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Annonce officielle de la fin du contrat entre Panerai et Ferrari.
Ce qui n’est pas une surprise pour les lecteurs de Business Montres, qui étaient prévenus depuis longtemps.
Question immédiate : à qui le tour ?
••• UNE JOINT-VENTURE IMPOSÉ PAR L’« ACTIONNAIRE »
Ainsi donc, Panerai et Ferrari ne font plus écurie commune : on peut même estimer que le communiqué conjoint qui vient d’être diffusé à Milan est d’une sécheresse qui sent la scène de ménage et la vaisselle qu’on se lance à la figure...
La joint-venture imposée à Panerai – qui n’était pas vraiment volontaire – par Johann Rupert, pour des raisons personnelles de proximité patrimoniale avec les Montezemolo, aura vécu ce que vivent les roses, pas très longtemps (mars 2005-31 mars 2010) ! Passé un premier, quoique timide, feu de paille, les ventes n’ont jamais été à la hauteur des ambitions, avant de s’effondrer pour représenter un boulet dans les comptes Panerai, qui n’était guère que la douzième marque à avoir tenté d’inscrire le cheval cabré sur ses cadrans. Ce qui fait beaucoup et qui n’est pas très encourageant pour l’avenir...
Il ne faut pas manquer de remercier, au passage, les nombreux journalistes qui ont courageusement et impavidement soutenu, par leurs écrits et leurs couvertures de magazine, une marque aussi boudée par le public, dont on imagine qu’elle n’aurait pas tenu aussi longtemps sans leur appui.
Sous peine de se fâcher avec Angelo Bonati, il était interdit d’émettre le moindre doute sur la pertinence de cette collection Ferrari : dans ce genre de situation, l’honneur d’un journaliste est toujours de dire ce qu’il estime conforme à sa perception du marché et Business Montres ne s’en est pas privé, en se refusant à promouvoir des montres qui ne le méritaient pas auprès d'amateurs qui ne méritaient d'être ainsi floués...
Pour les lecteurs attentifs de Business Montres, la fin du contrat Ferrari-Panerai est une affaire classée depuis longtemps (même si certains étaient sceptiques et attendaient l’« annonce officielle ») : première alerte dès le 24 juillet, confirmation aux meilleures sources le 9 octobre, validation dans les « 10 ratages les plus monumentaux de 2009 » le 9 décembre et mise en évidence le 20 janvier avec la suppression de l’espace Ferrari sur le stand Panerai du SIHH.
Malgré tout, certains doutaient encore, l’état-major milanais se refusant à tout commentaire sur des « divagations d'un journaliste ». Lequel était plutôt bien renseigné, mieux souvent que les équipes Panerai sur le terrain, un peu surprises que certains détaillants – qui connaissent la valeur des informations de Business Montres – aient cessé dès cet été toutes les opérations autour des collections Ferrari...
••• TROIS PARTS HORLOGÈRES POUR LE « GÂTEAU » FERRARI
La vraie question est maintenant de savoir quelle marque va remplacer Panerai pour porter les couleurs Ferrari. Business Montres a dejà livré quelques informations et des indices à ce sujet, notamment la nouvelle stratégie de partenariat de la marque italienne : partager le « gâteau » Ferrari en trois parts horlogères.
• Une portion en entrée de gamme, pour les montres effectivement vendues aux tifosi, en plus des montres Ferrari Made in China proposées dans les boutiques : un groupe espagnol et un groupe italien seraient au coude à coude (dénouement possible pendant Baselworld).
• Une part en moyenne gamme, où il y avait de la concurrence suisse, et pas des moindres : de source officieuse, Business Montres estime que Longines (Swatch Group) pourrait décrocher le contrat – avec une annonce éventuelle à Baselworld.
• La troisième tranche, celle du partenariat haut de gamme, est à suivre de plus près, Ferrari entendant privilégier – toujours de source officieuse – « une marque d’exception pour les collectionneurs de Ferrari d’exception ». Comprenez par là une marque de niche, exclusive, ultra-pointue sur le plan mécanique et aussi reconnaissable au poignet qu’une Ferrari 250 GTO sur la route. Annonce officielle dès la fin mars – et peut-être même avant, Business Montres faisant son possible dans un domaine très sensible où la moindre indiscrétion peut remettre en cause le contrat.
Ainsi réparti en trois offres, bien différenciées sur le plan marketing et bien identifiées en trois segments de marché, le concept Ferrari a peut-être une chance supplémentaire de séduire des amateurs d’horlogerie.
En tout cas, bonne chance aux nouveaux impétrants !
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