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Genève 2009 dans 35 jours (20 jours en excluant les vacances horlogères de fin d’année).
Baselworld dans trois mois (75 jours en décomptant la trêve des confiseurs).
Il est temps de se mettre en posture 2010.
C’est le décodage de l’actualité qui permet, plus que jamais, d’anticiper et de prendre les bonnes décisions.
••• BILAN 2009
Lancement aujourd’hui dans Business Montres d’une série d’articles sur ce qu’il faudra retenir de 2010 : on commence par « Les 10 mots qu’il ne faudrait utiliser en 2010 », et la série se poursuivra par « Les 10 meilleures montres de nouvelle génération pour 2009 », « Les 10 ratages les plus monumentaux de l’année 2009 », « Les 10 hommes de l’année horlogère 2009 », « Les 10 montres dont on aurait pu se passer en 2009 », « Les 10 montres (néo)classiques de l’année 2009 » « Les 10 mensonges et promesses non tenues de 2009 », etc. (l’ordre d’apparition à l’écran est aléatoire)...
••• VENTES SAUVAGES AU PERSONNEL
La Télévision suisse romande raconte les « ventes au personnel » avec des prix discomptés à moins 80 % du prix public : apparemment, un journaliste du BIPH (l’équipe de Michel Jeannot, Revolution) enquête sur le sujet et le Journal de 19 h 30 de la TSR crache le morceau. A une heure de grande écoute, 3 mn 55 s sans aucun nom de marque cité : l’honneur est sauf (celui des marques, pas forcément celui des journalistes), mais les détaillants trouvent la plaisanterie d'autant plus amère que la notion de « personnel » est le plus souvent étendue aux « amis du personnel »...
••• LINDE WERDELIN
La maîtrise avec laquelle Linde Werdelin conduit son parcours créatif dans l’horlogerie est étonnante : design parfait, techniques électronique et mécanique (Svend Andersen) irréprochables, distribution sur Internet innovante et fiabilisée. La pratique des séries très courtes permet à la marque de maintenir une réactivité optimale, comme en témoigne la dernière série des Spidolite All Black. Un vrai bijou de nouvelle génération horlogère, avec aiguilles bleues et boîtier en titane noirci DLC, en plus d’un mouvement automatique « préparé » par et pour Svend Andersen dans les années soixante-dix et de détails – angles, creux, pleins et déliés – qui font plaisir aux nouveaux amateurs (crédit photo ci-dessus : Martin Wilsen ; il s’agit de vrais visuels et non d’images de synthèse)...
••• JAEGER-LECOULTRE
Intéressant buzz autour de la nouvelle Memovox International révélée ce week-end par Kronos Blog, dont les images et les commentaires situent bien l’enjeu : une Memovox en 40 mm restylée vintage, avec la ronde des fuseaux horaires au centre de la montre, qui pourrait être une « montre de forum » en édition limitée, comme l’avait été la Polaris. Sauf que c’est plus un hommage « à la manière de » qu’une réplique historique ou une réédition. Le présentoir lui-même semble assez audacieux...
••• TAG HEUER
Parallèle à celle de la Memovox (lire ci-dessus), la réédition de la Silverstone prouve en tout cas que l’horlogerie est un perpétuel recommencement : alors que les Silverstone vintage se défendent bien aux enchères (3 000 à 3 800 euros à Milan, chez Patrizzi & Co, lots 94-96), il s’agit de tenter une nouvelle opération Monaco. Sans avoir la portée de la légende Steve McQueen comme soutien, la Silverstone historique était cependant, chez les pilotes automobiles, une icône du milieu des seventies. Entrée dans le catalogue Heuer en 1974 (jusqu’en 1977), elle a servi dans les publicités de la marque avec Clay Regazzoni et Emerson Fittipaldi. Son boîtier « télévision » de belle taille pour l’époque (42 mm), ses variations de cadran (bleu, bordeaux, brun) et son style décalé (poussoirs à droite et couronne à gauche, comme toutes les montres Calibre 12 de cette période) en faisaient un best-seller de l’aube des années quartz...
••• ROLEX
Ouverture ces jours-ci, à Genève, de la seule boutique Rolex gérée directement par Rolex (cas unique au monde) : le nouvel espace Chrono-Time a été entièrement rénové, selon les dispositions habituelles de la charte architecturale Rolex. Laquelle se place sous le patronage de Charles Baudelaire : « Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté ». On y retrouvera donc les couleurs et les matières de la palette Rolex (verre, platane, cuir, marbre Guatemala, bronze), les motifs décoratifs habituels (vagues, dunes de sable et jeux sur la typographie Rolex) et tout le mobilier habituel. Cette boutique-pilote, dont on imagine qu’elle se veut plus Rolex que Rolex, sera doublée par un espace Tudor, logé dans l’ancien espace Chrono-Time, rue de la Fontaine...
