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Les grands changements horlogers de 2009 concernent aussi Rolex, qui entre lentement dans une ère nouvelle de son histoire.

C’est pour une insistante « dérive heinigérienne » que Renato Rüedi, le directeur des ventes, vient d’être assez franchement éjecté…

••• BRUNO MEIER FAIT LE MÉNAGE

La page Patrick Heiniger de l’histoire Rolex commence à être définitivement tournée. Malheur à ceux qui n’ont pas compris la morale des temps nouveaux, qui n’est pas celle de l’Ancien régime : Renato Rüedi appréciait sans doute trop les fastes, les palaces et les vols privés dans l’avion de Rolex.

« Avion privé » au singulier, parce qu’il en reste tout de même un (sur les deux qu’utilisait Patrick Heiniger, le prédécesseur de Bruno Meier), mais l’appareil est normalement affecté aux seuls déplacements professionnels des cadres de la direction du groupe.

Palaces qui ne sont pas sur la liste des hôtels qui recommande la nouvelle « charte » interne de Rolex, où il ne fait plus bon abuser – surtout en famille – de ces flamboyances et de ces dépenses somptuaires qui étaient de mise à l’époque de Patrick Heiniger. Il est des « avantages acquis » qui ne passent plus quand une marque a choisi de se passer de celui qui en était le parangon…

Exit, donc, Renato Rüedi, qui était un peu l’image internationale – au demeurant sympathique et chaleureuse – de la direction des ventes de Rolex : on l’imagine parti, comme Patrick Heiniger, développer ailleurs des « projets personnels », pour lesquels on lui souhaite bien du courage. Il pourra vérifier en prenant du champ que la Roche Tarpéienne n’est jamais loin du Capitole (ci-dessus, le siège de Rolex à Genève : une dizaine d'étages entre la direction et la sortie, à peine plus haut que la Roche Tarpéienne)...

C’est en tout cas, pour toutes les filiales Rolex et pour tous les détaillants qui connaissaient Renato Rüedi, un « signal » fort : celui d’une vraie amorce de changement dans la politique commerciale de Rolex.

C’est la confirmation, à usage interne autant qu’externe, que Bruno Meier est décidé à faire appliquer ses choix stratégiques par ses hommes de confiance, et non par les féodaux d’une Bulle Epoque apparemment condamnée.

Rolex vit actuellement, dans tous les domaines, une mutation qui prend des allures de révolution culturelle silencieuse. C’est normal : c’est toute l’industrie qui se reconfigure selon de nouveaux paramètres et, comme toujours, Rolex donne le tempo…

(cette « éjection » est une information non officielle et non autorisée, mais confirmée par des sources internes)