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Cette montre Zenith (nouveauté 2010) est un étonnant concentré de solutions techniques innovantes, pour l’horlogerie en général, et pour la chronographie en particulier.

Première tentative de clarification à propos d’une avancée mécanique horlogèrede première importance : le Quotidien des Montres ajoute son grain de sel !

••• ZENITH EL PRIMERO FOUDROYANTE 1/10e DE SECONDE

Business Montres doit être le seul média horloger à n’avoir pas encore publié une seule image du nouveau chronographe automatique Zenith El Primero, une pièce pourtant considérée ici même comme « une des montres qui créeront l’événement à Baselworld » (19 février). Ceci pour deux raisons :

• Il y avait officiellement un embargo jusqu’à Bâle et je m’étais engagé à le respecter en découvrant la montre au poignet de Jean-Frédéric Dufour. Apparemment, le mot « embargo » n’a pas le même sens des deux côtés de l’Atlantique et TimeZone n’a pas hésité à tout mettre en ligne le 18 février au lieu du 18 mars. Décalage... horaire plutôt fâcheux ! Et dossier immédiatement repris par tous les perroquets digitaux de la planète, souvent sans la moindre pertinence dans les commentaires...

• Une fois cet embargo « craqué », il n’y avait plus de raisons de se presser, ce qui donnait le temps d’approfondir l’étude de cette montre passionnante sur le plan de l’innovation technique. Son analyse détaillée n'en a été que plus passionnante. Pour les images de la montre, se reporter aux robinets à communiqués ci-dessus...

Rappelons les grandes avancées de cette nouveauté du catalogue Zenith 2010. Il s’agit d’un chronographe automatique El Primero entièrement repensé – dans le respect de l’architecture et des pointages du mouvement – pour optimiser son fonctionnement, ses performances chronométriques et sa consommation d’énergie :

• Le mouvement 4052 B innove par son aiguille « pseudo foudroyante » [le mot a été contesté par les puristes, réservant l'appellation foudroyante à la mesure du 1/5e ou du 1/8e de seconde sur un cadran affichant un tour entier par seconde], qui est capable non seulement de mesurer des temps au 1/10e de seconde, mais aussi de faciliter la lecture de ce dixième de seconde. C’est une première décisive dans l’histoire de l’horlogerie mécanique en général, et de la chonométrie en particulier...

• Cette aiguille fait le tour du cadran en 10 secondes, en décomposant avec netteté chacune de ces secondes en dix unités très précises. La lecture de ce dixième de seconde est instantanée, le décompte des secondes elles-mêmes, ainsi que celui des minutes décomptées par le chronographe s’effectuant de façon classique sur les compteurs du cadran (60 secondes à 3 h, 60 mn à 6 h, les secondes constantes étant affichées à 9 h).

• On notera la date à 6 h, inhabituelle sur les mouvements El Primero, mais vrai facteur d’équilibre esthétique sous les trois compteurs qui se chevauchent harmonieusement.

• Ce mouvement (heures et minutes au centre) de 326 pièces (30 mm de diamètre) est logé dans un boîtier de 42 mm (37 mm d’ouverture, 12,7 mm d’épaisseur) en acier (1 969 pièces, chiffre symbolique de l’année de naissance du El Primero) ou en or rose (500 pièces), étanche à 100 m, avec un fond saphir et des poussoirs très élégants. Au poignet, cette Foudroyante est d'une rare distinction : il se pourrait que Zenith tienne là la digne héritière – sinon la remplaçante – de la Rolex Daytona [horresco referens] !

• Ne pas oublier une des meilleures nouvelles de ce lancement : le prix de cette Foudroyante ! 8 000 euros en acier/cuir, 8 600 euros en acier/acier : c'est un des meilleurs rapports qualité/prix de tout Baselworld 2010 dans l'univers des manufactures de haute horlogerie mécanique. Et c'est un habile positionnement [benchmarking ou malicieux hasard ?] à la hauteur de la Daytona de Rolex, dont le calibre très traditionnel est dénué de toute innovation technique de type lecture du dixième de seconde...




••• LA LECTURE DIRECTE DU DIXIÈME DE SECONDE DEVENAIT INDISPENSABLE...

Pour la petite histoire, la première question posée par Jean-Frédéric Dufour à la première minute de sa première réunion, le premier jour de sa première rencontre avec l’équipe dirigeante de Zenith, portait précisément sur cette lecture du dixième de seconde, performance chronométrique toujours mise en avant comme « potentielle » et considérée acquise par la manufacture, mais jamais prouvée, ni même visible sur le cadran d'un El Primero, seulement gradué au cinquième de seconde !

Un brevet avait bien été déposé en 2003 à ce sujet : il avait été préparé par l’excellent Laurent Besse, qui a depuis lancé sa propre manufacture de complications, à l’enseigne des Artisans horlogers (Le Locle). A l’époque, Thierry Nataf avait préféré orienter Zenith sur d’autres voies que la chronométrie pure et dure. Dans le brevet de Laurent Besse, l’aiguille du chronographe faisait le tour du cadran en 4 secondes, ce qui compliquait substantiellement la lecture du dixième de seconde qu’on recherchait.

Jean-Frédéric Dufour, en posant cette question devenue presque taboue chez Zenith, relançait de fait l’idée de cette lecture (devenue exigence marketing), ressortait le brevet des archives (exigence de recherche) et montait une équipe pour aboutir rapidement (moins de six mois) à une solution horlogère réaliste (exigence de résultat).

• Explication de cette pression subite sur le bureau technique : un peu perdue de vue par la marque au cours de ces dernières années, la précision chronométrique est un des piliers de l’identité Zenith depuis un peu moins de 150 ans. La manufacture a reçu plus de 1 420 prix individuels de chronométrie, dont 1 398 premiers prix, en plus de multiples médailles d’or dans les expositions universelles et de quelques records horlogers établis grâce à 176 brevets déposés pour 180 calibres déclinés en 500 variantes de mouvements.

La reconquête du territoire chronométrique redevenait donc urgente pour repositionner la marque sur ses valeurs et sur sa différence : la manifestation la plus évidente en serait – enfin ! – une vraie lecture de la performance au dixième de seconde du calibre El Primero...

Tout allait se jouer sur une question d’embrayage et de matériaux innovants, comme on va le faire découvrir le deuxième volet de cette clarification des enjeux mécaniques de la Foudroyante, analyse épicée par le grain de poivre de Business Montres...

Regardez bien la petite double roue bleue logée au cœur de ce foudroyant calibre El Primero, juste à la sortie de la roue d'échappement qui anime la seconde constante de la montre : c’est là que tout va se jouer !

••• Explications à suivre...