|
Sébastien Loeb chez Marvin pour lancer une nouvelle collection de chronographes ?
Scepticisme : on demande à voir !
Et on va voir, forcément, sinon on ne serait pas Business Montres...
••• PRIVÉ D'HÉLICOPTÈRE POUR SON 34e ANNIVERSAIRE !
On nous a trop fait le coup de l’« ambassadeur » de la marque qui vient dessiner lui-même les montres qui porteront son nom qu’on ne peut s’empêcher d’afficher un scepticisme ironique quand on vient nous annoncer que Sébastien Loeb débarque chez Marvin pour y coacher une collection de montres. Même quand c’est Business Montres qui révèle ce partenariat entre la jeune marque de Vaumarcus et le sextuple champion du monde de rallye...
On connaît trop les « ambassadeurs » en question et leurs contrats trop bien verrouillés pour ne pas afficher une certaine distance avec ce genre d’informations. On sait trop à quel point la plupart des mercenaires de la notoriété minutent leurs prises de parole au service des marques pour ne pas avoir quelques doutes sur leur sincérité.
Vaumarcus, c’est la porte d’à-côté. Sébastien Loeb, c’est un voisin de quartier (la Suisse est un si petit pays) en même temps qu’un très grand champion. Il suffisait donc de guetter son hélicoptère, comme la dernière fois. Manque de chance, aujourd’hui, des rafales de pluie et de vent balayent le vieux donjon du château de Vaumarcus, au pied duquel Marvin a installé ses bureaux. Les embruns dessinent des arcs-en-ciel au-dessus des vagues du lac de Neuchâtel, argentées par le soleil. Pas un temps à se promener en hélicoptère !
C’est donc en Porsche – une Techart, me précise Jean-François Ruchonnet, le nouveau gourou horloger de Marvin, qui s’y connaît en grosses cylindrées survitaminées – que « Seb » débarque à Vaumarcus. A ses côtés, Séverine, sa femme, tout en intelligence, en charme et en sourire pour cette journée du 26 février, qui est celle du 34e anniversaire du pilote français le plus mondialement titré de toute la galaxie motor racing...
Séance de travail et arbitrage final entre les différentes versions de ses futurs chronographes. C’est le retour des corrections et des variations demandées au cours de la dernière séance par Sébastien Loeb. Polo blanc, jeans et sneakers, il donne une fascinante sensation de puissance physique, bien travaillée en salle. A son poignet, une BRM R50TN, avec son rotor endiablé et son « moteur » cylindre à gauche, 100 % manufacture et Made in France...
••• DES RESSORTS AMORTISSEURS SUR LES ATTACHES DU BRACELET
On sait que le champion de rallye est aussi un extraordinaire « metteur au point » sur le plan mécanique : il ne laisse pas passer le moindre détail. Normal quand une victoire se joue sur quelques dixièmes de millimètre de réglage ou sur quelques dixièmes de seconde. Pour ses montres, même rigueur et même attention portée à la plus infime particularité : pourquoi cette épaisseur ici (question de joint) ? Pourquoi cet angle sur le boîtier (question de hauteur de la lunette) ? Pourquoi ce revêtement sur les « ressorts » de l’entrecorne (une innovation qui permettra, grâce à deux paires de « ressorts-amortisseurs », de varier naturellement la longueur du bracelet et donc de le porter latéralement au poignet) ?
D’un côté, Cécile Maye, la patronne de Marvin, qui veille à son compte d’exploitation : aux prix visés (890 franc suisses pour le chrono quartz, 2 650 francs suisses pour le Valjoux, le tout Swiss Made : une volonté de Sébastien Loeb pour rester accessible à son fan club), le coût unitaire de chaque montre peut très vite dériver et chaque composant a son importance.
En face, Sébastien Loeb, qui défend son image et son idée pour « son » chrono, une pièce qui portera sa signature (sur le fond, sur le cadran : là était une des questions ?) et même sa mascotte, baptisée Scratch (sur la carrure, sur le fond saphir, sur le bracelet : là était encore la question ?).
Au milieu, Jean-François Ruchonnet, le coach de luxe de Marvin, et Sébastien Perret, le designer qui a redonné forme aux idées de « Seb » (Loeb). Au passage, retenez bien le nom de Sébastien Perret : il va faire parler de lui à Baselworld et c'est peut-être un des designers de l'année ! Ruchonnet et lui arbitrent le débats au sifflet et au sourire, au café et à l’autorité technique, au geste et au crayon. Séverine Loeb, qui s’amuse beaucoup, suggère un chrono Loeb pour les filles en mettant sous le nez de tout le monde sa TAG Heuer Formula 1 sertie...
••• DES RESSORTS AMORTISSEURS SUR LES ATTACHES DU BRACELET
Ambiance studieuse mais décontractée : Sébastien Loeb ne rechigne pas au bras-de-fer courtois. Il sait ce qu'il veut et il le défend bien. Séverine ajoute son point de vue féminin, parfois décalé mais toujours pertinent.
« Seb » (se) pose des questions qui ne sont pas dénuées de bon sens : 44 mm pour son chronographe, un peu léger face aux 50 mm de sa BRM, non ? « On garde le tachy sur le rehaut ou sur la lunette ? » : c’est parfois franchement ésotérique. « Boucle ardillon ou boucle déployante ? » : les deux sont parfaitement dessinées par Sébastien Perret, on peut hésiter. Pas une vis qui ne soit examinée de près par le pilote, à peu près aussi soigneusement – on l’imagine – que son moteur à la veille d’une course. Il faut lui détailler le coating très particulier (thermo-rétractable) des futurs « ressorts » de l’attache du bracelet...
Désespérant pour le designer : il faut pratiquement tout retoucher, mais c'est la règle du jeu. Encourageant pour le pilote : il aura la montre dont il rêve et qui remplacera sans faiblesse sa BRM. Stimulant pour tous les amateurs de montres : le futur chrono Loeb s’annonce plus qu’intéressant, compte tenu de son style, de son image et de son prix. Arrivée dans les vitrines à l’automne, avec une campagne de communication très créative...
••• Impossible, évidemment, de montrer quoi que ce soit de ce chronographe, les décisions finales datant de ce matin et les dessins portant encore les miettes du gâteau d’anniversaire offert à « Seb » par l’équipe de Marvin, la petit marque qui monte, qui monte (découverte Business Montres de novembre 2007) et qui affiche avec ce partenariat sportif une belle preuve de maturité pour un aussi bref parcours horloger...
••• Sur cette image, « Seb » s'est fait dépouiller de sa BRM par un des participants à la réunion de travail, mais on peut admirer – quel teaser bien amené ! – quelques dessins du futur chronographe, ainsi que de l'écrin...
|