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« Trop fort » : l’examen au ralenti des images sautillantes du « braquage horloger en direct » laisse deviner le nom d’une marque (on ne « caftera » pas laquelle)...
Si ce n’est pas un hasard (?), c’est bien joué.
Et très culotté comme promo, surtout dans une logique de disqualification subliminale !
••• LES LECTEURS DE BUSINESS MONTRES SONT SCEPTIQUES
Le document choc pourrait-il n’être qu’une promo chic ? Avec la multiplication des vidéos « virales », les lecteurs experts mordent moins facilement à l’hameçon et se font à la fois plus sagaces et plus sceptiques : le déroulé image par image de la vidéo « On est trop fort » (Business Montres du 30 janvier) laisse entrevoir une marque – un peu inattendue dans ce décor – dont on peut imaginer qu’elle est celle à qui le « crime » profite...
Si c’était le cas (à vérifier sur les images en question), ce serait non seulement un bon concept promotionnel pour la marque en question, qui se refuse pour l’instant à tout commentaire, mais aussi l’entrée de la publicité horlogère dans une logique d’advertorial ironiquement comparatif [banal aux Etats-Unis, qu’on se souvienne des pubs Apple contre PC, mais encore inusité en Europe], voire dans une ère plus sauvage de disqualification subliminale et narquoise des concurrents.
En tout cas, le coup est plutôt bien joué : le dédaigneux « C’est quoi, ça ? Rolex, Audemars, Cartier ! » (sous-entendu : « Beurk, on n’en veut pas ! ») restera sans doute dans les annales de la communication horlogère. Il fallait oser...
Se souvenir ici de TAG Heuer avec « Success. It’s a mind game » (1995) : le nageur dans sa ligne de nage et les requins dans les lignes voisines, le sauteur de haie-lame de rasoir, etc. L’idée était de Jean-Marie Dru BDDP), qui en avait défini la philosophie dans La disruption, livre où il expliquait : « La disruption consiste à trouver une stratégie qui permet, sur un marché, de briser ou de retourner une convention, dans le but d'atteindre une nouvelle vision de la marque ou de donner une nouvelle substance à une vision existante. (...) Il ne s'agit pas de “disrupter“ les marques, mais les conventions, donc le marché, ce qui finit par profiter aux marques. Cela conduit le consommateur à penser à la marque d'une nouvelle manière, à lui renouveler son intérêt et sa loyauté ».
Quinze ans plus tard, la disruption, concept auquel Business Montres fait souvent référence, fonctionne encore très bien comme socle du nouveau story telling de la communication horlogère...
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