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L’ancien président de la Banque nationale suisse se présentera devant les actionnaires le 12 mai
L’ancien numéro un de la Banque nationale suisse (BNS) Jean-Pierre Roth ne passera finalement pas une retraite aussi éloignée des affaires économiques qu’il l’avait laissé supposer. Swatch Group a indiqué mardi qu’il propose à ses actionnaires, qui tiendront leur assemblée générale le 12 mai prochain, d’élire l’ex-président du directoire de la banque centrale (jusqu’en décembre dernier) à son conseil d’administration. Il complétera cette instance avec un autre nouveau venu, Nick Hayek, actuellement directeur général du groupe horloger.
Le choix de Jean-Pierre Roth ne constitue pas une surprise totale tant Nicolas Hayek louait depuis des années sa politique monétaire. Une politique attentive à la force du franc, si redoutée par l’industrie d’exportation.
Autres temps, autres mœurs. Il y a une quinzaine d’années, le fondateur de Swatch Group n’avait pas de mots assez durs pour critiquer Markus Lüsser, alors président de la BNS. Confronté à un dérapage de l’inflation, il avait dû augmenter fortement les taux d’intérêt, entraînant mécaniquement une vigoureuse appréciation du franc face aux autres principales devises.
A noter que le reclassement d’anciens présidents de la BNS ou d’anciens membres du triumvirat qui constitue la direction de l’institut d’émission n’est pas exceptionnel. Jean Zwahlen, à qui Jean-Pierre Roth avait d’ailleurs succédé en 1996, avait ainsi pris plusieurs postes d’administrateur de banque après son retrait de la BNS. Son prédécesseur Pierre Languetin, lui aussi ancien président de cette institution, a siégé, entre autres, au conseil d’administration de Sandoz entre 1988 et 1995. En 2003, Bruno Gehrig avait quant à lui quitté la BNS pour présider le premier assureur du pays, Swiss Life.
Philippe Gumy
Le Temps |