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Swatch a vécu la chute puis le miracle de Noël
 
Le 21-01-2010

Le groupe biennois a réalisé des ventes records en décembre 2009

Deux jours seulement après le groupe Richemont, Swatch a dévoilé hier une partie de ses résultats pour l’ annus horribilis 2009. Verdict: il y a eu des moments difficiles, mais les affaires reprennent. Tout comme son grand concurrent, dont les marques horlogères tiennent actuellement salon à Genève, (SIHH), Swatch Group a connu une embellie au dernier trimestre 2009 et même un mois de décembre «record» sur le plan des ventes. Sur douze mois, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 5421 millions de francs suisses, soit un recul de 6,3% par apport à 2008 (à taux de change constants). 

A l’issue du premier semestre, l’année dernière, le groupe biennois devait faire face à une chute significative de ses ventes: – 15%. A l’époque, malgré cette terrible conjoncture, Nicolas Hayek avait prédit un retournement de conjoncture pour les six mois restants. Sa vision s’est révélée exacte, au point même que le second semestre s’est achevé sur une note positive de 1%.

La locomotive Omega

Alors que la baisse des exportations horlogères helvétiques dépassera très probablement les 20% en 2009, le groupe Swatch peut s’enorgueillir de n’avoir connu qu’un recul de 5,5% pour son segment montres-bijoux (à 4429 millions de francs). Là encore, les derniers mois ont vu un véritable bond positif, «signe encourageant que les détaillants procèdent à des restockages», note Thomas Chauvet, analyste pour Citigroup. Les ventes de montres du groupe en décembre 2009 ont augmenté de 11%, ce qui lui vaut ce qualificatif de mois record.

Cette vigueur, Swatch Group l’accorde à la diversité de ses marques, qui sont présentes sur tous les segments prix du marché. Ce que les produits haut de gamme ont pu perdre a été en partie compensé par des produits moins prestigieux. L’analyste Thomas Chauvet note aussi que le secteur horloger du groupe a trouvé une formidable locomotive avec la marque Omega qui rencontre un succès tout particulier sur le continent asiatique, celui-là même dont tous les spécialistes assurent qu’il a permis à l’économie mondiale de reprendre plus rapidement que prévu et à l’horlogerie d’espérer une année 2010 sans comparaison avec les affres de 2009.

Production en baisse

Si les produits horlogers finis du groupe ont connu une relative bonne fortune, il n’en a pas été de même pour le secteur production, qui a accusé une baisse de 15%. Avec la chute de la demande, l’assemblage de nouvelles montres a marqué le pas, et avec lui le besoin de pièces détachées. C’est ainsi que Swatch a dû faire face à un nombre substantiel d’annulations de commandes de la part de tiers.

Ce sont en partie ces défections, ajoutées à des accusations d’abus de position dominante, qui ont conduit Nicolas Hayek à suggérer en fin d’année dernière que son entreprise pourrait cesser de livrer la concurrence en pièces détachées de toutes sortes. Il ne voit en effet pas pourquoi Swatch continuerait à prendre, pour des tiers, les risques que supposent les investissements considérables que réclame un appareil de production. Si une telle menace devait prendre effet, elle mettrait en difficulté nombre de fabricants de montres, ceux notamment dont le fondateur de Swatch dit qu’ils n’ont à se soucier que de dépenses publicitaires.
Pierre-Yves Frei

Tribune de Genève

 



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