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Le nouveau CEO d’Harry Winston sera Frédéric de Narp, qui présidait jusque-là Cartier Amérique du Nord.
Tom O'Neill sera-t-il le dernier pour 2009 sur une « liste de Müller » qui compte déjà 35 noms depuis un peu plus d'un an ?
••• LE REGARD UN PEU TROP NEW-YORKAIS DE TOM O'NEILL...
Tom O’Neill (Thomas J. O’Neill pour être précis), qui avait commencé à apprendre le français, quitte donc la présidence d’Harry Winston, dont il avait accompagné la mutation au cours de ces cinq dernières années et la transformation en groupe international coté. Il avait notamment supervisé – sans doute d’un peu trop loin et avec un regard trop new-yorkais – la mutation horlogère de la marque, avec le départs successifs de Max Busser et de Hamdi Chatti, la mise en place de la manufacture de Plan-les-Ouates et le succès de quelques récompenses internationales pour les Opus.
On retrouvera à sa place, dès le 4 janvier, Frédéric de Narp : c'est un pur produit de l’école Richemont, et plus particulièrement de la génétique Cartier, puisqu’il a servi la marque pendant dix-huit ans au Japon, mais également en Europe. Il était depuis 2005 le président de Cartier Amérique du Nord, poste stratégique s’il en est au sein de cette maison-phare de la haute joaillerie internationale.
Surdoué, charismatique, charmeur, expert en mondanités autant qu'en subtilités opérationnelles, Frédéric de Narp était (c'est !) un des « gros potentiels » de la jeune génération des pré-quadras du groupe Richemont. C’est donc un grand professionnel de la montre et des marchés du luxe qui succède à Tom O’Neill : on ne peut qu’en déduire que Harry Winston affiche désormais de grandes ambitions, tant sur le terrain de la joaillerie que de la haute horlogerie.
Quoique sévèrement touché par la crise qui frappe actuellement le marché des diamants, le groupe Harry Winston – déployé dans les mines aussi bien que dans le commerce des pierres précieuses et maintenant de l’horlogerie, à travers un réseau de boutiques stratégiquement placées – a les moyens de ses ambitions. Avec l’équipe de la manufacture genevoise comme avec un CEO à la Frédéric de Narp, le groupe se donne à présent les moyens d'assumer ses gros appétits : la reprise s'annonce disputée... |