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Les montres et les horlogers en toute franchise (pour changer !)
 
Le 01-02-2010
de Business Montres & Joaillerie

Baselworld moins 47 jours au compte à rebours de TechnoMarine : quelques nouvelles du front horloger, un peu calme après les opérations simultanées lancées pour Genève 2010.

... CETTE SEMAINE, LE SNIPER A ...

••• HURLÉ...
...de rire et d’allégresse en découvrant que le portail de haute horlogerie Referencia Relojera, venait d’élire ce cher Jean-Marc Jacot, cet « Himalaya de la pensée horlogère » auquel Business Montres rend si souvent hommage, comme « CEO de l’année 2009 », pour son « expérience décisive » et son savoir-faire « unique » dans le développement d’une manufacture horlogère. Et, nous dit-on, c’est « le premier choix des internautes du monde entier » : chapeau bas, Messieurs les sceptiques qui doutiez, une fois de plus, de la pertinence de Business Montres au sujet de notre nouvel Abraham Louis Jacot (pardon, Jean-Marc pour les intimes) !


••• ADORÉ...
...(par contraste avec le propos ci-dessus) le travail d’un vrai horloger, pas tout-à-fait amateur puisqu’il a fait carrière chez Patek Philippe (il y a pire !) et pas tout-à-fait « jeune génération » puisque ce retraité qui ose lancer sa marque a une soixantaine bien tassée – ce qui en fait le « papy de la nouvelle vague » ! Il s’agit de Laurent Ferrier (découverte Business Montres du 11 décembre), qui a reçu ses premières montres, travaillées avec des finitions de folie par La Fabrique du temps (gros plan avec le lien ci-dessus et explication du FNF gravé sur un pont). Ce tourbillon on ne peut plus traditionnel – modernisé dans son architecture, mais intégriste dans son concept et sa réalisation – est un bonheur de réussite horlogère : il pousse tellement loin le respect des codes classiques qu’on peut d’emblée le classer dans les expressions néo-classiques de la nouvelle génération. On devrait officiellement découvrir Laurent Ferrier à Baselworld 2010...


••• DÉPLORÉ...
...la nullité crasse des journalistes français qui ont « remarqué » que Nicolas Sarkozy, pour son intervention télévisée, « avait troqué sa Rolex contre ce qui a semblé être une Swatch : il est vrai qu’au théâtre, les accessoires, ça compte » (trouvé sur le site de Marianne). Sauf que, bien entendu, la montre du président l’autre soir n’était pas une Swatch, mais un quantième Patek Philippe à 45 000 euros (Business Montres du 7 janvier 2008). Soit sept à huit fois le prix de la Rolex qu’on lui reproche tant (coup de gueule de Business Montres à ce sujet) : chers confrères, ce genre de détail « accessoire », ça compte aussi...


••• RENONCÉ...
...à comprendre les règles du sponsoring sportif, puisqu’on annonce cette saison Michael Schumacher (champion-ambassadeur pour Omega) et Nico Rosberg (champion pour Oris) pour piloter, en F 1, les deux voitures de l’écurie Mercedes (ex-Brawn GP) dont le chronométreur officiel est Graham...


••• COMPRIS...
...qu’il n’y avait peut-être rien à comprendre dans le Scud lancé hier par le groupe Edipresse contre Osvaldo Patrizzi (Business Montres du 28 janvier) : côté rédaction de Tribune de Genève, personne n’a compris l’intérêt, ni même la nécessité de ce missile porteur d’une dénonciation anonyme détachée de toute actualité ; côté Edipresse Luxe, silence radio sur la « torpille qui a fait pschitt », ses tenants et ses aboutissants. En Californie, côté direction actuelle d’Antiquorum, réaction gênée (quoique narquoise et forcément intéressée). Sur la place horlogère de Genève : incompréhension et condamnation de ces procédés obliques, qui salissent au final – par leur anonymat globalisant – toute la profession...


