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On sent pointer la traditionnelle et fatale « trêve des confiseurs » dans une actualité au ralenti.

Votre Quotidien des Montres n’en maintient pas moins une pression éditoriale constante et exclusive à trois semaines « ouvrables » du rendez-vous de Genève 2010.

...CETTE SEMAINE, LE SNIPER A...

••• ADMIRÉ
le courage de Christophe Claret, qui a décroché avec succès et du premier coup un certificat de chronométrie (COSC) pour son mouvement CLA97 : il n’est pas si fréquent que les manufactures de hautes complications se risquent sur le terrain de la chronométrie ! Le CLA97 est un mouvement à tourbillon à remontage mystérieux (roue dentée sur le côté) : la suppression de la traditionnelle roue de couronne dégage un grand espace à l’intérieur du mouvement, dont la platine et les ponts sont en saphir. On pourra vérifier sur le certificat COSC ci-dessus que les performances chronométriques du tourbillon CLA97 sont supérieures à celles de la norme suisse, ce qui prouve non seulement une vraie maîtrise des mouvements à haute performance – qui sont donc désormais des calibres de haute précision. La preuve !


••• FÉLICITÉ
Eric Coudray (l'ex-horloger vedette de la manufacture du Sentier, aujourd'hui passé chez Cabestan) pour une autre performance chronométrique : celle de sa Reverso Gyrontourbillon (Jaeger-LeCoultre), classée deuxième au concours de chronométrie 2009 (derrière une autre Jaeger-LeCoultre Master Tourbillon). Qui a dit que les tourbillons étaient moins précis que les montres classiques ?


••• GUETTÉ
le premier décollage de Solar Impulse, l’avion à propulsion solaire de Bertrand Piccard, dont Omega est le partenaire. Images du prototype à découvrir sur le site du projet Solar Impulse : on commence par quelques mètres au-dessus de la piste de Dübendorf et on finira, en 2012, par un tour du monde en cinq étapes uniquement grâce à l’énergie solaire...


••• RECUEILLI
de nombreux échos positifs des marques qui exposaient pour la première fois à Belles Montres (Business Montres du 30 novembre) et qui ne s’attendaient pas à une telle qualité d’attention et d’expertise d’un public français, encore regardé de haut hors de l’hexagone. Ce n’était pas forcément un public d’acheteurs [encore que beaucoup de commandes ont été prises sur le salon], mais un vrai public d’amateurs et de passionnés. Manifestement, avec une nouvelle vague de jeunes indépendants (dont trois mouvements purement « Made in France »), le cru 2009 était un grand millésime ! Constat qui rend encore plus fautives les marques absentes de Belles Montres, pour de bonnes ou de mauvaises raisons...


••• OUBLIÉ
de signaler trois réactions de détaillants interrogés par L’Agéfi (Suisse) dans la perspective du SIHH : Frank Low (LuxuryConcepts, Malaisie), Laurent Picciotto (Chronopassion, Paris), Walter Ronchetti (Kronometry1999, France) et John Simonian (Westime, Los Angeles) s’avèrent relativement prudents et modérément optimistes, tout en espérant très fort se faire plaisir avec des montres étonnantes. De leurs réactions émotionnelles dépendront leurs commandes...


••• SURPRIS
quelques contresens dans la presse francophone à propos de la relance du réseau Sincere (Singapour), depuis longtemps annoncée par Business Montres (nos informations du 2 octobre, avec une première annonce dès le 6 avril). Rachat récemment officialisé par une conférence de presse : on ne prête qu’aux riches, mais le fait qu’il y ait L Capital Asia (filiale de LVMH) dans le nouveau tour de table de Sincere ne signifie en rien que le groupe singapourien soit passé sous le contrôle de Bernard Arnault. Non seulement Tay Liam Wee (ex-vendeur du groupe à Peace Mark, puis racheteur après la liquidation de son repreneur) conserve le contrôle total de la société, mais, dans le cadre d’un pacte d’actionnaires imposé par Tay Liam Wee, L Capital Asia ne détient guère qu’un peu plus de 20 % du capital de Sincere. Malgré tout, on est en Asie et la partie ne fait que commencer : pour jouer aux cartes avec le très rusé Tay Liam Wee, il faut quelques atouts dans sa manche ! Texte intégral du communiqué de presse sur Horomundi : c’est daté du 2 décembre, mais les lecteurs de Business Montres savaient tout depuis plusieurs mois...


••• SALUÉ
le record établi à Hong Kong par Aurel Bacs (Christie’s), qui a poussé une Rolex Deep Sea (identique à celle du Bathyscaphe) jusqu’à 436 000 dollars américains (288 000 euros), soit un record du monde absolu pour une Rolex ! L’estimation était deux à trois fois plus basse. Autre record du monde inattendu : 304 000 euros pour une Greubel Forsey Invention Piece 1. La nouvelle génération aurait-elle trouvé son cheval de bataille pour partir à l’assaut de la citadelle Patek Philippe ?


••• RELEVÉ
la présence d’un nouvel horloger dans les paddocks de la F1 : Certina (Swatch Group), partenaire officiel de l’écurie Sauber, qui sera en 2010 la treizième écurie inscrite au championnat du monde. Confirmation dans le même temps du partenariat entre TAG Heuer et McLaren Mercedes (au volant, Lewis Hamilton et Jason Button, un extraordinaire duo de champions du monde)...