••• VULCAIN
Réflexions après le rachat de la marque par Excellence Holding (Business Montres du 4 décembre) : on peut lire une excellente analyse de ce rachat dans L’Agéfi (Suisse), mais Stéphane Gachet n’y répond pas à la vraie question de l’échec de la relance par Bernard Fleury. Comme pour d’autres nouvelles marques, des ressources démesurées ont été investies dans la (re)création d’un mouvement maison, au détriment du marketing, de la commercialisation et de la consolidation du réseau commercial : à quoi bon réaliser des montres qu’il est ensuite impossible d’écouler ? Le sympathique Bernard Fleury (maintenu pour l’instant à la direction de Vulcain) est tombé dans le piège classique du « snobisme manufacturier », qui l’a obligé à vendre trop cher des montres trop mal connues et encore plus mal promues. Une stratégie plus fine de travail sur la marque (branding) et de distribution directe par Internet aurait permis de maintenir une réelle accessibilité à la marque, surtout chez des amateurs qui avaient conservé une bonne image de Vulcain. Le fantasme de la requalification (unilatérale) par la seule vertu du pricing aura été une fois de plus fatale aux ambitions mal ciblées de l’équipe dirigeante...
••• CONCOURS CHRONOMÉTRIE 2009
Réponse à ceux qui se sont étonnés de la discrétion avec laquelle Business Montres avait traité les résultats de ce concours (« Le Sniper du vendredi du 4 décembre) : l’organisation de ce concours préfère manifestement les journalistes qui ne posent pas de questions à ceux qui leur demandent quels sont les protocoles précis utilisés pour ces tests, quels sont les critères exacts de sélection des marques [critères qui ont permis l’exclusion a posteriori de Seiko, en dépit d’un emboîtage particulier en Suisse], quelles sont les raisons véritables qui ont conduit à manipuler la liste des membres du jury et quels sont les résultats sincères pour l’ensemble des marques engagées. Faute de réponses à ces questions, et ne souhaitant pas prendre part à la partie de karaoké médiatique qui a prolongé la proclamation – tronquée – des résultats, il était naturel qu’on s’en tienne à des éléments sûrs, comme le succès de Jaeger-LeCoultre...
••• SINCERE WATCH LTD
Pour clore le dossier des contresens de la presse francophone sur la relance du réseau singapourien Sincere (Business Montres du 4 décembre), une excellente synthèse, très complète (textes, images, Powerpoint et tout le reste), trouvée sur le site PuristsPro. Ce qui ne retire rien au fait que les lecteurs de Business Montres savaient à quoi s’en tenir depuis des mois...
••• BLEU MANGANÈSE
Le plus beau bleu connu jusqu’ici était celui qu’on extrait du lapis-lazuli broyé : les peintres de la Renaissance lui doivent leur bleu somptueux. Problème : il est très coûteux ! Un chercheur de l’université de l’Oregon (Etats-Unis) vient de découvrir, par hasard, une pigmentation bleue née d’un oyde de manganèse étuvé. Son avantage : il n’est ni toxique (contrairement au bleu de cobalt et au bleu de Prusse), ni instable, ni surtout coûteux (contrairement au bleu de lapis-lazuli). A quand des cadrans bleus, vraiment bleus ?
••• AU COURS DE LA SEMAINE ÉCOULÉE •••
Il ne fallait pas manquer quelques nouvelles qui éclairent l’actualité des montres et de ceux qui les font...
• HARRY WINSTON : Frédéric de Narp remplace Tom O’Neill comme CEO du groupe, ce qui confirme les ambitions fortes de la marque sur le terrain horloger-joaillier (Frédéric de Narp présidait jusqu’ici Cartier Amérique du Nord)...
• TAG HEUER : On attend les réactions officielles au concept d’indignations qui vient d’accompagner le lancement du Calibre 1887, présenté comme « manufacture » alors qu’il serait une resucée du mouvement 6S37 de Seiko...
• PRESSE INDÉPENDANTE : Le premier scoop de l’hebdo satirique suisse romand Vigousse est aussi faisandé que maladroit, et... publicitairement correct !
• PROSPECTIVE 2010 : Quelle feuille de route pour les horlogers dans le nouveau « capitalisme de coopération » ? Lire à tête reposée l’interview de Nicolas Babey dans les articles du 3 décembre et du 4 décembre...
• HERMÈS : Un nouveau souffle créatif dans les vitrines de boutiques de la marque...
• VALBRAY : Une nouvelle marque très prometteuse dans le haut de gamme de nouvelle génération, avec des montres à « obturation tourbillonnante »...
• DE GRISOGONO : Le retour d’Alexis Meyer (ex-Ambassadeurs) à la direction de la boutique de Grisogono de la rue du Rhône. Une confirmation des « grandes manoeuvres » dans la rue horlogère la mieux fréquentée du monde...
• JACOB & CO : L’annonce du retour prochain parmi nous (janvier) de notre ami Jacob Arabov, qui est annoncé en personne sur son stand à Bâle...
• GIRARD-PERREGAUX : Un livre important pour comprendre les premiers pas des horlogers suisses sur le marché japonais, sur les traces de François Perregaux...
• SARTON-PERRELET : Plus aucun doute, le dessin retrouvé par Joseph Flores et qui établit la paternité d’Hubert Sarton sur le premier mouvement automatique est bien de la main de l’horloger liégeois. Un pas de plus vers la révision de l'attribution officielle de cette invention à Abraham Louis Perrelet...
• BELLES MONTRES : ce qu’il fallait faire, ce qu’il ne fallait pas faire et ce qu’il faudra absolument pas manquer de faire l’année prochaine, avec les « bons et les mauvais points » de Business Montres...
• WORLDTEMPUS : Le passage douteux relevé par le « Sniper du vendredi » à propos de la faillite de Wyler a été corrigé...
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