••• REMARQUÉ...
...que les montres « orbitales » restaient toujours aussi fascinantes en découvrant le projet Geocentric du jeune designer britannique Geoffrey Cooper : une indication des minute en orbite circulaire autour des heures gravées sur la lunettte (concept imaginé sur une base mécanique pour donner une idée visuelle de la révolution éternelle du temps)...


••• DÉCOMPTÉ...
...240 personnes dans l’équipe Swiss Timing mise en place par Omega pour le chronométrage des prochains jeux Olympiques de Vancouver : autour d’eux, et des 410 volontaires locaux qui seront à leur service, pas moins de 200 tonnes d’équipements pour chronométrer 5 500 athlètes de 80 pays. Il s’agit pour Omega de la 24e édition des jeux Olympiques depuis 1932. Pour sa première édition des jeux d’hiver, en 1936, à Garmish-Partenkirchen, Omega avait utilisé... 27 chronographes manuels ! Cette année, les prises de temps intermédiaires pour le ski de fond se feront à l’aide d’un GPS et les arrivées seront filmées en vidéo haute définition...


••• SENTI...
...qu’un des piliers de la légende Rolex pouvait basculer ce printemps si une expédition qui sera lancée dans l’Everest parvient à retrouver le corps (disparu depuis 1924 dans une des combes gelés du massif) de l’alpiniste George Mallory, dont beaucoup pensent qu’il a pu vaincre l’Everest cette année-là, soit près de trente ans avant l’exploit de sir Edmond Hillary qui avait donné à Rolex le prétexte au lancement de la célébrissime montre Explorer. Il semble acquis que George Mallory était en possession, au moment de sa mort, d’un appareil photo grâce auquel on pourrait attester – clichés restaurés à l’appui – qu’il a atteint le sommet de l’Everest avant d’être victime d’une chute ou d’un accident. Intéressants développements à ce sujet du Scientific American...


••• RÊVÉ...
...de nouveaux bracelets en cuir, tactiles et thermiques, qui changeraient de couleur au gré de nos émotions : le bureau de design américain NunoErin a travaillé tout un concept de fauteuils sur ce thème de l’empreinte thermo-sensitive à forte valeur ajoutée personnelle. Intéressant à suivre pour les irisations ainsi créées sur la base d’une induction...


••• SOUHAITÉ...
...bonne chance aux animateurs du projet de réalisation d’un mouvement mécanique pour la fameuse Horloge fleurie de Genève : l’initiative a été prise par le journaliste Joël Grandjean, qui a déjà mobilisé plusieurs marques pour ce défi lancée aux concepteurs horlogers suisses (pas facile d’animer mécaniquement une horloge dont l’aiguille des secondes mesure 2,5 m de long). Il n’est d’ailleurs pas évident que le tout-mécanique soit une solution viable : on pourrait imaginer un cocktail de solutions et d’innovations horlogères, dans tous les champs de la recherche (mécanique, électronique, solaire, cinétique, voire même biologique)...


••• CONSTATÉ...
...que les marques pensaient toujours avoir tout découvert, mais qu’il y a toujours un pionnier avant elle ! Exemple récent avec Panerai, qui affirme dans son dossier de presse du SIHH (montre en « céramique ») que « le Panerai Composite est un matériau nouveau, introduit en haute horlogerie par Officine Panerai. Employé jusqu’ici dans le secteur aéronautique et à la réalisation de pièces détachées de voitures et de motos exigeant des performances particulièrement élevées, le Composite Panerai est le fruit d’un processus électrochimique de céramisation de l’aluminium qui donne au matériau des caractéristiques uniques ». On a donc rebaptisé « Panerai Composite » le bon vieux procédé de l’aluminium céramisé, dont on s’approprie l’innovation alors que la marque monégasque Horus propose depuis déjà deux ans des boîtiers en aluminium céramisé, issus des mêmes procédés électro-chimiques et dotés des même propriétés. Normal, puisque André Grossmann, le fondateur de Horus, est lui-même un professionnel de l’industrie aéronautique. A quoi bon usurper ainsi une antériorité ? Il suffisait de taper « aluminium céramisé » sur Google pour savoir qu’il y avait un précédent horloger. Ce qui n’empêche le communiqué officiel de circuler en boucle sur les sites Internet...