••• DÉNICHÉ
une série d’images extraordinaires du tournage subaquatique de 20 000 lieues sous les mers dans les archives du regretté Life magazine : si les hommes du capitaine Nemo n’ont pas de montres, ne manquez pas celles des techniciens du tournage. Les scaphandres steampunk des comédiens méritent à eux seuls le détour. Appréciez également, au passage, l’intelligence contextuelle de la publicité Rolex sur ce site...


••• VISITÉ
le nouveau site Louis Moinet, totalement rénové, qui propose une visite en ligne du musée Louis Moinet, une découverte des éditions limitées sous forme de livre électronique (flip book) et à peu près tout ce qu’il faut savoir sur une marque connue depuis 1806 des grands de ce monde.


••• CONSEILLÉ
à quelques amis de faire leurs courses de Noël à la Librairie horlogère qui vient de s’ouvrir dans l’Espace horloger de la vallée de Joux : on y trouve livres et CD, pour grands débutants comme pour grands initiés, et plus généralement tout ce qui touche à l’art horloger, aux métiers de l’horlogerie et au savoir-faire de ses artisans.


••• TENTÉ
de comprendre pourquoi la dernière montre créée par Philippe Starck pour Fossil s’appelait Palindrome Too : un palindrome est un mot ou une phrase qui se lit dans les deux sens (exemple : la ville de Laval ou le prénom Eve). La Palindrome Too est supposée se lire dans les deux sens, avec son double cadran à double affichage minimaliste de l’heure. Pas vraiment bouleversant comme palindrome ! Admettons qu'il y a un second double jeu de mots sur le too...


••• SOURI
de la présentation par Worldtempus de la mise en faillite de Wyler Genève : « L'annonce est tombée le 1er décembre sur le mur Facebook de la marque : Wyler Genève a été déclarée en faillite le 11 novembre dernier », écrit mon ami Louis Nardin. C’était juste révélé par Business Montres le 25 novembre. Une semaine de retard à l’allumage, c’est bien pour un site d’« actualités » ! Là où ça devient rigolo, c’est quand l’article précise : « Toujours de bonne source, la mauvaise santé financière de Wyler aurait aidé à précipiter la faillite du constructeur [E-Light, qui proposait un nouveau mouvement « Poinçon du Jura »] qui a été prononcée le 23 octobre dernier. A ce jour, aucun modèle tourbillon n'a donc vu le jour, une étape qui aurait marqué les débuts de la marque dans l'univers des montres compliquées ».
• D’une part, Wyler était très loin d’être le plus gros débiteur d’E-Light, qui abandonne en rase campagne un certain nombre de ses « clients » horlogers, qui avaient pourtant versé de confortables avances. Il est donc audacieux d’attribuer à Wyler Genève la faillite d’E-Light...
• D’autre part, le tourbillon WT3 annoncé par Wyler n’était pas construit par E-Light, mais par Concepto (Valérien Jaquet), qui n’a d’ailleurs pas été payé par Wyler pour les pièces livrées. Apparemment, la « bonne source » de Worldtempus ne s’embarrasse pas de ce genre de détails...


••• TROUVÉ
un peu étrange la stratégie d’Excellence Holding, la maison-mère des Ambassadeurs (grands détaillants suisses), qui vient de racheter la marque Vulcain (Le Locle). Excellence Holding détenait déjà Jaermann & Stübi, une marque spécialisée dans les montres pour golfeurs. Excellence Holding (filiale du groupe à capitaux séoudiens Centum Prata) a toujours affiché son intention de créer un groupe de petites marques haut de gamme dans le secteur de l’horlogerie et de la bijouterie, mais on a du mal à discerner les synergies qui peuvent créer de la valeur entre Vulcain, Jaermann & Stubli et Les Ambassadeurs...


••• SOUHAITÉ
que le couturier Christian Lacroix, un des plus talentueux créateurs français de mode, puisse se tirer du mauvais pas où l’ont placé un actionnaire pas très compétent et une folie des grandeurs pas très bien contenue. La croissance à tout prix et la multiplication des licences – rien dans l’horlogerie, comme c’est bizarre ! – n’est pas une stratégie. Une recette pour renouer avec le succès : celle des jeunes horlogers indépendants, qui ont tous redimensionné leur modèle économique, repris leur valise pour aller vendre directement sur les marchés et réappris à porter eux-mêmes leurs lettres à la Poste. Christian, tu dois reprendre tes ciseaux et tes crayons pour nous refaire rêver !


••• REMARQUÉ
qu’on sous-estimait en Europe les retombées américaines de l’affair Tiger Woods (Business Montres du 3 décembre), qui prend là-bas des allures d’affaire d’Etat. Moins en raison de ses incidences financières (pour l’instant, nulles, les sponsors n’ayant pas bronché) que pour ses incidences morales sur les différentes cibles visées par les marques avec Tiger Woods. Un précédent : Michael Phelps, le nageur vedette d’Omega, pris en flagrant délit de consommation de cannabis. Il avait perdu le budget Kellogs, mais pas le soutien d’Omega faut-il en conclure qu'un champion a plus intérêt à tromper sa femme que la DEA ?