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mais pas fin du Best-of Genève 2010, avec un palmarès des vraies nouveautés présentées soit dans les grands hôtels des bords du lac,soit dans les environs de la ville.
Classement toujours injuste, mais c’est la règle du jeu, sur la base de critères subjectivement impressionnistes, mais librement assumés...
(HORS CONCOURS)
••• LES TROIS MONTRES DONT IL EST IMPOSSIBLE DE PARLER
Comme toujours ou presque dans les salons, la vérité était... ailleurs, avec des montres cachés dans les tiroirs et non visibles sur les plateaux de présentation : impossible de faire de la communication sur ces pièces sous peine d’excommunication, mais ce n’est qu’une question de semaines ou de mois…
1)
••• DE BETHUNE : DB25L
Comment ne pas tomber amoureux de cette montre exceptionnelle (ci-dessus), qui parvient à marier une inspiration résolument avant-gardiste à la plus classique des traditions horlogères, notamment à travers une interprétation mécanique elle aussi totalement rétrofuturiste ? Explication de ces oxymores, illustrés par l’image ci-dessus : quoi de plus classique qu’une montre ronde à deux aiguilles, mais quoi de plus contemporain que ce design aux courbes subtiles, aux proportions rigoureusement justes et à la concision stylistique impeccable ? L’analyse de chaque détail (couronne, cornes, carrure monobloc, aiguilles, index, cadran cuvette, lune or et titane bleuie à la flamme) est un bonheur esthétique. Quoi de plus traditionnel, sinon de gentiment démodé, qu’une phase de lune, mais cette lune sphérique de précision n’est-elle pas une révolution mécanique sans équivalent ? Le mouvement à remontage manuel concentre, sous un architecture non-conformiste, ce qui a filtré de mieux de la tradition micro-mécanique, mais avec des innovations qui repoussent très loin les horizons des nouveaux beaux-arts du temps : balancier annulaire en silicium cerclé d’un anneau de platine et spiral à courbe De Bethune pour un centrage de « qualité mathématique » assurent une isochronie impeccable pendant les six jours de réserve de marche. Dernier détail chargé d’émotion : le cadran en ciel étoilé, dont l’acier bleui à la flamme est enchâssé de pastilles d’or polies qui complètent l’illusion cosmique de la lune et des aiguilles lancées comme des compas sur les traces du temps qui passe. On tient là une de ces montres ultimes qui couronnent une tradition tout en ouvrant la porte à de nouvelles expérimentations...
2)
••• IKEPOD : SABLIER (MARC NEWSON)
Ce n’est qu’un sablier, sauf qu’il n’est pas tout-à-fait comme les autres (révélation Business Montres du 19 janvier) avec ses dimensions, son poids et ses vingt millions de nanoballs en carbone durci, qui mettent d’une heure à s’écouler. Sauf qu’il est dessiné par Marc Newson, qui poursuit avec ce sablier sa quête de nouveaux « objets du temps », commencée avec les montres Ikepod et continuée avec l’Atmos de Jaeger-LeCoultre. Sauf, enfin, qu’il s’en est vendu à une bonne cinquantaine d’exemplaires pendant la seule semaine de Genève 2010 (et son prix n'est pas donné !)...
3)
••• CORUM : ADMIRAL’S CUP 1000 M
Il ne faudra pas manquer cette Admiral’s Cup de plongée (1 000 m) à Baselworld : superbement dessinée, impressionnante par sa musculature (Business Montres du 22 janvier), elle vient à point compléter la collection Admiral’s Cup qui fêtera cette année son cinquantième anniversaire avec quelques autres propositions comme un Tourbillon Répétition Minutes, un chronographe monopoussoir et un chronographe à lecture centrale...