••• SALUÉ...
...l’arrivée d’un nouveau directeur commercial chez Bell & Ross : le sympathique Fabien de Nonancourt, qui vient de passer quinze ans chez TAG Heuer, où il dirigeait récemment la branche optique (TAG Heuer Sport Vision). Sa nouvelle mission : consolider le l’implantation mondiale et le réseau international d’une marque qui a mieux que bien résisté à la crise, en gagnant de parts de marché sur ses concurrents...


••• ESTIMÉ...
...plutôt méprisables certains commentaires qui faisaient de Jean-Claude Biver non le sauveteur d’une vingtaine (trentaine ? Cela varie selon les sources et les jours) d’emplois chez BNB, mais le « charognard » qui aurait sciemment poussé BNB à la faillite pour mieux en racheter les actifs. D’une part, assez d’erreurs stratégiques avaient été commises pour que la manufacture BNB aille toute seule dans le mur, sans aide extérieure. D’autre part, dans les derniers mois (alors que les clients de BNB levaient le pied par prudence), Hublot a au contraire « gonflé » ses commandes pour donner un peu d’oxygène à l’entreprise (rachat de stocks de pièces)...
••• POUR CHARGER UN PEU PLUS MATHIAS BUTTET, dénoncer dans la presse, sans explications, le fait que « le personnel de BNB a été contraint de signer des cessions de créance » (Le Matin, 27 janvier) revient à jeter le doute sur son intégrité et sa duplicité vis-à-vis de son personnel, alors qu’une connaissance un tant soit peu élémentaire du dossier BNB permet de comprendre que c’était la seule solution pour que les banques débloquent les fonds destinés à payer les salaires...


••• COMPRIS...
...que l’aspect le plus « gênant » (pour qui ?) de ce sauvetage était sans doute celui de Mathias Buttet lui-même (révélé par Business Montres le 26 janvier), alors que le monde pensait ou espérait le fondateur de BNB au tapis, en KO technique plus ou moins définitif. Par son comportement personnel (ni des plus commerciaux, ni des plus avenants, mais plutôt trop cassant), Mathias Buttet a fini par incarner à lui seul toutes les gloires et toutes les avanies de la nouvelle horlogerie créative : sa brillante et très jalousée couronne de roi des concepts d’avant-garde s’est muée en couronne d’épines tout au long d’un éprouvant chemin de croix managérial, à l’issue duquel il a fini crucifié. En poussant plus loin la métaphore, on pourrait le dire... en pleine résurrection au bout du troisième jour, mais ce serait trop prêter à ce pauvre pêcheur...


••• TENTÉ...
...d’en savoir plus sur une énigmatique « marque suisse » qui vient de décrocher le parrainage horloger de la très prestigieuse IPL (India Premier League), la plus célèbre compétition de cricket en Inde, où ce sport est vénéré par des dizaines de millions de personnes. La marque de montres en question : Bandelier 1878, qu’on nous précise « de Genève (Suisse) », ville où le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’est pas très connue (même si le nom de Bandelier a une légitimité incontestable dans l’histoire horlogère). Imaginons la Coupe d’Europe de football parrainée par une marque inconnue : on aurait des doutes, mais toute la presse indienne parle de... Bandelier 1878 ! Mystère...


••• FÉLICITÉ...
...le Français Michel Fournier, 67 ans, le « parachutiste de l’espace » (Business Montres du 27 janvier), qui refera une tentative de Grand Saut ce printemps, toujours au Canada, en s’élançant d’une nouvelle nacelle à 40 000 m de haut. Son concurrent de l’année, le parachutiste australien Felix Baumgartner, 41 ans, n’a qu’à bien se tenir ! Michel Fournier, qui fait toujours confiance à Bell & Ross et qui sautera dans le vide spatial avec un BR-02 au poignet, sera la semaine prochaine sur le plateau du 13 h de France 2 pour défendre sa cause tricolore : il veut devenir l’homme le plus haut et le plus rapide du monde (40 km d’une chute au cours de laquelle il dépassera la vitesse du son)...

 



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