerie sont suisses, établis depuis des années à Genève, en Vallée de Joux, au Locle ou encore à la Chaux-de-Fond. Pourtant, il existe des histoires dignes d’intérêt dans d’autres parties du monde. En France bien sûr, surtout lorsque l’histoire de celle-ci est mise en perspective avec celle Suisse. En Angleterre aussi, aux Etats-Unis et en Russie encore, au Japon enfin, car il est indéniable que les 128 ans de la Manufacture nippone Seiko plaide en sa faveur pour l’obtention d’un titre dans l’histoire de l’horlogerie. Un titre ou plutôt une place qui serait paradoxale.
L’histoire de Seiko commence donc 1881 à Tokyo. Kintaro Hattori fonde, après la création de son atelier de réparation d’horloge, la marque Seikosha, qui devient rapidement le plus gros producteur de montres au Japon, probablement aussi l’un des plus gros mondial. Avant-gardiste, Seiko est de tous les défis. On la voit ainsi présenter ses premières montres-bracelets en 1913, peu de temps finalement après l’apparition de ce type de porter, que certains datent entre 1900 et 1910.
En 1924, la signature Seiko apparaît sur les cadrans pour la première fois. 3 ans plus tard, la marque produit la plus petite montre pour femme du Japon, en 1956 sa première montre automatique, en 1958 sa première pendule à quartz, en 1963 son premier chronographe à quartz. Quartz, le mot est lâché, un mot marquant un tournant majeur dans l’horlogerie, et synonyme de drame pour celle suisse, qui aura probablement trop longtemps dénigré ce type de mécanisme pour en reconnaître objectivement son importance, son intelligence même. Mais, il s’agit là moins de débattre sur le quartz que de s’intéresser au développement actuel de Seiko et de ses collections Velatura, Premier ou Ananta, cette dernière s’inspirant de l’art de la forge et des katana.
Terme sanskrit, langue indo-européenne de la famille indo-iranienne, Ananta signifie « l'infini » et démontre la vision de la marque, se voulant un mélange subtil de tradition, d’artisanat et de technologie la plus avancée au monde. Tradition disions-nous ? Oui, car la boîte s’inspire de la fabrication des katana, un art perdurant depuis plus de 800 ans. Les katana sont des sabres dont la lame incurvée à un seul tranchant peut être tirée d'un seul geste de son fourreau. Cette lame légendaire est fabriquée dans un acier unique en son genre selon une technique de forge spécifique, perfectionnée au fil des siècles, qui repose tout autant sur le savoir-faire que sur la maîtrise technologique. Aujourd'hui encore, on continue de fabriquer des katana, très appréciés pour leur beauté et leur précision.
La nouvelle collection Ananta s'est inspirée de cet art séculaire. Le flanc du boîtier arbore la courbe parabolique caractéristique du katana et a fait l'objet d'un processus de polissage en trois étapes qui lui donne une surface et une texture aussi lisses que celles d'un miroir. Le fond de boîte et les cornes, façonnés d'une même pièce, forment une longue courbe gracieuse. Les aiguilles et index du cadran symbolisent le tranchant de la lame tandis que le feuilletage minutieux de l'acier se reflète dans la haute précision des mouvements mécaniques et Spring Drive.
En intégrant ce dernier dans la collection Ananta, la Manufacture Seiko souligne sa farouche volonté de se frotter avec certains acteurs du luxe suisse en partant de l’argument premier, le calibre. Les duels aux sabre sont donc ouverts...
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