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«Tous nos projets externes sont gelés car le choc a été pire que prévu»
 
Le 25-01-2010

Vartan Sirmakes, le dirigeant du groupe genevois Franck Muller Watchland alimente tous les fantasmes du secteur horloger. Le siège de Genthod est pourtant loin de l'ambiance fin de règne souvent prédite.


L a visite du WPHH, salon in house de Franck Muller Watchland, balaie cette idée reçue d'un groupe à l'agonie. La maison accuse le choc, certes, comme tout le secteur en prise avec une demande amputée de près d'un tiers. Le groupe a dû s'ajuster. Vartan Sirmakes, co-créateur et dirigeant du groupe, s'exprime sur la situation actuelle et l'avenir.

On croyait le groupe Franck Muller à l'agonie. Mais rien ne différencie a priori le salon 2010 des années précédentes?

Le groupe est toujours solidement ancré à Genthod. Il faut se méfier des vues négatives qui font oublier la construction. Il y a 18 ans, nous avons lancé la marque Franck Muller à deux. Aujourd'hui, nous avons un siège de 32 hectares, dans une région parmi les plus prisées de Suisse. Sans compter les sites satellites, à Meyrin et aux Bois (Jura).

Justement, qu'en est-il de vos projets d'expansion, notamment via l'implantation en Gruyère?

Aujourd'hui, tous les projets externes sont gelés.

Après le licenciement de près de 260 collaborateurs, prévoyez-vous le retour à une phase d'engagement?

Rien n'est prévu dans l'immédiat. L'horlogerie est tombée dans un emballement général. Aujourd'hui il faut être beaucoup plus prudent. Le choc a été encore pire que prévu. Après une telle montée des commandes, le retournement est extrêmement brutal. L'Asie reste toutefois dynamique, mais d'autres régions, comme les pays de l'Est, subissent un véritable effondrement.

Comment expliquer cette fulgurance?

Notamment par un enchaînement néfaste sur les divers réseaux de distribution. D'un jour à l'autre, les détaillants et les importateurs sont devenus beaucoup trop prudents. Mais à force de faire la diète, l'appétit va forcément revenir.

Vous avez tout de même supprimé près du quart des postes du groupe. Comment expliquez-vous ce recul?

Anticiper un tel choc est impossible, surtout quand vous tablez sur une croissance soutenue. Mais, au contraire de beaucoup de marques concurrentes, nous n'avons pas fait recours aux contrats à durée déterminée. Nous avons donc été obligés de procéder à des coupes importantes dans les effectifs.

Où en êtes-vous aujourd'hui?

Nos ressources sont adaptées à la demande actuelle. Soit un niveau proche de celui de 2004 ou 2005.

C'est-à-dire?

En moyenne, la vraie demande (en termes de sell out chez les détaillants) a baissé d'environ 30% à l'échelle mondiale.

Les chiffres articulés cette semaine par Swatch Group et Richemont laissent entrevoir une certaine résistance, voire une reprise. Pensez-vous que la croissance puisse revenir aussi vite?

Je ne prévois pas d'embellie sérieuse avant un horizon de 5 à 7 ans.

Prévoyez-vous tout de même de la croissance cette année?

Je table sur une croissance à un chiffre en 2010.

Pendant les grandes années, les salons constituaient le principal rendez-vous pour les carnets de commandes. Qu'en est-il?

Nous enregistrons environ un tiers des commandes durant le salon. Mais il est certain que les commandes sont toujours plus étalées sur l'année.

Comment appréciez-vous la volonté de Nicolas Hayek de vouloir couper les livraisons aux marques tierces?

Je comprends en partie son agacement. Mais dans les faits, sa politique de livraison est beaucoup moins rigide qu'il ne le fait croire, même pour les nouvelles marques. Plus généralement, les marques ont pris l'habitude de faire des réserves, comme les ménages avant un conflit. Les stocks sont importants et circulent. Le secteur s'organise aussi et gagne en autonomie face à Swatch Group. Nous aussi.

Est-ce pour cela que vous continuez à tenir votre salon personnel, en marge du Salon international de la haute horlogerie?

L'indépendance est fondamentale. Je refuse de subir la pression du lobby des salons. Je continuerai donc à exposer librement, au siège de Genthod. Egalement à Monaco et à Abu Dhabi, où nous avons lancé cette année une première édition du WPHH.

Qu'en est-il des marques secondaires du groupe, frappées par plusieurs départs retentissants?

Il y a eu beaucoup de changements, dans tous les secteurs. Au niveau du groupe, nous n'enregistrons aucune rupture et nous poursuivons le développement des marques tierces, mais avec prudence.

Le groupe possède déjà neuf marques. Avez-vous des projets d'expansion?

Pas d'acquisition ou de création en vue, mais nous sommes en train de finaliser notre premier accord de licence avec la maison Smalto. /SGA-L'Agefi
Stéphane Gachet

Parallèlement aux salons genevois et bâlois se tient le WPHH

En marge du SIHH, le groupe Franck Muller a son propre salon, le WPHH, World Presentation of Haute Horlogerie. Il a fermé ses portes samedi. Une autre édition se tiendra du 17 au 27 mars, parallèlement à Baselworld. /réd

Arcinfo - L'Express / L'Impartial

 



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