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Les lauréats du premier concours de chronométrie depuis 40 ans, lancé à l'occasion du 50e anniversaire du Musée d'horlogerie du Locle au château des Monts, ont été rendus public hier. Il s'agit de Jaeger-Lecoultre pour les marques et de René Addor pour les horlogers individuels.
A deux jours près, c'était la Saint-Eloi, fête des orfèvres et par extension des horlogers. Hier au château des Monts, le gratin horloger célébrait les gagnants du premier concours de chronométrie depuis l'avènement de la montre à quartz. Un événement qui illustre l'image avant-gardiste d'une nouvelle horlogerie mécanique, pour paraphraser le président du comité d'organisation Claude-Henri Chabloz.
C'est pour marquer son cinquantenaire que le musée d'horlogerie avait décidé de renouer avec la tradition des concours qui auréolaient au 19e siècle les futurs régleurs, «dignitaires de l'horlogerie», comme les a appelés l'historien local chaux-de-fonnier Charles Thomann. Epreuves de résistance et de précision modernisées, notamment par l'exposition aux champs magnétiques modernes qui rayonnent dans les ordinateurs portables ou les téléphones mobiles. Dix-sept au départ, les concurrents sont tombés à 14 - onze entreprises et trois horlogers individuels - après le désistement des seuls étrangers français et autrichiens de ces olympiades voulues internationales. Les 16 pièces en compétition ont passé successivement des batteries de tests à l'Observatoire de Besançon - transportées par camion blindé! - au Cosc (Contrôle officiel suisse des chronomètres) de Bienne, à la HE-Arc du Locle, avant un retour au Cosc. Cinq pièces ont été éliminées à la première épreuve (dont une qui s'était arrêtée...), et une de plus ensuite qui avait cassé un ressort.
Sur les dix montres restantes, c'est le master tourbillon 978 de Jaeger-Lecoultre qui remporte la palme avec un total de 909 points sur 1000 possibles. «Les trois premiers sont dans un mouchoir de poche», a remarqué le président du jury, l'astrophysicien Michel Mayor. Mais ils resteront anonymes comme le veut le règlement. René Addor et son calibre papillon développé dans son chalet de Verbier (795 points) gagne lui le titre de meilleur individuel. Les deux lauréats gagnent... un certificat. «Ce n'est en l'occurrence pas l'appât du gain qui les anime», a glissé Gérard Triponez, président du comité du musée. Mais sans doute cette volonté de maîtrise parfaite de l'esprit et de la technique horlogère, que le Loclois a salué.
Elargi aux écoles qui n'ont pas eu le temps de s'y préparer, cette fois-ci le concours sera reconduit sur une base biennale en 2011. Vu l'intérêt suscité par la cérémonie d'hier, son succès devrait passer cette fois-ci les frontières. A moins que cette horlogerie-là ne soit que suisse...
Robert Nussbaum - L'Express/L'Impartial - ArcInfo.ch
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