4)
••• CVSTOS : TOURBILLON RATTRAPANTE CTR-S
Mis au point par MM. Golay (Pierre-Michel et Jean-Pierre, les deux cousins), ce chronographe bourré d’innovations (Business Montres du 20 janvier) est un parangon de la nouvelle haute horlogerie sportive : léger et portable du fait de ses nouveaux matériaux (ergal, titane), il met en scène son mécanisme chronographe côté cadran, avec un embrayage en ligne qui améliore la précision, un tourbillon mystérieux, un double barillet (six jours de réserve de marche chrono enclenché tellement la distribution d’énergie a été optimisée) et un design qui donne la priorité aux éléments d'affichage de cette « chronographie de précision ».
5)
••• HUBLOT : KING POWER ALINGHI
La King Power (génération II de la Big Bang initiale) adopte le logo Alinghi pour célébrer le partenariat entre Hublot et l’équipage suisse de la 33e America’s Cup : boîtier survitaminé en céramique (lunette en céramique surmoulée de caoutchouc) pour ce chronographe automatique à mouvement squelette et pont en carbone, dont tous les éléments ont été matifiés, sablés, brossés ou passés au noir (même les vis en titane et même le Superluminova, mais pas le logo rouge d’Alinghi)...
6)
••• MB&F HM : N° 2 SV
Les lecteurs de Business Montres savent maintenant que le SV correspond à Sapphire Vision : l’idée était d’ouvrir à la lumière le rectangle de la HM N° 2 en lui taillant un capot dans un lingot de verre saphir sous-tendu d’un complexe joint d’étanchéité bleu Klein. Le mouvement de Jean-Marc Wiederrecht s’en trouve lui aussi magnifié. La taille de la montre n’a pas changé, mais elle est incroyablement plus « portable » au poignet : question de proportions perçues par le cerveau et miracle de la transparence, nouvelle valeur porteuse d’avenir dans la haute horlogerie...
7)
••• BACKES & STRAUSS : THE BERKELEY PRINCE LIMITED EDITION
S’il n’y avait qu’une montre sertie à retenir de cette édition de Genève 2010, ce serait cette Backes & Stauss, marque londonienne « Masters of Diamonds since 1789 » qui exposait cette année au WPHH de Genthod : un grand carré à pans coupés de 40 mm, avec mouvement automatique (rotor en platine) trois aiguilles et un sertissage d’une centaine de diamants baguette (8,13 carats) autour d’un cadran pavé de 164 autres diamants baguette (10,20 carats), soit un total de 18,45 carats en serti invisible, plus le carat serti dans la couronne. Série limitée à cinq pièces gravées et personnalisées. Amateurs de boucle déployante sertie, ne pas s’abstenir (option)...
8)
••• ZENITH : ELITE 681 ULTRA PLATE
Avec cette montre ultra-plate, parfaitement en phase avec la tendance ultra-plate de la haute horlogerie 2010, Zenith impose sa vision de ce que peut (doit ?) être une proposition « manufacture » accessible (Jean-Philippe Dufour considère que cet accès à la marque est un de ses plus importants marqueurs identitaires) : placée à 3 950 francs suisses en acier (2 700 euros), cette Elite 681 Ultra Plate, très élégante en 40 mm, reste une des meilleures surprises de tout Genève 2010 dans la catégorie – pas si encombrée que cela – des vraies montres de manufacture...
9)
••• CHRISTOPHE CLARET : DUALTOW « PANDA »
On est ici dans le superlatif de la très haute complication, avec un des plus originaux chronos tourbillons de ces dernières années (Business Montres du 15 janvier) : Christophe Claret s’est fait plaisir en concentrant dans cette montre quelques-unes des meilleures idées nées en vingt ans d’expérience dans sa manufacture du Locle. Traitée en noir et blanc, cette « Panda » (surnom non officiel et non autorisé) est toujours aussi spectaculaire avec son chronographe « planétaire » logé dans un boîtier en titane, ses courroies des heures et des minutes en gomme blanche et son étonnante sonnerie mono-poussoir...
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