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Célébration hier soir, à Genève et en petit comité, du jubilé `de Gabriel Tortella pour les trente années qu’il vient de consacrer à Tribune des Arts.
L’aventure continue pour le « système Tortella » !
« Notre ami Gabriel » vient de resigner avec le groupe Edipresse jusqu’en 2013...
••• « NOTRE AMI GABRIEL »
Ce n’est pas parce que Franco Cologni (Fondation de la haute horlogerie) raconte en public que l’article de Business Montres sur le « Système Tortella » est ce qu’il a lu de meilleur sur son « ami Gabriel » que nous avons fait du fondateur de Tribune des Arts un des « 10 hommes de l’année 2009 ».
C’est parce que les trente ans de la plus ancienne publication horlogère grand public méritent attention – et respect – qu’il faut accorder de l’importance à cet anniversaire et à celui qui personnifie cette triple décennie consacrée à l’art et aux belles montres. Sans lui, sans les impulsions qu'il a pu donner et sans les intuitions qu'il a su mettre en forme, le paysage horloger n'aurait pas les horizons grandioses qu'on lui prête aujourd'hui. Ce ne serait qu'un modeste « jardin ouvrier » – ce qu'il était voici trente ans...
La vraie célébration de ce jubilé avait lieu, hier soir, à l’hôtel d’Angleterre de Genève, et en comité restreint. C’est-à-dire sur invitation réservée aux patrons des plus grandes marques et aux « amis » (dont l’équipe de Tribune des Arts). Tout le monde était donc sur le pont pour ce trentième anniversaire : Jean-Christophe Babin (TAG Heuer), Jean-Claude Biver (Hublot), Franco Cologni (SIHH), François Curiel (Christie’s), Jean-Frédéric Dufour (Zenith), Bernard Fornas (Cartier), François-Paul Journe (FP Journe), Yolande Perroulaz (Eterna-Porsche Design), Michèle Reichenbach (de Grisogono), Thierry Stern (Patek Philippe), Bedos Tanisman (Peter Tanisman), Juan-Carlos Torres (Vacheron Constantin), Franc Vila (Franc Vila) et beaucoup d’autres. Impossible de citer tout le monde...
Discours moins convenus qu’on ne le redoutait, avec un pointage assez précis, mais très personnalisé des principaux points forts du « système Tortella ». Tout le monde y est passé, à commencer par le principal intéressé. Fable poético-mystique sur les « amis », le Paradis et les arc-en-ciels par un Gabriel Tortella terrassé par l’émotion, qui passait la parole à son fils au bout de dix secondes, tandis que le maître d’hôtel s’empressait avec une corbeille de mouchoirs en papier !
Faconde italianissime de Franco Cologni sur trente ans de complicités amicales, horlogères et gastronomiques. Mémoire précise et coup de projecteur historique de François Curiel sur ce qu’était l’horlogerie, les enchères et les arts dans la presse genevoise il y a trois décennies. Télévangélisme para-biblique d’un Jean-Claude Biver qui évoquait l’archange Gabriel, la « main droite de Dieu », à la fois « père, frère, fils, ami, conseiller et partenaire » de tous les patrons assis autour de la table. Là encore, impossible de citer tous les discours, sauf peut-être celui d’un Antonio Calce, nouvelle rising star d’une galaxie tortellienne dont il découvre avec émerveillement les fastes et les solidarités. Antonio Calce avait également la révélation du mot – un peu incongru – qui est la clé de voûte de ce réseau : l’amour (des belles montres, des hommes et des femmes, de la bonne vie, de l'amitié et du plaisir d’être ensemble encore et toujours)...
Il ne restait plus à Paloma, la femme de Gabriel, son « cadeau du ciel », qu’à nous faire vibrer en se lançant avec une fougue insoupçonnée, au piano, dans un mouvement de la Paraphrase de concert sur Rigoletto de Verdi, dans un arrangement de Franz Lizt : une pièce exigeante et puissante, qui introduisait la suite musicale de la soirée, avec quelques grands airs d’opéra interprétés par un duo très émouvant de chanteurs.
Avec Gabriel, on est en permanence dans une commedia dell’arte qui alterne émotions et fous rires, farce et business, parrainages et copinages : cette soirée mémorable n’en manquait pas, dont l’annonce – sérieuse ! – de la prolongation jusqu’en 2013 du contrat qui lie Gabriel Tortella et le groupe Edipresse, représenté à ce dîner par... une lettre de Marco Cattaneo, le patron du pôle Luxe.
Pas question, donc, de « retraite » ou d’« abandon » des amis : « J’aurais pris ce départ pour une lâcheté personnelle, alors que la crise nous frappe tous », expliquait notre porte-parole trentenaire des beaux-arts de la montre et du luxe.
Arlequin pour les uns, Scaramouche pour les autres, voire Mascarille pour les grincheux qui ne comprennent pas qu’on peut jouer Pulcinella (Polichinelle) sans jamais cesser d’être Pedrolino (Pierrot), la vie de Gabriel Tortella n'a de sens que sur les planches de notre théâtre horloger : comme Molière, il ira jusqu’au bout dans son goût de la représentation.
Sur cette scène, puisqu’il a refusé d’y interpréter Tartuffe aussi bien que Scapin, souhaitons-lui de ne jouer que le plus tard possible les scènes fatales du Malade imaginaire...
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